BCarlington News Magazine 1 | Page 41

il allait se faire une réputation de bon samaritain dans les pays pauvres qui bordaient le désert.

Quelle ironie.

Le tout était parfaitement illégal puisque la récupération de ce cristal était la propriété exclusive des gouvernements mais il était tellement difficile de trouver des hommes assez fous pour aller des mois dans ces mines ravagées par les reliquats des bombes FP, Fragmentation-Plasma, qui avaient explosé moins de trente plus tôt. Et Lysandro savait où trouver des hommes complètement allumés pour le faire. D’ailleurs, il devait appeler Franz. Lui aurait les hommes qu’il cherchait.

Les dernières notes du violon s’étiolèrent dans l’atmosphère enfumée du bar. Lysandro ne rouvrit pas les yeux, mais son sourire s’agrandit lorsqu’il entendit des pas se rapprocher de lui.

– Patron !! Tu ne m’as pas dit que tu devais rentrer que demain ?

Avançait vers Lysandro une des plus belles beautés de son établissement : Emilia Sanders. Cette envoûtante créature avait la particularité d’être du même métissage que Lysandro : un père irlandais et une mère amérindienne. Chez le patron de l’Orchidée, ses origines étaient ressorties dans ses cheveux rouges, ses yeux gris, sa peau mate et sa stature imposante. Chez la jeune femme, on ne distinguait son ascendance irlandaise qu’à ses taches de rousseur et ses yeux gris. Elle travaillait pour lui depuis presque 4 ans. Elle était une des premières entraîneuses qu’il avait engagées après qu’il l’eut trouvée, déambulant d’un pas mal assuré, à peine vêtue dans le Lagon.

– Les négociations ont été plus rapides que prévu.

Le maître des lieux soupira.

– Il me tardait de rentrer. Qu’est-ce que c’est ennuyeux le désert !

Le rire clair de l’Amérindienne accueillit cette déclaration alors qu’elle s’asseyait à ses côtés. Celui-ci leva une main et fit signe au serveur.

– Tu vas bien boire une coupe de champagne avec moi ?

– Évidemment, mais je ne reste pas longtemps, je dois aller me préparer.

– Marco passe ce soir ?

Emilia rougit.

Marco Franscico del Dolores était un très bel homme et un sculpteur de renom qui avait presque élu domicile à l’Orchidée quand il n’était pas dans son atelier ou en vadrouille à travers le monde pour ses expositions.

Lysandro et lui s’étaient rencontrés justement à l’une de ses expositions, alors que le jeune adolescent, encore sous la coupe de son père, faisait tout ce qu’il pouvait pour passer le plus de temps possible loin de son géniteur. Le jeune homme avait craqué pour les sculptures plutôt osées et ils avaient fini par devenir ami. D’ailleurs, le restaurant et le bar abritaient plusieurs des œuvres de son ami.

– Oui.