Acte de colloque : La pierre, un choix sociétal | Page 128

Conclusion
M . Le Bihan .
Je vais me prêter à l ’ exercice , sur la question , aussi .
Quelle ressource ? Je vais être assez synthétique : une ressource bien sûr locale . La dimension de localisme est très importante , comme exposé ce matin , dans les dynamiques d ’ enjeux environnementaux , de localité , de bon sens en fait . Quand on veut construire à un endroit , il ne faut pas aller chercher la ressource à un autre bout .
Des études viennent l ’ appuyer et le prouver par A plus B en fonction des enjeux environnementaux , mais revenons à du bon sens : utiliser la ressource qui est à la fois sous nos pieds , accessible et proche de nous pour construire ce que l ’ on souhaite et à notre mesure .
Avec quelle technique ? Les métiers de la pierre sont très symboliques de cela . Une technique qui s ’ adapte à la ressource disponible et donc aux territoires . Ce que l ’ on appelle l ’ architecture vernaculaire , sur l ’ ensemble des régions de France . Quand on se balade en France , on ne tombe pas sur la même architecture , d ’ une région à une autre .
Comme pour le métier de couvreur , il faut mettre cela en valeur , que les gens puissent s ’ approprier l ’ identité régionale d ’ un métier , à travers ce qu ’ ils connaissent dans leur région . C ’ est aussi cultiver les savoir-faire et cultiver les
savoir-faire de proximité , qui sont adaptés aux ressources locales .
Animation de la table ronde finale par Dominique Gauzin-Müller
Je pense aussi à la démonstration du projet . Sébastien évoquait l ’ appareillage tout à l ’ heure sur son chantier . Il était nécessaire d ’ adapter la coupe de la ressource . La pierre ne permettait pas de faire des linteaux monolithes ; on a donc fait des plates-bandes . C ’ était tout aussi économique . C ’ est raisonné .
Il n ’ y a pas une technique à employer ; il faut utiliser ce mot au pluriel . C ’ est justement là que c ’ est riche . Il y aura toujours des compétences de base à transmettre . C ’ est important de bien les cultiver , bien les renforcer . Aussi accompagner et transmettre : toute la richesse et les particularités de nos métiers sont nécessaires .
« Quels artisans ? » : pour moi , ce sont des artisans qui ont les connaissances et les compétences d ’ intervenir sur ces chantiers pour bien faire les choses . En cela aussi , il y a un devoir de transmettre les compétences qui vont bien , pour faire en sorte que nos métiers et les savoir-faire ne se perdent pas . En France , nous avons une richesse , au travers des professionnels qui étaient présents aujourd ’ hui dans la salle , mais pas seulement , grâce aussi à la restauration du patrimoine . C ’ est en grande partie sauvegarder nos savoir-faire , en nous permettant de les cultiver . Le patrimoine , le monument historique est un terrain de jeu idéal pour apprendre et transmettre un métier .
128 COLLOQUE - LA PIERRE , UN CHOIX SOCIÉTAL