Business Management Africa - Novembre - Décembre 2016 Edition de Septembre 21016 | Page 24

Professionnaliser au maximum

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Professionnaliser au maximum
Lorsqu’ à force de travailler, la marque naît, les succès s’ accumulent. Alors, on songe à davantage professionnaliser tout ce qui tourne autour de l’ artiste. C’ est le cas avec l’ équipe de Stanley Enow. Son manager indique que « le label Montherland va signer dans quelques temps avec l’ agence de conseils en marketing Palmarès. Objectif, mieux construire la carrière de notre artiste. Nous avons aussi l’ agence qui gère les prises de parole de Stanley, afin qu’ il gagne en notoriété. Tout ceci n’ est possible que si l’ artiste produit de la musique qui se vend à la cible auprès de laquelle on souhaite écouler les différents produits dérivés ». Les produits dérivés- streetwears en langage hip hop- sont un véritable moyen de produire de la valeur, tout en jugeant de façon plus efficace la popularité de l’ artiste et du single mis sur le marché. L’ équipe du rappeur camerounais l’ a compris à merveille. « Au début, nous avons misé sur l’ image, donc sur l’ aspect marketing et sur la vente de
celle-ci. Ensuite, nous avons protégé les concepts“ on est high père” et“ hein père”. Chemin faisant, nous avons produit des gadgets qui on servi de relais pour nous et de gagne-pain pour plusieurs jeunes camerounais. Grâce à la contrefaçon, ils ont participé à la vente de l’ image du label Motherland. Pour le premier album de l’ artiste, nous avons joué la carte des collaborations avec des stars de renommée internationale. Voilà autant de stratégies qui ont été mises sur pied pour rendre la marque Stanley Enow pérenne et rentable sur le long terme », indique Didier Kouamo.
Avec l’ avènement d’ internet, plusieurs autres procédés permettent de juger et de rendre rentable un artiste, bien audelà de son pays ou de son continent. De nouveaux acteurs ont en effet fait leur apparition dans la filière. Il s’ agit en particulier des services de diffusion de la musique en streaming, des plateformes de téléchargement, des sites de e-commerce des phonogrammes. Cette nouvelle
façon d’ écouter et d’ acheter de la musique permet à tout artiste de se vendre dans le monde, juste en chargeant son titre sur une plateforme d’ écoute en ligne. D’ après la Fédération internationale de l’ industrie phonographique, en 2014, les revenus de la musique proviennent désormais à parts égales des ventes numériques( 46 %) et des ventes de disques( 46 %).
Cette performance du numérique s’ explique. Le parc des smartphones dans la monde a fortement augmenté, ce qui oblige l’ industrie musicale à se conformer de manière simultanée à plusieurs transitions: du physique au numérique, de l’ ordinateur au téléphone mobile, du téléchargement au streaming. Le dernier procédé cité, qui suppose l’ écoute de la musique en ligne, représente aujourd’ hui 32 % du chiffre d’ affaires issu du numérique. C’ est donc en ligne et par conséquent sur les réseaux sociaux que tout se joue. Le produit doit être au bon endroit, au bon moment, sur le bon support de lecture de
flux en ligne, à l’ instar des plateformes audio: Spotify, Deezer et Qobu. Ces trois ont versé 1,6 milliard de dollars US aux maisons de disque en 2014. Des plateformes vidéo, dont principalement You- Tube, qui revendiquent plus d’ un milliard d’ utilisateurs, ne reversent que 641 millions de dollars US sur la même période.
Sur le web aussi, le marketing doit être le fruit d’ une stratégie pensée. Ici, il faut davantage tenir compte du public et des fanatiques. Toutes ces actions ne sont possibles qu’ à condition que, l’ artiste comprenne que désormais, il ne s’ appartient plus. Car, il est dorénavant un produit sur lequel plusieurs accords contractuels ont été paraphés. « Dans le domaine des affaires, on ne gère pas les humeurs, même si il est vrai que le succès peut donner la grosse tête à un artiste. Tout part du contrat qui vous lie à lui. Est-ce lui ou vous qui avez le dernier mot? Là est toute la question. Par exemple, si le manager s’ engage pour un concert dans un lieu reculé pour le compte d’ une entreprise, et que l’ artiste n’ y va pas, la responsabilité de celui qui a paraphé l’ accord sera engagée. Il sera contraint de payer le préjudice causé à la société ainsi lésée. Donc, en un mot comme en mille, le business ne doit pas s’ encombrer des sautes d’ humeur », dixit Didier Kouamo, un manager qui a désormais une grosse expérience. Donc, même quand on signe de gros contrats avec d’ influentes maisons américaines comme Sony- c’ est le cas pour Stanley Enow-, on a le devoir d’ aller à Adzopé( Côte d’ ivoire) si le manager a déjà pris un engagement sur une affaire lucrative. A ceux qui se cherchent encore de copier.
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Septembre 2016