BCarlington News Magazine 3 | Page 35

apprenons l’histoire du monde et de leur population, la formation des Gueules et des différentes maisons ainsi que l’histoire de la géopolitique de la Claneterre – pays où se déroule la majorité du récit.

Ce premier tome est riche, sans en faire trop. L’auteur a su doser ses informations au milieu de l’intrigue et de l’action, et le tout forme une alchimie qui marche vraiment !

Pour finir sur un point positif concernant l’histoire et l’univers : il s’agit d’un récit original, qui évite la plupart des clichés de la Fantasy. A l’instar de « La Route des Montagnes » de Franck Hervson, ce fut un vrai bonheur de plonger dans cet univers (qui s’éloigne aussi de bien des côtés de ces mêmes clichés) et cette histoire.

Si on me demandait tout de suite de n’utiliser qu’un seul mot pour décrire ce roman, je choisirai probablement « ambiance« . En plus du fait que ce livre ne ressemble à aucun autre de ma connaissance, il possède une âme, une ambiance particulière. Pendant la lecture (comme j’ai aussi pu le préciser pour « La loi du désert« ) j’ai presque pu ressentir les vibrations de cet univers, sentir les odeurs des différents endroits, de la poussière du château de Gardenor ou de Fort-Aiglon à l’âpreté des marais Gueules.

Mieux que ça, l’ambiance n’est pas seulement instaurée par des paysages bien décrits, mais aussi par les personnages et la plume de l’auteur. Les Gueules, par exemple, sont mystérieux, et pendant un moment on se demande même s’ils sont humains ou des démons sortis tous droits des Enfers. Ils m’ont beaucoup fait penser aux « Wendolls » du film « Le 13e guerrier » qui a bercé mon enfance !

Le style est assez direct, sans envolées lyriques, mais surtout très calme, précis. Aucune facilité d’écriture ou de phrase toute trouvée viendra casser cette ambiance.

Les personnages principaux participent aussi à cette ambiance à leur manière. La plupart d’entre-eux sont aux portes de l’éventuelle nouvelle horde citée sur la quatrième. La tension est présente à chaque instant, et j’ai trouvé que chacun semblait avoir pleinement conscience qu’il pouvait mourir à tout instant. Là encore, Vincent Gaufreteau dose parfaitement les scènes de vie et les dialogues, restant constamment dans une ambiance entre espoir et désespoir, même au milieu du chaos.

La plupart des personnages m’ont plu, je dirai même qu’aucun ne m’a déplu. Chacun est parfaitement ancré dans son rôle et le casting est quasiment parfait. J’ai beaucoup apprécié les Templiers dans l’ensemble, notamment Menbès et Kiliàn, ainsi que les – rares – personnages féminins. Aegorn me rappelle beaucoup un personnage que j’ai joué lors de Jeu de Rôle sur table pendant des années, donc il m’a également beaucoup parlé !

Je vais, comme souvent lors d’un coup de cœur, finir sur le seul aspect négatif du roman. L’ambiance, la maîtrise du récit et de l’intrigue, la plume calme et précise entraine fatalement un léger manque d’émotions ou d’épique, notamment lors des combats. C’est un détail, car, comme vous l’avez lu au-dessus, des émotions j’en ai eu un tas grâce notamment à l’ambiance du roman. Mais un vrai discours enflammé typique de la Fantasy avant la bataille, une stratégie sortie de nulle part pour prendre l’avantage ou plus d’émotion lors de la mort d’un personnage n’auraient pas été de trop !

Bref, il s’agit là d’un coup de cœur bien mérité ! Félicitations Mr Gaufreteau !

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