BCarlington News Magazine 3 | Page 64

David de Montmort était le fils de l’ancien patron du lagon. Quand Peter de Trincavel avait mis main basse sur son territoire, David en avait habillement profité pour redorer le blason familial. À présent, il était à la tête d’une importante multinationale dans l’Art et le Design. Lysandro et lui s’étaient connus très tôt et étaient vite devenus amis, au grand dam du père de Lysandro.

Ce fut à l’occasion d’une de ses visites que David rencontra la jeune Anna qui n’avait que 12 ans alors et il avait été profondément dégoûté par ce que Peter faisait d’elle. Quand, des années plus tard, Lysandro lui avait parlé d’évincer son père, David avait répondu oui.

Pourtant, depuis lors, jamais David n’avait fait la moindre allusion à un possible contrat avec la jeune femme, se contentant seulement de la dévorer des yeux quand il venait à l’Orchidée.

– Lysandro, je te présente Louis Farmand, un ami de longue date.

Lysandro inclina brièvement la tête auquel Farmand répondit avant de leur proposer de boire l’apéritif en sa compagnie.

Quand Amara arriva enfin, David et Louis se levèrent et la saluèrent avec respect avant de les quitter pour rejoindre leur propre table.

La jeune femme étreignit son ami.

– Lysandro-chéri ! Je suis vraiment désolée de ce retard, mais j’ai eu un souci avec un diplomate.

– Ce n’est rien. Comme tu as pu le voir, David m’a accompagné à l’apéritif.

Tout en parlant, Lysandro recula la chaise de la jeune femme pour l’aider à s’installer.

– Hum. J’ai vu. Qui était l’autre homme avec lui ?

– Un certain Louis Farmand. Pour ce que j’en ai compris, il a un poste intéressant dans la Guilde des banques.

Amara leva la main et aussitôt un serveur vint prendre sa commande. En femme qui connaît son monde, elle choisit un verre de Monbazillac. Elle le sirota en silence, surprenant son ami qui la connaissait plus bavarde.

– Tu as l’air contrariée ma puce.

Un sourire contrit étira les lèvres subtilement maquillées de la jeune femme.

– Oui. Et c’est de ta faute.

Lysandro parut surpris.

– Moi ?

Le serveur arriva avec l’apéritif de la Ministre des Affaires Étrangères. Celle-ci but une gorgée du breuvage français avant de continuer.

– Oui. Je connais tes méthodes parfois expéditives et les quatre gars que la police a repêché sur les berges de la Seine, c’est ton œuvre. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait mais un des quatre était le chauffeur de l’ambassadeur d’Allemagne…

Elle s’arrêta et se cala plus confortablement.

Lysandro sourit, le bout de ses doigts joints devant lui.

– Je le sais et si tu attends des excuses, tu n’en auras pas. Et j’ai déjà fait le nécessaire auprès de l’ambassade allemande. L’affaire sera classée en accident, fais-moi confiance.

Amara pouvait lire une colère froide dans les iris grises de son ami.

– Qu’est-ce qu’ils avaient fait pour te mettre dans une telle colère ?

Le visage de Lysandro se ferma.

– Ils ont tenté de violer un gamin à quelques mètres de l’Orchidée. Le gamin a eu de la chance, Lee passait à ce moment-là avec Anna.

Amara grimaça. Elle-même ne devait qu’à Lysandro le fait de ne pas avoir été violée par les hommes de Peter de Trincavel quand celui-ci l’avait enlevée. Il avait tué de ses propres mains le premier qui avait tenté de toucher à la fille de l’ancien Président de la république de France et avait fait passer le message que cela serait le sort de tous ceux qui tenteraient de s’approcher d’elle.

Cela avait été sa première rencontre avec Lysandro.

– Comment va-t-il ?

– Le gamin ? Bien, il se remet doucement chez moi. Sabrina a pu le soigner.

La jeune femme soupira. Elle avait lu les articles de journaux sur le quadruple meurtre et elle s’était demandée ce qui avait bien engendré une telle rage et tant de violence chez Lysandro. Maintenant, elle comprenait.