Date de sortie :
01/04/2016
Durée : 00:32:22
Nationalité : NO/US
Styles : Alternative /
Experimental /
Avantgarde
ALBUMS
Date de sortie :
18/11/2016
Durée : 00:54:13
Nationalité : FR
Styles : ELECTRO
Kaada/Patton
Bacteria Cult (IPECAC RecORDINGS) Justice
Woman ( Ed Banger Records - Because Music )
Bien qu’il s’agisse du second album et troisième sortie
pour le duo rassemblant le compositeur Norvégien
John Erik Kaada et Mike Patton, l’annonce de la sortie
de Bacteria Cult a su susciter sa part d’interrogations.
D’ores et déjà, 12 ans séparent cet effort studio de
son prédécesseur, constat auquel s’ajoute la part
de mystère qui entoure tout projet implicant le
chanteur Mike Patton, artiste éclectique et lunatique
à la carrière accordant très peu de place à la redite.
Successeur éloigné de l’excellent Romances, Bacteria
Cult se distingue de ce dernier avec des titres plus
concentrés et un brin moins excentriques, la marque
de Patton se faisant plus discrète. Le registre du
chanteur reste ici principalement focalisée sur son
ton de fausset qui accompagne l’instrumentation
orchestrale de Kaada, qui revient en force grace
à la participation de l’orchestre symphonique de
Stavanger. Plus grandiose et cinématique, l’album
n’est d’ailleurs pas sans rappeler le projet Fantômas
de Patton. Bacteria Cult se rapproche d’une bande
originale d’un film riche en codes et références hé-
téroclites rassemblés en un ensemble cohérent; la
trompette et la guitare nasillarde et réverbérante sur
Black Albino font écho au Western et Ennio Morricone,
tandis que le ton envoûtant et féérique de A Burnt
out Case ou Dispossession touchent au registre du
conte. Ensorcelant et un brin étrange mais soutenu
dans son excentricité, Bacteria Cult est un album
expérimental mais accessible et facile d’écoute.
Les compositions sont linéaires dans leur structure
comme pour une bande originale mais relativement
“standards” en terme de format et durée. Moins
présent, on pourra reprocher le rôle quelque peu
secondaire de Patton sur certains moments, qui
se montre par la même occasion moins ambitieux
et créatif dans sa performance. Plus soutenu que
son prédecesseur, Bacteria Cult reste très agréable
à l’écoute, porté par l’ambition des arrangements
et des orchestrations des John Kaada, ces derniers
éclipsant quelque peu la performance du chanteur
de Faith no More. Tapis rouge pour le dernier album de Justice : Woman.
Il y a une dizaine d’années, le duo électro Gaspard
Augé- Xavier de Rosany venait restaurer le parquet
usé de nos dance-floor affadis par une avalanche
d’autotunes douteux. Loin de s’empâter dans des
strates robotiques vaseuses, Justice apportait et
apporte toujours ce goût unique de la bringue
dans sa plus sémillante forme comme le souligne
le disco-dance de Safe and Sound chargé de slaps
de basse. Le feu de la fête...mais pas que. L’agitation
immodérée...mais pas que. L’album s’écoute aussi
bien dans un style posé-réfléchi (Pleasure) que
dans une attitude clubbing-destroy (Heavy Metal).
Son électro est un trésor de superpositions sonores
prenantes, assemblage de beats catchy qui match
sans crash. Chaque cellule mélodique appelle à
l’admiration dans son autonomie autant que dans son
interaction avec les autres. Les liens tissés mettent
à jour une véritable culture musicale et un amour
profond de ce qui unit la diversité des pulsations.
Randy : fort de son départ punk électronique, de
son couplet rock mécanique et de son refrain pop
magnifiquement interprété par Morgan Phalen, ce
super tube a tout d’un futur standard du genre. Les
uns diront : « trop poppy ? » Les autres opposeront
un : « trop boomy ? » ou encore un : « trop heavy
? » Les reproches contraires sur le « trop » sont
parfois gage de qualité et la ligne zigzagante qu’ils
dessinent n’est autre qu’un chemin élégant par
lequel une musique fait fusionner les tendances.
Dans ce cas précis, le classieux « s » se moule sur
la courbe du J de Justice.
I
✎ Jonathan Allirand http://urlz.fr/53ot
I
✎ Robin Ono http://urlz.fr/53oo
ATYPEEK MAG #02
JANV./FEV./MARS 2017
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