Business Management Africa - Novembre - Décembre 2016 Edition de Septembre 21016 | Page 30

Des flottes inadaptées

Cahier thématique

Grand angle
Embraer se positionne comme l’ alternative offerte aux compagnies aériennes africaines en matière de transport régional.
Des flottes inadaptées
Les types d’ appareils qui meublent la flotte des compagnies africaines ne semblent pas de nature à leur permettre de desservir les destinations du continent. Certes, ils sont de plus en plus nombreux, ces jeunes startuppeurs, cadres d’ entreprises, commerçants et directeurs – la fameuse classe moyenne –, qui partent d’ une ville africaine à une autre. Mais ils ne forment pas encore une taille critique qui puisse justifier qu’ un transporteur mette un Boeing 767-300 de 197 places sur le trajet Douala – Brazzaville – Kinshasa. A ce rythme, aucune rentabilité n’ est possible, comme l’ a plusieurs fois reconnu le désormais ex-directeur général de Camair-Co, Jean-Paul Nana Sandjo.
Embraer, constructeur brésilien et troisième dans le monde après Boeing et Airbus, se veut l’ alternative crédible des compagnies africaines dans leur volonté de développer le transport intra-régional. La construction des appareils de petit gabarit constitue sa spécialité. Par exemple, le « Embraer ERJ 145 », un biréacteur de 50 places et doté d’ une autonomie
de 2500 kilomètres de vol, est décrit comme la star des jets régionaux dans le monde. Livré depuis 1995
Embraer, constructeur brésilien et troisième dans le monde après Boeing et Airbus, se veut l’ alternative crédible des compagnies africaines dans leur volonté de développer le transport intra-régional. La construction des appareils de petit gabarit constitue sa spécialité. Par exemple, le « Embraer ERJ 145 », un biréacteur de 50 places et doté d’ une autonomie de 2500 kilomètres de vol, est décrit comme la star des jets régionaux dans le monde. Livré depuis 1995 aux transporteurs, cet appareil a su se faire une place au sein des flottes de renon, à l’ instar d’ Air France.
aux transporteurs, cet appareil a su se faire une place au sein des flottes de renon, à l’ instar d’ Air France. Il ferait mieux le trajet entre Douala et Ndjamena, par exemple. Et si c’ est Douala-Yaoundé, un Embraer ERJ 135, doté de 37 places, ferait l’ affaire. Ça tombe bien: le Brésil conduit depuis quelques années une offensive diplomatique et économique sur l’ Afrique. Embraer se montre très intéressé par le continent. La balle semble donc dans le camp des compagnies africaines.
Plusieurs études le prouvent. Le marché du transport aérien intra-africain a un potentiel de croissance important. C’ est la voie du salut. Les vols long courrier sur les autres continents reviennent plus chers aux compagnies africaines. Elles doivent débourser 20 % de plus que les compagnies étrangères dans l’ achat du kérosène. Cette situation explique le fait que les prix pratiqués par les transporteurs du continent soient plus élevés que ceux de leurs concurrents européens, asiatiques ou nordaméricains. Ces derniers bénéficient d’ une libre circulation
dans leurs différents blocs régionaux, un avantage qui leur permet de proposer des services de qualité à moindre coût au départ où à l’ arrivée du continent africain.
En cas de libéralisation du ciel africain au profit des transporteurs régionaux uniquement, on assistera à une augmentation de flux entre les différentes capitales, ainsi qu’ une baisse de tarifs. C’ est à l’ Union Africaine de se montrer persuasive visà-vis de ses Etats membres. L’ actuelle présidente de la Commission de cette institution, Nkosazana Dlamini- Zuma, a déjà obtenu de 11 pays – ils forment le CREW( Club of the Ready and Willing) – l’ application de la Déclaration de Yamoussoukro du 07 octobre 1998. Mais on sait que l’ UA a rarement contraint ses membres à appliquer les belles résolutions qu’ eux-mêmes signent.
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Septembre 2016