Art & Inspiration N° 1 - Winter-Spring / Hiver-Printemps 2012-2013 | Page 44

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East meets West

L'Est rencontre

l'Ouest

At the age of 15, she signed up for drawing classes in Lyon; Her teacher had students choose a painting to reproduce. Sylvie chose a Chinese painting, a pen and ink drawing with a view of mountains and lakes.

“The teacher found that this copy to be very much like the original and she complimented me by saying that I must have done this my whole life,” remembers Sylvie amusingly. “Perhaps I was Chinese in another life,” she jokes.

Her grandmother had attempted to initiate her into watercolor but Sylvie did not like the paper used, which she found to be thick and she did not enjoy the texture. “I did not like the way that the watercolors were diffused over the thick paper. At the School of Applied Arts where I later studied, I used ink on recycled or sketching paper. I was always in search of thin paper, and I realize now that this is what was most similar to Chinese rice paper. In China, the best paper is often very thin. I love how the ink reacts with the paper and how Chinese paper feels, its delicateness and its softness.”

Another memory comes to mind: “At school and ever since I was a child, I had problems with holding my pencil at the slanted angle as we do in France. But for me, this was not natural. I always held my pencil vertically when writing. Recently, a Japanese friend commented that I write with a pencil as if I was holding a calligraphy brush.”

But before leaving for China and discovering the many things she had in common with this country, Sylvie had to live out other experiences.

The beginnings of an Artist-Explorer

At the age of 18 after obtaining her baccalaureate, Sylvie studied in Paris at the Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d'Art (Olivier de Serres School of Applied Arts). This was a real treat for her. “When I began studying art, I had the impression of being in preschool again and doing only what I wanted,” she jokes. At this period, she did not really see herself becoming an artist but rather to use her creative skills in an advertising agency, as the corporate world was more in her family’s culture. However, life would decide otherwise, and Sylvie found herself becoming an independent artist, a way of working that suits her today.

Another archetype that plays an important role in Sylvie’s life is the Storyteller. After her studies at the School of Applied Arts, she decided to enroll at the FEMIS (École Nationale de Cinéma), France’s state film school. It was perhaps at this period that her Explorer archetype began to blossom as well, for during this time Sylvie also spent 6 months at the Royal College of Art in London to specialize in animation films. This experience had a big impact on her because she met people from different countries, and this opened up doors to a global world. She also experienced this immersion in a foreign culture as a way of reconnecting to her senses, her emotions and her own desires, thanks to being able to distance herself from her own culture.

À l’âge de 15 ans, elle s’inscrit dans un cours de dessin à Lyon. Son professeur donne aux élèves le choix d’une peinture à reproduire. Sylvie Guérard choisit une peinture chinoise, un lavis à l’encre de Chine, une vue des de montagnes et de lacs.

« Le professeur a trouvé la copie très ressemblante et m’a complimenté, disant que j’avais du faire ça toute ma vie », se souvient Sylvie Guérard, amusée. « J’ai peut-être été chinoise dans une autre vie », plaisante-t-elle.

Sa grand-mère avait tenté de l’initier à l’aquarelle mais elle n’aimait pas le papier, qu’elle trouvait trop épais et dont elle n’aimait pas le grain. « Je n’aimais pas la façon dont l’aquarelle se diffuse sur le papier épais. Aux Arts Appliqués, j’utilisais l’encre sur des papiers d’esquisses ou recyclés, j’étais toujours à la recherche de papiers fins. Je réalise maintenant que c’est ce qui ressemblait le plus au papier de riz chinois. En Chine, le meilleur papier est souvent très fin. J’aime comment l’encre s’y diffuse, le touché des papiers chinois, leur fragilité, leur douceur. »

Un autre souvenir lui revient : « À l’école, dès l’enfance j’avais des problèmes pour tenir mon crayon penché, comme c’est l’usage chez nous. Cela ne m’était pas naturel. J’ai toujours tenu mon crayon à la verticale, même pour écrire. Récemment, un ami japonais m’a fait remarqué que j’écrivais en tenant mon crayon comme un pinceau à calligraphie. »

Mais avant de partir pour la Chine et d’y découvrir ses nombreuses affinités avec ce pays, Sylvie Guérard va vivre d’autres expériences.

Débuts d’une Artiste-Exploratrice

A 18 ans, après le Bac, elle entre à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d'Art (école Olivier de Serres) à Paris. Elle se régale : « Quand j’ai commencé mes études d’art, j’avais l’impression d’être à nouveau à l’école maternelle, de ne plus faire que ce qui me plaisait. » plaisante-t-elle. À cette époque elle ne se voit pas vraiment devenir artiste mais plutôt utiliser ses talents créatifs en agence de publicité, le monde de l’entreprise étant plus dans la culture familiale. La vie en décidera autrement, amenant Sylvie Guérard à devenir une artiste indépendante, une façon de travailler qui lui plait aujourd’hui.

Un autre archétype qui joue un rôle important dans sa vie est la Conteuse. Après ses études aux Arts Appliqués, aimant depuis toujours les histoires et le cinéma, elle entre à la FEMIS, l’École Nationale de Cinéma, où elle se spécialise dans le cinéma d’animation. C’est peut être à ce moment là que son archétype d’Exploratrice commence à s’épanouir, lorsqu'elle est envoyée 6 mois au Royal College of Art de Londres en section animation. Cette expérience la marque fortement, car elle fait la connaissance de personnes venant de tous les pays, lui ouvrant les portes d’un monde international. Elle vit aussi cette expérience d’immersion dans une culture étrangère comme une reconnexion à ses sens, ses émotions et ses envies propres, grâce à la prise de distance avec sa culture d’origine.

Art & Inspiration

"I love playing with contrasts - what I call 'sweet and sour,'

a mix of lightness and seriousness..."

.« J’aime jouer sur les contrastes, ce que j’appelle le sucré-salé,

entre le léger et le sérieux...»

- Sylvie Guérard