Une occasion saisie par les européens et les asiatiques
Grand angle
Cahier thématique
En 2015, l’ Assemblée générale des compagnies régionales africaines n’ a pas pu obtenir la libéralisation du ciel africain.
Une occasion saisie par les européens et les asiatiques
Cette situation de peur et de suspicion crée un vide. Les compagnies européennes l’ occupent. Chaque année, elles accroissent leurs flux à destination ou en provenance de l’ Afrique. Les compagnies africaines, nationales pour la plupart, s’ engagent dans la bataille de la concurrence avec des petites flottes- Camair-Co par exemple n’ a que cinq avions-. Avec le confort, la sécurité, le respect des horaires et la notoriété, les mastodontes européens et asiatiques assurent 75 % du trafic intra-africain.
L’ une des difficultés majeures de l’ envol des compagnies africaines reste le manque d’ aéroports à capitaux privés. Sur le continent, les places aéroportuaires, à quelques exceptions près, qu’ elles soient à utilité civile ou militaire, appartiennent à l’ Etat. La gestion qui en découle, à travers des entreprises publiques, ne favorise pas la rentabilité. Sur ce segment, certains pays ont commencé à lever le pied à travers le mécanisme de la concession, un type de contrat courant dans le secteur portuaire. A titre d’ illustration, Egis, entreprise française, gère les aéroports du Congo depuis avril 2011 pour une concession de 25 ans: Pointe Noire, Brazzaville,
Ollombo.
D’ après la direction d’ Egis, qui contrôle ainsi la société « Aéroports du Congo », « le premier enjeu de ce projet a été l’ organisation de l’ exploitation de l’ aéroport et le recrutement des équipes correspondant aux enjeux fixés, à savoir atteindre rapidement les standards de services internationaux. Dès les premiers mois, l’ aéroport a démarré son activité à Brazzaville dans une nouvelle aérogare de 25 000 m ²( capacité de 2 millions de passagers. Le déploiement de l’ ORAT( Operation Readiness and Airport Transfer) a permis le transfert, la formation des équipes et l’ intégration dans les nouvelles infrastructures sans interruption de trafic en maintenant la qualité de services pour les clients ».
Désormais, de Douala, le voyageur est à son aise quand son avion le largue à l’ aéroport Maya-Maya de Brazzaville.
Autre problème rencontré par les compagnies africaines: le manque de crédibilité auprès des instances internationales de la navigation aérienne. On leur reproche une négligence sur le plan de l’ assurance-sécurité. Pire, certaines d’ entre elles ont des appareils dont la fiabilité est remise en cause. L’ on se souviendra du dossier de la certification des MA60, avions de fabrication chinoise, achetés par le Cameroun et mis à la disposition de Camair-Co, la compagnie nationale. Pour avoir eu un avis négatif sur ces oiseaux, le directeur général de l’ Autorité aéronautique civile du Cameroun, Pierre Tankam, est limogé à l’ issue d’ un conseil d’ administration tenu le 30 décembre 2015. Selon une étude menée en 2013 par l’ Organisation internationale de l’ Aviation civile( OACI), seulement 60 % des normes de sécurité en matière d’ aviation sont appliquées en Afrique. Un véritable désavantage pour des compagnies qui privilégient toutes des vols en direction d’ autres continents au détriment des destinations interafricaines qui devraient leur permettre d’ être plus rentables.
Business Managemen
AFRICA
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Septembre 2016
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