Acte de colloque : La pierre, un choix sociétal | Page 18

Contexte étaient possibles , donc nous pouvions faire des scénarios pour explorer les tenants et aboutissants de chaque scénario et pour éclairer l ’ action publique . Le rôle de l ’ ADEME est d ’ être experte auprès de l ’ État .
On a fait quatre scénarios . La logique des deux premiers scénarios est de limiter l ’ impact de l ’ activité humaine sur son environnement , donc de baisser au maximum nos besoins pour limiter nos impacts . Dans le deuxième scénario , on laisse filer les impacts et on vient les compenser . On va émettre plus de carbone , on va capter plus de carbone , on va plus artificialiser , donc il va falloir trouver des surfaces pour renaturer .
Ces scénarios sont un peu des caricatures . Dans le scénario 1 , on est très sobre . Le scénario 4 s ’ appelle « Pari réparateur » et c ’ est un pari sur des technologies encore peu matures . C ’ est bien normal que ce soit des caricatures , parce que l ’ objectif est de montrer les tenants et aboutissants pour que chacun puisse avoir en tête les conséquences de ces scénarios et pour que l ’ on puisse choisir en connaissance de cause .
Vous voyez des univers qui commencent à se dessiner . Le scénario 1 , « Génération frugale », est celui du low tech , d ’ une frugalité plutôt contrainte , parce qu ’ on va très vite dans la mise en œuvre de la sobriété et d ’ une rénovation massive . C ’ est un scénario de rééquilibrage territorial , c ’ est-à-dire que l ’ on vient revivre à des endroits où l ’ on a vécu par le passé ( diagonale des faibles densités ), alors que dans un scénario plutôt tendanciel , on va continuer la métropolisation de la population française telle qu ’ on l ’ a vécue sur les 40 dernières années . pas modifier notre mode de consommation et réussir à décarboner nos économies . C ’ est un scénario qui a beaucoup de déconstructions / reconstructions , notamment pour densifier les métropoles puisque l ’ on continue à vivre en métropole . Qu ’ est ce que cela donne quand on projette un scénario très sobre et un scénario pas sobre du tout à 2050 ? On va d ’ abord s ’ intéresser à l ’ impact en termes d ’ émission de gaz à effet de serre des bâtiments en France . Quand on parle des bâtiments , on couvre le résidentiel et le tertiaire , donc les logements , les hôpitaux , l ’ enseignement , le bio , etc . Sur le premier graphique ( voir figure P2.6 ), vous voyez les émissions de gaz à effet de serre du bâtiment en France en 2015 , sur la phase d ’ exploitation du bâtiment , c ’ est-à-dire combien on émet sur une année pour utiliser nos bâtiments .
Ensuite , vous avez le scénario tendanciel , c ’ est-à-dire si l ’ on ne change pas les tendances actuelles . La bonne nouvelle est que l ’ on baisse quand même nos émissions , mais la mauvaise nouvelle est qu ’ on ne les baisse pas assez pour pouvoir absorber toutes ces émissions . Je pense que je ne surprends personne en disant cela , un scénario tendanciel n ’ est pas compatible avec la neutralité carbone .
Dans les scénarios 1 , 2 et 3 , on baisse au maximum les émissions de gaz à effet de serre . On est sur quelque chose de résiduel . On ne le fait pas de la même façon : dans les scénarios 1 et 2 , on baisse au maximum les consommations d ’ énergie . Dans le scénario 3 , on utilise plus d ’ énergie , mais plus décarbonée . Le scénario 4 est un scénario où l ’ on continue à émettre beaucoup .

En 2050 , le logement reste la principale source de consommation d ' énergie .

À l ’ opposé , le scénario 4 , si je vous dis consommation de masse , étalement urbain , captage du CO 2 dans l ’ atmosphère , intelligence artificielle , je pense que vous voyez le tableau .
Le scénario 2 est un scénario de coopération , où l ’ on va un peu moins vite que sur le scénario 1 sur la sobriété . On est encore dans l ’ activation du levier de sobriété , mais de façon partagée entre les territoires .
Enfin , le scénario 3 est un scénario où l ’ on essaie de trouver cette ligne de crête entre ne
Cela veut dire qu ’ il faut accélérer la tendance et parvenir à des émissions résiduelles . Qu ’ est ce que cela veut dire en termes de consommation d ’ énergie que l ’ on peut se permettre dans nos bâtiments à 2050 ? Vous voyez 2015 et ce que l ’ on consomme à l ’ heure actuelle . Dans un scénario tendanciel où l ’ on continue à rénover mais aussi à multiplier les objets dans nos bâtiments , on baisse de 20 % nos consommations d ’ énergie à 2050 . Dans un scénario 1 , on baisse de moitié les consommations d ’ énergie du bâtiment . Ensuite , cela monte jusqu ’ au scénario 4 .
En orange , c ’ est le logement , en vert , le tertiaire ( voir figure P2.6 ). En 2050 , le logement reste la principale source de consommation d ’ énergie . En vert clair , vous avez ce qui s ’ appelle « Tertiaire autre », dans lequel se cachent les data centers . La part verte grimpe dans le scénario tendanciel . La consommation d ’ énergie des data centers est une magnifique exponentielle , donc on baisse les consommations d ’ un côté , mais on augmente d ’ autres consommations de l ’ autre dans un scénario tendanciel .
Que veulent dire les chiffres globaux en
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