à l ’ encadrement des fillesmères . Puis , 06 avril 1994 . Le chef de l ’ Etat est assassiné . Le génocide déclenche . Hutu et Tutsi , les deux ethnies majoritaires du pays , règlent leurs animosités à machette et au canon , les uns contre les autres . L ’ ambiance est chaotique . Vers la fin , tous ceux qui ont collaboré avec l ’ ex-pouvoir , même sans prendre part aux massacres , ont un choix à faire : fuir ou mourir . En fin avril , Le sieur Vincent Ngiruwonsanga prend son épouse et ses enfants et engagent une course contre la montre à travers les brousses . En direction dans un premier temps de l ’ Est de la République démocratique du Congo .
Dans leur fuite à travers la RDC , Vincent Ngiruwonsanga et sa petite famille doivent surtout éviter de croiser ceux qui les cherchent . « Nous avons parcouru une bonne partie du pays dans les forêts . Je ne me rappelle plus des villes . Nous ne savions pas où nous allions . Et connaître les villes où nous étions , je
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l ’ avoue , n ’ était pas notre priorité », affirme aujourd ’ hui le fils , Rémy Fabrice Nsabimana , avec une pointe d ’ humour . Le 18 juillet 1994 , la famille arrive à Bukavu . C ’ est désormais une bande de réfugiés , pas vraiment reconnus . Il faut donc aller plus loin . « Dans les camps de réfugiés , indique Rémy Fabrice Nsabimana , nous ne vivions pas , il s ’ agissait de survivre . Survivre aux maladies |
, aux militaires qui tuaient hommes , femmes et enfants , officiellement pour traquer des ‘ génocidaires ’. Tous les jours , il fallait marcher . Ne surtout pas s ’ arrêter jusqu ’ au prochain camp ‘ sûr ’. Nous marchions jusqu ’ à ce que nos pieds gonflent . Nous n ’ avions ni nourriture ni eau potable . Nous mangions tout ce que nous trouvions sur notre chemin . Champs d ’ autochtones , nous ravagions tout ce qui |
était comestible sur notre passage , telle une armée de sauterelles affamées . Souvent en conflit avec des populations locales qui nous prenaient pour des envahisseurs , nous ne dormions presque pas . Nous ne savions pas où nous allions . Ce qui est très désorientant . Démoralisant . Pour mon père , il fallait d ’ abord mettre la famille en sureté . Fuir les balles et nous mettre à l ’ abri ». |