connaître cette envie. J’ai eu la chance d’avoir accès à une bibliothèque bien fournie dans mon enfance…
3. « Ahogur » est un univers classique de fantasy. Mais avant de parler du monde… « Ahogur », voilà un mot complexe. Dis-nous comment tu l’as créé.
Ma réponse sera sans doute décevante et ce ne sera pas simple de tout dire sans rien révéler de sa signification dans la trame mais… J’avais donc besoin d’un mot dans une autre langue. J’ai formulé plusieurs syllabes au hasard et celle-ci m’a plu. J’ai vérifié ensuite que cette suite de sons, une fois écrite ne voulait pas dire tout autre chose dans une langue existante et hop ! Pour le coup “Ahogur“ et assez proche d’Ahogar (noyer je crois en espagnol) mais ne veut pas du tout dire la même chose donc je l’ai gardé ainsi.
4. Un univers classique donc. L’histoire se déroule du point de vue de Solène, l’héroïne. Dans le premier tome on y découvre sa famille et sa vie très simple. Ce n’est pas sans rappeler le début du « Seigneur des Anneaux » et la vie simple et heureuse des Hobbits avant qu’un élément extérieur vienne tout chambouler. As-tu étudié les ressorts scénaristiques du roman de fantasy ou est-ce par inspiration d’autres romans ?
L’histoire de la genèse même d’Ahogur pourrait donner lieu à une histoire un peu cocasse. Je vais essayer de résumer.
Je suis restée 10 ans sans rien écrire du tout alors que j’écrivais quotidiennement avant. J’avais déjà été publiée deux fois dans de petites ME. Bref, un évènement dans ma vie personnelle m’a ôté toute envie d’écrire. Et puis un jour, ma meilleure amie a trouvé les mots justes pour me pousser à m’y remettre. J’ai pris ça comme un jeu, un pari. Et j’ai commencé à me forcer à écrire une page par jour pour un petit groupe d’amis. Chacun d’eux a été le point de départ d’un des personnages d’Ahogur. Mais très vite, je suis passée d’une page/jour à 5, puis 10 pour arriver, trois mois plus tard à un max de 27 pages/jour. Je n’en dormais presque plus mais les 1000 premières pages d’Ahogur étaient là. Les 3 premiers tomes en fait.
Je n’ai donc rien étudié et ne me suis surtout pas inspirée de quoi que ce soit d’autre. Même si j’aime glisser de petits hommages clin d’œil à des livres, des films et même des jeux vidéos (un de mes hobbies préférés quand j’en avais encore le temps, lol). Je dois dire que même si j’adore l’univers fantasy de manière générale, je voulais quelque chose d’un peu original, de différent. Rien d’aussi manichéen que ce que l’on trouve d’habitude dans le genre : prophétie, l’élu, enfant marqué, chevalier blanc, elfe, dragon etc. Je voulais des
de mes hobbies préférés quand j’en avais encore le temps, lol). Je dois dire que même si j’adore l’univers fantasy de manière générale, je voulais quelque chose d’un peu original, de différent. Rien d’aussi manichéen que ce que l’on trouve d’habitude dans le genre : prophétie, l’élu, enfant marqué, chevalier blanc, elfe, dragon etc. Je voulais des persos très « humains » (dans leur façon d’être ce qu’ils sont), très imparfaits avec des réactions plus crédibles que celle de monter aussitôt à l’assaut, toute bravoure dehors quelle que soit la situation.
"Sous le coup d’une montée d’agacement frôlant la colère, je lui dis, en sortant mon poignard : « Je peux vous montrer. ». Et j’attrapais un lièvre mort laissé là par mon père à son retour, pour le poser sur l’établis devant moi. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, je lui avais ôté la peau par gestes machinaux. Puis, après une seconde de réflexion, je plantais ma lame plusieurs fois dans la chair morte de l’animal et finissais en lui tranchant la gorge. Sylvaine m’avait regardé faire, sidérée, et le sheriff lui, captivé dès qu’il avait compris ce que je faisais. Je finis par planter sèchement mon poignard dans le bois de l’établis en disant, le souffle court : « Voilà. Vous pouvez l’emmener pour l’étudier ailleurs maintenant, et vous le faire en civet, ça vous fera ça de plus à vous mettre sous la dent. »."
5. Un personnage m’a évidemment marquée plus que les autres : le shériff. Un personnage trouble et troublant, avec un passif lourd. (Je n’en dirais pas plus pour pas vous gâcher le plaisir de le découvrir). Pourquoi ce choix de la « gueule cassée » ?
Ah le sheriff ! Je ris dans ma barbe parce qu’on me parle souvent de lui quand on a lu le tome 1. D’abord, je répondrai qu’au fil de la saga, on peut constater que rien n’est gratuit dans les détails que j’ai pu donner. Même pour ce qui est des traits physiques ou moraux des personnages. Le sheriff est tel qu’il est présenté du fait de sa propre histoire mais je ne peux pas trop en dire sans dévoiler certaines choses.