La connectivité des compagnies aériennes africaines avec leur propre continent reste jusqu’ ici un exercice difficile. Certes, ces dernières années, on assiste à une augmentation de la fréquence et de la diversité des vols entre les villes de cet espace géographique en croissance. Mais, des cas où il faut souvent transiter par l’ Europe pour atteindre certaines capitales africaines existent encore. Une situation que n’ ignorent pas les dirigeants du continent, d’ autant plus qu’ ils ont presque tous signé en 1998, la Déclaration de Yamoussoukro qui milite pour une libéralisation totale du ciel africain au profit des compagnies domestiques. Objectif: que celles-ci puissent se mouvoir librement d’ une ville continentale à une autre. Une mise en œuvre effective de ce beau texte aidera certainement à rendre plus efficaces, et donc, plus rentable les abeilles d’ ici. Elles peinent à rivaliser avec les géants du ciel venus d’ autres horizons et qui ont réussi à dicter leur loi. L’ urgence d’ agir se faisant sentir, onze pays annoncent pour 2017 l’ application de cette mesure. S’ ils passent de la parole aux actes, ils ouvriront la voie à l’ essor du business du transport aérien sur le segment intra-africain. Le Kenya, l’ Afrique du sud, l’ Ethiopie, le Nigeria, l’ Egypte, et le Maroc apparaissent aujourd’ hui
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L’ échec de la création de Air Cemac, compagnie fédératrice de six pays de la sous-région éponyme- le projet est mort alors que les protagonistes discutaient encore de sa faisabilité- atteste de ce que les politiques nationales penchent pour la plupart, pour la mise sur pied d’ un instrument de fierté et de souveraineté. |
comme les principaux défenseurs d’ un ciel africain libre. Ils possèdent chacun une des compagnies les plus performantes du continent. Les autres pays ne voient pas d’ un bon œil cette libéralisation qui pourrait contribuer à la disparition de leurs compagnies |
nationales. Cellesci affichent, pour la plupart d’ entre elles, une santé fragile. Cette attitude protectionniste concourt à garder le ciel africain segmenté au moment où l’ avionneur américain Boeing estime que le transport aérien en Afrique devrait croître en moyenne de 6,4 % au cours des vingt prochaines années. Ceci, grâce à la naissance sur le continent d’ une nouvelle classe moyenne et d’ une forte démographie. D’ après l’ ONU, l’ Afrique aura 1,9 milliard d’ habitants d’ ici à 2050.
L’ échec de la création de Air Cemac, compagnie fédératrice de six pays de la sousrégion éponyme- le projet est mort alors que les protagonistes discutaient encore de sa faisabilité- atteste de ce que les politiques nationales penchent pour la plupart, pour la mise sur pied d’ un instrument de fierté et
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de souveraineté: la compagnie nationale. Qu’ elle soit économiquement viable ou pas, que sa flotte ait une taille critique ou non, pourvu qu’ elle existe. Camair-Co au Cameroun semble un interminable gouffre financier, sans qu’ on ne songe à la tuer définitivement. Avalisé par l’ Etat du Congo, Ecair a reçu il y a quelques mois une perfusion financière de la Banque de Développement des Etats de l’ Afrique centrale. L’ insécurité qui règne aux frontières terrestres des Etats de l’ Afrique centrale et de l’ Ouest ne plaide pas pour un fléchissement des gouvernements. Le terrorisme et les tentatives de coups d’ Etat ici et là ont poussé ces pays à adopter des mesures préventives. Chaque espace, au-delà des belles phrases diplomatiques devant les caméras et face aux microphones, suspecte son voisin de quelque chose. |