Conclusion raidir . Si on pouvait faire des chantiers comme celui-là tout le temps , on serait content .
Les menuisiers aussi nous ont fait la réflexion : « Ah , les murs sont d ’ aplomb ! ». Pour nous , c ’ était normal . Ils nous ont dit : « Ce n ’ est pas si normal que cela ». pourraient être affinés , en fonction des modes constructifs , des savoir-faire des entreprises , des matériaux , des joints , etc . Ce n ’ est pas assez développé , tout simplement . Il y a énormément de travail à faire . C ’ est un choix politique qui a été fait en France pour le béton , d ’ où cette magnifique connaissance que nous avons du béton armé .
Mme Gauzin-Müller .
Merci pour ce témoignage . On a parfois tendance à opposer le low tech et le high tech . On peut parler aussi de just tech , la « tech juste ». On peut aussi utiliser des matériaux low tech , mais en se servant d ’ éléments d ’ aide à la conception high tech , pour limiter les chutes , etc . C ’ est exactement ce que tu es en train de décrire , j ’ ai l ’ impression . Je crois beaucoup à cela .
M . D ’ Elia .
Nous sommes deux métiers qui travaillent avec la même rigueur , la même précision . C ’ est intéressant .
Mme Bagnéris .
En termes de ressources , il est vrai que le vocabulaire extractiviste , de filon , etc ., est très mal vu aujourd ’ hui , car on a largement puisé dans les ressources . Un changement de pensée s ’ opère .
Néanmoins , la question immédiate qui vient quand on construit en pierre , c ’ est : « Oui , mais la ressource … » Il faut regarder les chiffres de l ’ UNICEM . Par rapport à toute l ’ exploitation industrielle des mines et carrières en France , les roches ornementales de construction , c ’ est de l ’ ordre de quelques pourcents ( 1 % ou 2 %). C ’ est ridicule . Dans les roches ornementales de construction , ce qui est fait dans la majorité de l ’ extraction des carrières de pierre aujourd ’ hui , c ’ est le funéraire . Le bâtiment en pierre , c ’ est un grain de poussière dans toute l ’ exploitation minière en France .
S ’ il y a une réflexion à avoir , c ’ est aussi beaucoup sur l ’ industrie cimentière et l ’ industrie du génie civil . Personne ne les dérange : « Vous faites des autoroutes , quand même , la ressource … ! » Il faudrait se poser la question .
Sur la question « Avec quels artisans ? », je dirais que ce sont les artisans de la science . Quelques-uns sont là . Il y a vraiment des choses à faire . Comme je l ’ évoquais et je m ’ en amusais , les textes sur lesquels on s ’ appuie ne sont pas assez informés en termes d ’ expérience scientifiquement menée et de capitalisation de ces données .
On travaille , en tant qu ’ ingénieur , avec des coefficients de sécurité qui , à mon sens ,
Aujourd ’ hui , si , politiquement , on sait investir du savoir dans ce matériau , on fera aussi de belles choses . En l ’ occurrence , nous pourrons économiser davantage la ressource que ce que nous faisons aujourd ’ hui .
( Applaudissements .)
M . Cordier .
Je vais vous parler des futurs artisans . Sur le reste , je ne vais pas vous aider .
Pour les futurs artisans , les couvreurs vont garder un tronc commun . Pour rassurer les parents , il faut que le jeune puisse vivre de son métier . On va donc garder un tronc commun jusqu ’ au brevet professionnel . J ’ ai beaucoup aimé l ’ intervention de la dame qui dit qu ’ il faut laisser place à l ’ artistique , du moins au rêve . Nous avons des jeunes qui vont en formation Lauzes pendant 5 semaines de stage pendant l ’ hiver . Ils vont faire de l ’ ornementation le samedi ou le soir dans un atelier , accompagnés d ’ un sédentaire qui fait cela . Si un jeune dit « Je veux être ornemaniste et je n ’ ai pas d ’ autre choix que de faire un diplôme de couvreur », ce n ’ est pas grave . Il fera ornemaniste ou fera autre chose . C ’ est peut-être cela l ’ avenir des futurs artisans qui auront envie de faire des choses d ’ eux-mêmes , un peu comme on nous a autorisés à le faire , à une époque .
Mme Becerra .
Je ne répondrai pas forcément à ces questions , car ce n ’ est pas mon expertise . Ce que je retiens de ce qui a été dit , pour le programme , c ’ est l ’ importance de parler de la chaîne entière aux enfants , pour qu ’ ils comprennent ce qu ’ il y a eu avant et comment arrive la matière sur leur table .
Et également d ’ être en veille sur les évolutions du métier . Par exemple , on parlait de mobilier . Les métiers évoluent constamment . C ’ est quelque chose qu ’ il faut intégrer dans les contenus pédagogiques que l ’ on donne aux artisans .
Mme Gauzin-Müller . Merci beaucoup . Yann , je te laisse le mot de la fin ?
127 COLLOQUE - LA PIERRE , UN CHOIX SOCIÉTAL