Art & Inspiration N° 2 - Summer-Fall / Ete-Automne2013 | Page 42

AUTHORS & ARCHETYPES / AUTEURS & ARCHÉTYPES

A&I: What do you like the most when you write?

AC: The research I do before, reflecting on what I will write, what I will look for and what I will find. Mauriac said, and I think he was the one who said this, “I can’t find it, I find it again.” What message will the reader retain because, yes, it is necessary to think of the reader; otherwise, one writes badly. Writing is an act of giving. It is this gift that enables me to withstand 2000 hours in front of the computer. All the rest is 90% technical work; note that this work mostly comes from the experience of writing texts that have never been published, and that the failure of publication as far as writing is concerned seems inherent to the writing itself; one must hit the head against the wall again in order to progress. Sometimes I think that I’d like to get there another way, in a gentler way.

A&I: What inspired you to write your latest book, Tant mieux si je tombe (So Much the Better if I Fall)?

AC: Tant mieux si je tombe was inspired by the life story of artists who were rejected by society because they were different from others. Camille Claudel was locked up in a mental asylum by her famous brother Paul Claudel. Van Gogh was rejected by an entire community; I came across a petition signed by all the residents of Arles and it emotional to find out that they wanted him to be put away, while the city of Arles today lives from the tourism generated by the presence of the painter.

A&I: How does sculpture help the character Lucille in her state of imbalance?

AC: It is easier to imagine sculpture because of the strength required and which enables one to surpass oneself, to overcome a situation and go beyond it – this is still the notion of the ball, the power of the ball that bounces back from the wall.

A&I: Does art play an important role in your life?

AC: Yes, essentially contemporary art. Because installations are the mirrors of the soul of the surrounding world. Contemporary art is big, it’s open. And it’s current. I often go to contemporary art museums in big cities when I travel. In the summertime, I go to Kassel in Germany where the whole city celebrates contemporary art every 5 years. In contemporary art, after having been a “jack of all trades,” I am now focusing mostly on artists who imitate nature through their works, such as Philip Beesley and Emile de Visscher, who are currently featured at the Fondation EDF’s Alive exhibition in Paris.

A&I: Are there any modern artists who you appreciate?

AC: Nabi artists, Pont-Aven School artists, and Symbolist artists such as George Lacombe, Paul Sérusier, Pierre Puvis de Chavanne, Odilon Redon and Maurice Denis.

A&I : If you could meet 3-4 people from any period of history or the present day, who would they be?

A&I : Qu’est-ce que vous aimez le plus quand vous écrivez ?

AC : Le travail de recherche préalable, la réflexion qui précède la mise en écriture, ce que je vais chercher, ce que je vais trouver.

Mauriac disait, il me semble que c’était lui, « je ne trouve pas, je retrouve.» Quel message retiendra le lecteur, parce que oui, il faut penser au lecteur, sinon on écrit mal. Ecrire, c’est donner. C’est le don qui permet de supporter les 2000 heures assises face à un clavier. Tout le reste, c'est 90 % de travail technique ; à noter que ce travail provient essentiellement de l’expérience de l’écriture de textes écrits jamais publiés, et que l’échec de publication en matière d’écriture paraît inhérent à l’écriture même, il faut se taper une fois de plus la tête contre un mur, pour progresser. Parfois je me dis que j’aimerais bien y arriver d’une autre façon, plus douce.

A&I: Qu’elle était votre source d’inspiration pour votre dernier livre, Tant mieux si je tombe ?

AC : Tant mieux si je tombe a été inspiré par l’histoire de vie des artistes rejetés par la société parce qu’ils étaient différents des autres. Camille Claudel, enfermée à l’asile de fous par son célèbre frère Paul Claudel. Van Gogh rejeté par la communauté, entière; j’ai retrouvé avec émotion une pétition signée par tous les habitants de Arles pour le faire enfermer, alors que la ville d’Arles aujourd’hui vit du tourisme généré par la présence du peintre.

A&I : Comment est-ce que la sculpture a aidé le personnage de Lucille dans son déséquilibre?

AC : Il est plus aisé de surmonter les épreuves avec l'aide de la sculpture à cause de la force requise qui permet de se dépasser, de transcender une situation et de la dépasser – c’est toujours la balle, la force de la balle qui rebondit sur le mur.

A&I : Est-ce que l’art joue un rôle important dans votre vie ?

AC : Oui, essentiellement l’art contemporain. Parce que les installations sont des miroirs de l’âme du monde ambiant. L’art contemporain, c’est grand, c’est ouvert. Et c’est maintenant. Je vais souvent voir les musées d’art contemporain dans les grandes métropoles quand je voyage. Et en été, c’était Kassel en Allemagne, tous les 4 ans, une ville entièrement dédiée à l’art contemporain, Dans l’art contemporain, après avoir été « touche-à-tout » je m’oriente essentiellement vers les « plasticiens plagiaires du vivant », comme Philippe Beesley et Emile de Visscher qui sont soutenus par la Fondation EDF à Paris dans l'exposition Alive.

A&I: Est-ce qu’il y a des artistes modernes que vous appréciez ?

AC : Les nabis, l’école de Pont-Aven, le symbolisme, dont George Lacombe, Paul Sérusier, Pierre Puvis de Chavanne, Odilon Redon, Maurice Denis…

A&I : Si vous pouviez rencontrer 3-4 personnes vivants ou non qui vous inspirent, qui seraient-ils ?

"The work of creation includes quite an amazing part of the unknown; one must accept a certain disorder, sometimes a lack of direction."

"L'œuvre de création elle comprend un part assez étonnante d’inconnu ; il faut accepter un certain désordre, une absence de direction parfois."

- Anne Calife

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