Ressources effectifs moyens d ’ une dizaine de salariés par entreprise . Ce sont des TPE / PME , et comme les carrières sont surtout en zone rurale , les ateliers sont assez souvent à proximité . Ce sont des particularités de notre filière .
On parle de pierre française . Cette pierre française est recherchée à l ’ export , donc il y a des exportations des pierres renommées . Les marbres s ’ exportent bien , ainsi que de très beaux calcaires et d ’ autres types de pierres qui voyagent bien , mais c ’ est sans commune mesure avec la réalité des volumes . La personne de l ’ ADEME parlait de localisme . C ’ est un très bon point d ’ appui pour mon intervention parce que 50 % des pierres utilisées en France sont importées . Quand on parle de réchauffement climatique , de proximité , de bas carbone , c ’ est un peu un contresens . Le SNROC vise aussi à inverser la tendance , et le plus rapidement possible sera le mieux .
La filière est confrontée à un certain nombre d ’ enjeux . On a parlé de bas carbone et on parle aujourd ’ hui de la pierre comme un choix sociétal . La société est marquée par ce défi du 21 e siècle qui est l ’ atténuation et l ’ adaptation au changement climatique . La pierre a clairement une place de choix à jouer dans ce défi puisque , par nature , c ’ est un matériau bas carbone , à condition d ’ être à proximité . Si on lui fait traverser la moitié de la planète , il devient un peu moins bas carbone .
J ’ ai entendu parler de localisme . Cela a résonné chez moi et , je pense , chez tous les producteurs qui sont dans la salle . Il existe un objectif de relocalisation de la production . On est au Pavillon de l ’ Arsenal et le président de la République voulait réarmer le pays . On espère faire partie de ce processus de réarmement et de protection de nos productions .
Une pierre sur deux est importée , donc la concurrence internationale est un vrai défi . En corollaire , il y a aussi la pollution importée . Quand on importe , on importe de pays où les normes , qu ’ elles soient environnementales ou sociales , ne sont pas les mêmes que celles que l ’ on peut avoir en France . Les pays d ’ origine peuvent être la Chine , l ’ Inde , la Turquie , mais aussi l ’ Europe . On pense que les conditions de travail et d ’ extraction sont radicalement différentes de celles que l ’ on peut avoir en France . Vous allez voir sur la diapositive suivante ce qui s ’ applique aux exploitants de carrière français en vue de préserver l ’ environnement . La contrefaçon n ’ est pas le sujet du jour , mais c ’ en est un . Des démarches ont été menées , notamment avec les indications géographiques .
Un peu plus en lien avec la journée organisée par les Compagnons du Devoir , il y a la pérennisation des savoir-faire . Le dernier point est l ’ accès à la ressource . Pour pouvoir construire en pierre , il faut de la pierre et il faut qu ’ elle soit locale . Il en faut encore , donc pourquoi pas des réouvertures ? Quelques difficultés méritent d ’ être portées à votre connaissance , mais aussi peut-être des opportunités .
Il y a un peu plus de 500 carrières de roches ornementales . Pour comparer , il existe environ 2 500 carrières de granulat . En France , on compte entre 3 000 et 4 000 carrières au total . C ’ est un peu difficile d ’ avoir des chiffres précis . En tout cas , ce sont toutes des installations classées pour la protection de l ’ environnement ( ICPE ). Cela ne date pas d ’ hier , c ’ est depuis 1993 . Depuis 1993 , un peu plus de 30 ans maintenant , quand vous voulez exploiter une carrière , il faut demander une autorisation au préfet . Pour obtenir cette autorisation , vous devez passer par un certain nombre d ’ étapes qui s ’ assimilent de plus en plus à un parcours du combattant pour le porteur de projet .
En tout cas , cela se passe dans la transparence , parce que si vous voulez avoir une autorisation d ’ exploiter une carrière , vous êtes tenu de demander l ’ avis de votre maire sur la remise en état finale . On n ’ a pas commencé à exploiter , mais il faut se projeter sur ce que cela deviendra après . Vous devez monter une étude d ’ impact . Il y a 30 ans , c ’ était relativement léger . Aujourd ’ hui , c ’ est particulièrement complexe , parce que si la réglementation française était homogène et appliquée de la même façon partout en France , ce serait plus facile . Malheureusement , ce n ’ est pas le cas .
L ’ étape suivante , et c ’ est là qu ’ intervient la transparence , est que l ’ autorité environnementale , qui est une autorité indépendante de l ’ État , comme il y en a d ’ autres sur différents sujets , donne un avis qui est publié et joint au dossier d ’ enquête publique . L ’ enquête publique permet à n ’ importe qui , concerné ou pas , de donner un avis , une opinion , sur le projet en question . Tout cela prend un certain temps , c ’ est-à-dire quelques années . Il faut avoir en tête qu ’ on ne se lève pas un beau matin en se disant : « à la fin de l ’ année , je suis carrier ». Et encore , je vous l ’ ai fait assez court . Quand tout va bien , on arrive à une autorisation préfectorale , donc un arrêté préfectoral , qui constitue le contrat que passe l ’ exploitant de carrière avec la collectivité qui est représentée par le préfet de département .
Ensuite , il y a les enjeux habituels pour les TPE / PME : les aspects de compétitivité , de complexité administrative quand il s ’ agit d ’ ouvrir des carrières ou de les maintenir , ainsi que de transmission d ’ entreprise .
Les prescriptions sont de plus en plus détaillées . Alors qu ’ il y a 25 ou 30 ans , les arrêtés préfectoraux faisaient quelques pages , aujourd ’ hui ils font quelques dizaines de pages hors annexes . C ’ est un cahier des charges particulièrement strict qui s ’ applique aux
43 COLLOQUE - LA PIERRE , UN CHOIX SOCIÉTAL