Compétences dit que l ’ on fait bien des maisons en parpaing , avec des agglos de 20 centimètres . On doit donc bien réussir à construire en 20 centimètres . Cependant , le mur de parpaing est chaîné tous les 2 ou 3 mètres , avec un chaînage béton . Il est chaîné au plancher . Cela change la donne . Le parti pris est aussi celui d ’ une isolation par l ’ intérieur : on isole tout cela dedans .
Une grande question se posait aussi sur les fenêtres : comment faire pour avoir des fenêtres à un tarif correct , avec des baies qui ont ces formes , surtout sur la façade sud ? Nous avions donc l ’ idée d ’ avoir des fenêtres rectangulaires qui soient dans l ’ enveloppe isolante et qui glissent derrière les parois en pierre .
Ensuite , plancher bois , car on ne fait rien de moins cher et parce que cela coupe les ponts thermiques . Cela peut peut-être même tenir la structure . Et une charpente en bois avec des chevrons isolés . Voilà le principe constructif de cette maison ( voir illustration P4.23 ).
Ensuite , il y a la recherche sur les façades : on avait envie de travailler avec les arcs . Il y a plein de possibilités différentes . On a fait beaucoup de tests , avec toujours des contraintes financières , sur les fenêtres et sur les occultations : comment placer un store ou un BSO sur des percements avec ces formes ? Nous avons essayé différentes typologies , y compris des registres classiques , patrimoniaux , qui évoquaient différentes choses . On a fait des essais .
À la fin , on était parti sur celui-ci ( voir illustration P4.24 ), qui nous plaisait bien , avec quatre arcs et quatre fenêtres . On a fait chiffrer cette forme , avec Sébastien D ’ Elia , qui est l ’ artisan du projet : on était trop cher . Finalement , on aboutit à ce dessin ( voir illustration P4.25 ).
Il y a eu trois étapes de chiffrage . On est arrivé avec un premier devis à 140 000 euros , parce que l ’ on voulait de la pierre locale , de la pierre de Meuse , mais il s ’ est avéré que la pierre était trop chère et on n ’ arrivait pas à la payer .
P4.23
P4.24
P4.25
La question des façades , quand on a cette enveloppe en pierre , on va percer deux façades : la façade sud , qui va se composer de quatre portes-fenêtres et quatre fenêtres pour les chambres , et la façade nord , avec une très grande baie majestueuse — on y tenait depuis le début , d ’ autant plus que l ’ on a un hêtre pourpre classé dans le jardin et on veut focaliser dessus — et quatre petites fenêtres pour les salles de bains .
On a une structure béton pour la dalle portée , un petit vide sanitaire pour les argiles gonflantes . On isole par le dessus avec une chape et un plancher chauffant . On pose les fenêtres en applique dans l ’ épaisseur de l ’ isolant . Le plancher bois , avec un petit isolant et un parquet . Ensuite , l ’ isolant de toiture qui se trouve ici .
Ici , le pare-vapeur , ce sont uniquement les panneaux 3 plis qui font la finition et le frein vapeur . On vient les scotcher entre eux et on cache le scotch par une petite planchette , pour économiser une membrane , etc . Je reviendrai après sur l ’ intérieur .
Ensuite , Sébastien a proposé de la pierre de Poitiers , pierre de Migné et de Brétigny . Cela nous a permis de baisser les coûts . On était à 115 000 euros avec cette version . Mais cela n ’ allait toujours pas , il fallait redescendre à 95 000 euros sur le lot pierre . On a alors fait ce dessin ( voir illustration P4.25 ), qui nous permettait de mettre en lien la fenêtre et la porte-fenêtre , mais sans arc , avec un encorbellement progressif , une courbe très tendue qui rejoint les deux . Cela permet de construire sans coffrage , d ’ avoir juste un encorbellement , puis des arcs en plates-bandes avec une pierre unique , qui ont une économie assez raisonnable .
88 COLLOQUE - LA PIERRE , UN CHOIX SOCIÉTAL