Business Management Africa - Novembre - Décembre 2016 Edition de Septembre 21016 | Page 23

Savoir s’ entourer

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Comme pour toute entreprise qui souhaite vendre son produit, le manager d’ artiste doit avoir des collaborateurs avec des profils très différents selon ses besoins « La team qui entoure un artiste varie. Chez nous, nous avons le Chief Executive Officer qui est Martin Enow, le manager que je suis, un community manager, un chauffeur si nécessaire et enfin un P-art », précise Didier Kouamo, le manager de Stanley Enow. Quand on parle de p-art en effet, dans le monde artistique, il s’ agit de la personne chargée de contrôler la qualité du produit. C’ est à lui que revient la charge de mettre en place des stratégies qui permettront de construire une image qui respecte les normes du modèle qu’ il se doit d’ être auprès de ses fans. Car, ceux-ci sont ses consommateurs et donc, les clients de son label. Et ça marche pour le rappeur camerounais. Auréolé de plusieurs prix sur la scène internationale, il enchaine les interviews auprès des grandes chaines de radio et de télévision, à l’ instar de
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Radio France Internationale, TV5 Monde et Africa 24. Mais surtout, il est un king chez Guinness.
Comme pour toute entreprise qui souhaite vendre son produit, le manager d’ artiste doit avoir des collaborateurs avec des profils très différents selon ses besoins.“ La team qui entoure un artiste varie. Chez nous, nous avons le Chief Executive Officer qui est Martin Enow, le manager que je suis, un community manager, un chauffeur si nécessaire et enfin un P-art”, précise Didier Kouamo, le manager de Stanley Enow.
Dans le domaine de l’ industrie musicale, les stratégies marketing font aussi partie du quotidien du manager. Selon Didier Kouamo, « Il est très compliqué de maîtriser le marché musical en général et africain en particulier. Mais j’ ai l’ impression aujourd’ hui que, pour qu’ un titre marche, il faut s’ adresser à un certain public qui ne soit pas un public de luxe mais de luxure, tout en étant authentique. Mais malheureusement chez nous, la plupart du temps, les jeunes font de la musique dite clean-esse, une sorte d’ emploi jeté, c’ est à dire qui a une durée de vie très limitée ». D’ ailleurs, sur le continent, la musique dite urbaine- Rap, Hip Hop, Rnb –, du fait de l’ image donnée par ses pratiquants, a pendant longtemps trainé le stéréotype d’ un refuge de délinquants et d’ inexpérimentés.
Dans le registre de cette musique dite urbaine, les managers ont su renverser la tendance, au point d’ en faire aujourd’ hui un genre musical économiquement prospère. Il se trouve que la nouvelle génération est plus intellectuelle et responsable que la précédente. Mais il faut surtout dire que la population africaine est jeune. Elle veut consommer ce qui lui ressemble. Les médias qui s’ adressent à l’ Afrique ont aussi intégré cette donnée. Ils savent désormais qu’ il faut rajeunir les contenus, y compris quand on parle de musique. Le grand mérite revient aux managers qui ont compris l’ importance d’ une imbrication entre les sonorités d’ ici et celles d’ ailleurs. D’ où le métissage musical- une sorte d’ afropolitanisme de la musique- auquel on assiste depuis quelques années. Une tendance qui se rapproche un peu plus des goûts mondiaux. Les nombreuses collaborations entre artistes africains et leurs homologues d’ autres continents montrent qu’ il y a un travail de nivellement vers le haut qu’ abattent les hommes et femmes de l’ ombre.
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