permutation avec quelqu ’ un qui se sentirait perdu en 2nde C . Celle-ci n ’ aura jamais lieu . En 2009 , Rémy Fabrice Nsabimana , sans avoir eu une scolarité normale , en ayant toujours été premier de sa classe , passe le Baccalauréat A4 Espagnol . Il a alors 17 ans .
Voici venu le temps du choix pour l ’ enseignement supérieur . Le très intelligent Rémy ne sait pas quoi faire . Lui qui , entre temps , se bat pour obtenir un statut de réfugié . Un de ses ainés de la communauté rwandaise du Cameroun , Eugène Shema , lui parle de l ’ École supérieure des Sciences et Techniques de l ’ Information et de la Communication ( ESS- TIC ), un établissement de l ’ Université de Yaoundé II , dans lequel la filière « journalisme
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» jouit d ’ une très grande renommée à travers l ’ Afrique . Le conseiller est lui-même déjà étudiant dans ce parcours . N ’ y entrent que ceux qui supplantent les épreuves du concours . « J ’ ai constitué mon dossier . Et grâce à Dieu , j ’ ai terminé major du carré des étrangers », indique-t-il . Et très vite , en novembre 2009 , le voilà dans la prestigieuse école de journalisme . Ses camarades et lui forment la 40ème promotion . Ils décident d ’ un nom de baptême : « Stella Matutina », un nom latin qui signifie « l ’ Etoile du matin » en langue française . Là , le petit génie , désormais passionné de radio , reçoit un surnom : « capitaine Dadis », pour un brillant exposé fait en classe sur la situation chaotique que vit la Guinée Conakry dès la fin de l ’ année 2009 . |
Comme dans toute nouvelle aventure , la vie de Rémy Fabrice Nsabimana à l ’ école de journalisme commence par des rencontres . Avec son meilleur ami , Bienvenue Stéphane Teta Nono – décédé le 14 août 2013 - , ils se fixent un objectif : travailler pour la BBC ou RFI après quinze ans de carrière . Les deux font preuve de leadership . Ils embarquent dans leurs projets , d ’ autres camarades , à l ’ instar de Dulcie Bassoglog ( aujourd ’ hui responsable de la communication au comité national olympique et sportif du Cameroun ) et Marilyne Ngambo ( Journaliste à la Société de presse et d ’ éditions du Cameroun ). Ils mettent sur pied un programme , diffusé sur Radio Campus , installé au sein de leur établissement . Tout va bien . Jusqu ’ en 2ème |
année . « Je suis recalé avec plus de 13 de moyenne générale , parce que je ne suis pas venu composer les matières connexes un samedi . J ’ ai des convictions religieuses sur lesquelles je suis intransigeant . Je suis chrétien , Adventiste du 7e jour et la Bible me commande d ’ observer le sabbat , 4e commandement . Le jour du sabbat ( samedi , le 7e de la semaine ) est sanctifié et mis à part pour Dieu . Hors de question de l ’ accorder à quoi que ce soit d ’ autre . Je l ’ ai expliqué à la directrice chargée des études , qui n ’ a voulu rien entendre . Elle a fait ce qu ’ elle avait à faire et j ’ ai fait ce que j ’ avais à faire : rester fidèle à Dieu quoi qu ’ il arrive . Ma survie , mes succès , je les lui dois . Si je ne le fais pas pour l ’ honorer , pour mo , tout ce que je fais ne sert à rien », précise-t-il . |
Une année après la signature de ce contrat , le jeune prodige rwandais est détecté par la BBC , pour sa direction Afrique basée à Dakar . Jules Domche le directeur général de VoxAfrica , n ’ en revient pas . Pour lui , on lui enlève un bon élément trop tôt . « Nous étions à la fois contents pour lui et tristes pour nous », commente Paul Mahel . Le Dr Fokam avait insisté pour que je reste quand il a appris que j ’ allais partir ’, précise l ’ intéressé . |
Au nom de ses convictions religieuses , Nsabimana redouble la deuxième année . Pour l ’ année 2011- 2012 , il n ’ a qu ’ une matière à reprendre . Pour ne pas sombrer dans l ’ oisiveté , il demande à effectuer un stage de 03 mois à la représentation Afrique centrale - située à Yaoundé - de la chaine panafricaine de télévision , VoxAfrica . « |
C ’ est pendant mon stage que je créé voxbooks . Le programme est vendu , puis sponsorisé à coût de millions par une maison d ’ édition qui veut promouvoir la lecture en Afrique et communiquer . Il est décidé que le créateur doit en être le présentateur . Le directeur Afrique centrale de l ’ époque , Jules Domche , m ’ offre alors la chance de |
ma vie . Il prend beaucoup de risques , mais dit croire en moi », indique-t-il . « Nous sommes tout de suite subjugués par son talent . Il avait une maîtrise du sujet et une maturité que nous n ’ avions encore jamais vue chez un stagiaire et même chez certains professionnels . Il a vite fait de balayer les réserves des derniers sceptiques », affirme |
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Business Management
AFRICA
Septembre 2016
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