BCarlington News Magazine 3 | Page 66

– Eh bien, il y a plusieurs soirées de prévues et je pensais y aller avec Swen mais comme je te l’ai dit, c’est fini, et je me demandais si tu acceptais de…

Lysandro ne la laissa pas finir. Il prit les doigts stressés d’Amara qui ne cessaient de pianoter sur la table entre les siens.

– Tu sais que je t’adore, mais non. Tu sais à quel point j’ai horreur de ces soirées mondaines et certaines affaires requièrent ma présence à Neo-Paris.

Le regard légèrement maquillé d’Amara s’attrista.

– Je le sais bien mais à vrai dire, j’espérais bien que tu acceptes…

Le rouquin fronça les sourcils. Il trouvait étonnant qu’elle soit si inquiète pour cette histoire de cavalier. Il n’était pas rare qu’elle se présente seule dans ce genre de soirée.

– Que se passe-t-il 'Mara ?

Un léger soupir s’échappa des lèvres savamment rehaussées d’un rose beige discret de la jeune femme.

– J’ai 34 ans, Lysandro, et je n’ai toujours pas trouvé l’homme qui saura m’aimer pour ce que je suis et me soutenir dans ma carrière. Je suis entourée de vautours ou de sombres imbéciles. Cela me fatigue… Plus encore dans ce genre de soirée.

Lysandro comprenait le problème. Amara était la maire d’une ville prospère et on la pressentait déjà pour être la nouvelle présidente. Pour ne rien gâcher, elle était très belle avec ses longs cheveux blonds qu’elle portait lâches de préférence et ses grands yeux bleus qui pouvaient refléter une incroyable innocence.

Comme le disait si bien les médias, elle était un des meilleurs partis féminins de la planète et il concevait la pression que cela engendrait.

Seulement…

– Je ne vois pas en quoi ma présence changerait quelque chose.

– Moi si ! Au moins, avec toi, j’aurais passé un bon séjour !

Le sourire revint sur le visage d’Amara. Lysandro sourit à son tour.

– Je suis très flatté ma belle mais c’est toujours non.

Aussitôt, la jeune femme bouda avant de se pencher par-dessus la table.

– Dis-moi, tu ne connaîtrais personne qui pourrait m’accompagner ?

Amara lui fit un clin d’œil et se rassit avant de demander l’addition. Les yeux du maître du Lagon se plissèrent.

– Tu n’es tout de même pas en train de me demander un escort ? Si ?

La jeune femme acquiesça.

– Et de préférence mignon et intelligent.

Lysandro s’offusqua.

– Mes mômes sont tous mignons et intelligents…

Le jeune homme s’arrêta. Son portable vibrait dans la poche de sa chemise.

– Excuse-moi.

Il se leva et décrocha. En quelques secondes, son visage s’assombrit.

Il raccrocha.

– Pardon 'Mara, mais je dois filer.

Il prit délicatement sa main et y déposa un chaste baiser.

– Je t’appelle pour notre petite affaire.

Lysandro laissa la jeune femme, un discret sourire aux lèvres. Dès qu’elle le lui avait demandé, un joli minois s’était imposé à lui. Encore fallait-il qu’il accepte d’avoir une femme à son bras.

Mais pour l’heure, on avait retrouvé un cadavre sur les berges de la Seine et les seuls qu’il y avait laissé ces derniers temps avaient déjà été retrouvés. La langue de Lysandro claqua contre son palais. Si ça continuait ainsi, il allait devoir rappeler à Neo-Paris et ses habitants qui était le Maître de Lagon.

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