BCarlington News Magazine 4 | Page 65

– C’est p't-être pour nous divertir après le boulot ! Ricana un troisième, le cheveu rouge et l’œil noir.

– Calmez-vous messieurs ! Tonna une voix forte et le groupe s’écarta.

Un type grand, qui pouvait paraître malingre si on ne faisait pas attention aux avant-bras que laissait voir les manches remontées d’une chemise grise, et aux longs cheveux poivre et sel, apparut. Instinctivement Lorenzo sut qu’il s’agissait du représentant du groupe industriel qui l’avait engagé et qui, contrairement à l’idée que s’était forgée le jeune homme, les accompagnerait sur le site d’extraction.

– Tu parles français ? Lui demanda-t-il, en le désignant du menton.

Lorenzo acquiesça d’un mouvement de tête.

– Bien. Je suis Franz, gamin, et c’est moi qui dirige le groupe. Ce soir, on dort à l’hôtel et demain, on part pour la plaine de Medine. On y sera demain soir. Le boulot commence donc après-demain. On a trois semaines pour extraire 5 tonnes d’adamantane. Compris ?

Les hommes hochèrent la tête et attrapèrent leur sac, prêt à suivre leur chef. Lorenzo fit de même mais resta à l’écart du groupe. Il n’était pas frêle et savait se battre, mais les types qui composaient le groupe étaient des durs à cuire et il n’avait pas envie de passer trois semaines à jouer les souffre-douleurs. Autant ne provoquer personne par inadvertance.

*

En fin d’après-midi, Ashim était dans le petit salon réservé aux hôtes entre deux clients avec Akira, de repos ce jour-là, buvant tranquillement un thé vert japonais quand Lee entra dans la pièce.

– Akira, Lysandro t’attend dans son bureau.

Le jeune homme se leva et embrassa Ashim sur la joue avant de sortir, le laissant stupéfait. Il avait beaucoup de mal à se faire aux multiples démonstrations d’affection de l’asiatique, il n’y était pas habitué.

Finissant tranquillement son thé, le jeune homme se sentait désœuvré et même frustré. Depuis deux semaines qu’il était là, aucun client n’avait manifesté un intérêt pour sa personne et il ne comprenait pas. Il était aussi beau que l’asiatique et celui-ci était tellement sollicité qu’il pouvait se permettre de choisir qui et à quelle heure.

Il soupira bruyamment.

– Tu ne te sens pas bien ?

Ashim sursauta à la voix d’Emilia et se tourna vers elle. Il devait être si absorbé par ses pensées qu’il ne l’avait pas entendue entrer.

– Je suis venu te chercher pour notre répétition.

Le jeune homme jeta un coup d’œil à la pendule et fut surpris. Cela faisait plus de deux heures déjà qu’il se morfondait sur son sort. La jeune Amérindienne s’assit près de lui et posa sa main sur son épaule.

– Tu vas bien ? Tu as une drôle de mine.

Pendant quelques secondes Ashim ne dit rien puis il se tourna vers elle et ancra son regard dans le sien.

– Pourquoi n’ai-je pas de clients ? Ni de chambre à moi ? J’ai signé un contrat et la seule chose que je fais, c’est jouer de la harpe !

Les lèvres d’Emilia s’étirèrent en un rictus amusé.

– As-tu seulement lu ce que tu as signé ?

Ashim baissa les yeux, embarrassé. Emilia porta sa main à sa bouche et ricana.

– Eh bien… Il y une bonne raison à tout cela : ton kimono.

– Qu’est-ce qu’il a mon kimono ?

Là, la jeune femme fut surprise.

– Ashim… Tu as dû remarquer que selon ce que souhaite le client ou la cliente, l’hôte choisi porte un kimono différent ?

Les yeux noirs se fixèrent sur la brune et Emilia put voir qu’il ne comprenait pas tout à fait où elle