Lorsqu ’ à force de travailler , la marque naît , les succès s ’ accumulent . Alors , on songe à davantage professionnaliser tout ce qui tourne autour de l ’ artiste . C ’ est le cas avec l ’ équipe de Stanley Enow . Son manager indique que « le label Montherland va signer dans quelques temps avec l ’ agence de conseils en marketing Palmarès . Objectif , mieux construire la carrière de notre artiste . Nous avons aussi l ’ agence qui gère les prises de parole de Stanley , afin qu ’ il gagne en notoriété . Tout ceci n ’ est possible que si l ’ artiste produit de la musique qui se vend à la cible auprès de laquelle on souhaite écouler les différents produits dérivés ». Les produits dérivés - streetwears en langage hip hop - sont un véritable moyen de produire de la valeur , tout en jugeant de façon plus efficace la popularité de l ’ artiste et du single mis sur le marché . L ’ équipe du rappeur camerounais l ’ a compris à merveille . « Au début , nous avons misé sur l ’ image , donc sur l ’ aspect marketing et sur la vente de |
celle-ci . Ensuite , nous avons protégé les concepts “ on est high père ” et “ hein père ”. Chemin faisant , nous avons produit des gadgets qui on servi de relais pour nous et de gagne-pain pour plusieurs jeunes camerounais . Grâce à la contrefaçon , ils ont participé à la vente de l ’ image du label Motherland . Pour le premier album de l ’ artiste , nous avons joué la carte des collaborations avec des stars de renommée internationale . Voilà autant de stratégies qui ont été mises sur pied pour rendre la marque Stanley Enow pérenne et rentable sur le long terme », indique Didier Kouamo .
Avec l ’ avènement d ’ internet , plusieurs autres procédés permettent de juger et de rendre rentable un artiste , bien audelà de son pays ou de son continent . De nouveaux acteurs ont en effet fait leur apparition dans la filière . Il s ’ agit en particulier des services de diffusion de la musique en streaming , des plateformes de téléchargement , des sites de e-commerce des phonogrammes . Cette nouvelle
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façon d ’ écouter et d ’ acheter de la musique permet à tout artiste de se vendre dans le monde , juste en chargeant son titre sur une plateforme d ’ écoute en ligne . D ’ après la Fédération internationale de l ’ industrie phonographique , en 2014 , les revenus de la musique proviennent désormais à parts égales des ventes numériques ( 46 %) et des ventes de disques ( 46 %).
Cette performance du numérique s ’ explique . Le parc des smartphones dans la monde a fortement augmenté , ce qui oblige l ’ industrie musicale à se conformer de manière simultanée à plusieurs transitions : du physique au numérique , de l ’ ordinateur au téléphone mobile , du téléchargement au streaming . Le dernier procédé cité , qui suppose l ’ écoute de la musique en ligne , représente aujourd ’ hui 32 % du chiffre d ’ affaires issu du numérique . C ’ est donc en ligne et par conséquent sur les réseaux sociaux que tout se joue . Le produit doit être au bon endroit , au bon moment , sur le bon support de lecture de
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flux en ligne , à l ’ instar des plateformes audio : Spotify , Deezer et Qobu . Ces trois ont versé 1,6 milliard de dollars US aux maisons de disque en 2014 . Des plateformes vidéo , dont principalement You- Tube , qui revendiquent plus d ’ un milliard d ’ utilisateurs , ne reversent que 641 millions de dollars US sur la même période .
Sur le web aussi , le marketing doit être le fruit d ’ une stratégie pensée . Ici , il faut davantage tenir compte du public et des fanatiques . Toutes ces actions ne sont possibles qu ’ à condition que , l ’ artiste comprenne que désormais , il ne s ’ appartient plus . Car , il est dorénavant un produit sur lequel plusieurs accords contractuels ont été paraphés . « Dans le domaine des affaires , on ne gère pas les humeurs , même si il est vrai que le succès peut donner la grosse tête à un artiste . Tout part du contrat qui vous lie à lui . Est-ce lui ou vous qui avez le dernier mot ? Là est toute la question . Par exemple , si le manager s ’ engage pour un concert dans un lieu reculé pour le compte d ’ une entreprise , et que l ’ artiste n ’ y va pas , la responsabilité de celui qui a paraphé l ’ accord sera engagée . Il sera contraint de payer le préjudice causé à la société ainsi lésée . Donc , en un mot comme en mille , le business ne doit pas s ’ encombrer des sautes d ’ humeur », dixit Didier Kouamo , un manager qui a désormais une grosse expérience . Donc , même quand on signe de gros contrats avec d ’ influentes maisons américaines comme Sony - c ’ est le cas pour Stanley Enow - , on a le devoir d ’ aller à Adzopé ( Côte d ’ ivoire ) si le manager a déjà pris un engagement sur une affaire lucrative . A ceux qui se cherchent encore de copier .
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