Emploi communiquer avec vous . Les couvreurs veulent bien communiquer sur le métier de couvreur , mais peut-on écrire une charte ? ». Nous avons donc écrit une charte en 5 points : évoquer l ’ attrait du métier , prendre de belles photos en sécurité avec un paysage , sensibiliser au fait que c ’ est un travail d ’ équipe et un métier de sportif . Ce qui ressort , c ’ est qu ’ être couvreur , c ’ est sportif . Nous avons donc fait une charte .
Nous avons présenté cette charte au comité d ’ orientation l ’ année suivante . Nous avons eu un gros soutien de la part des personnes présentes , notamment des industriels qui ont dit : « D ’ accord , on veut bien communiquer avec vous sans logo . On va mettre des panneaux d ’ affichage au deuxième étage des échafaudages , avec un QR code renvoyant aux lieux de formation partenaires , et on va communiquer pour que les gens lèvent la tête : “ ici travaille un couvreur ”, avec une photo représentant à peu près un toit ». En Anjou , on va mettre un toit en ardoise ; à Nîmes , on mettra un toit en tuile , en fonction de l ’ activité ou du caractère historique du monument .
M . Le Bihan .
Cette communication choisie en marque blanche permet d ’ illustrer le patrimoine régional en fonction de l ’ affiche , de valoriser des savoir-faire en particulier et de répondre à une convention voulue par la filière avec cette intention ?
Pour ramener des compétences dans le métier .
Nous sommes fautifs de la mauvaise communication de notre métier . Il n ’ y a pas longtemps , il y avait le congrès des Compagnons couvreurs . On parle du métier . À chaque fois , on entend : « C ’ est un beau métier , mais qu ’ est-ce que c ’ est dur !». C ’ est la deuxième phrase , dans 80 % des cas : « C ’ est un beau métier , mais qu ’ est-ce que c ’ est dur !». Ils le font quand même . Tous les matins , ils montent sur une échelle ou sur un échafaudage qui est en sécurité dans 80 % des cas aujourd ’ hui , du moins normalement . Il faut que cela continue . Je suis monté sur la cathédrale mercredi dernier ; je n ’ avais pas l ’ impression d ’ être à 50 mètres de haut , vraiment pas .
Il faut présenter cela aux jeunes et aux parents : aujourd ’ hui , nous avons un métier où il y a de la sécurité .
M . Le Bihan .
Comme tous les métiers du bâtiment , qui sont des métiers physiques , mais « physique » ne va pas forcément avec « dangereux », si on prend les précautions nécessaires .
Merci à vous trois pour vos partages d ’ expérience et votre regard sur le sujet .
Laurent , as-tu un avis , un regard par rapport aux deux présentations de projets que l ’ on vient d ’ entendre de la part de Florent et de Marina ?
M . Cordier .
Imaginez un échafaudage sur le toit d ’ en face , avec une image avec de la tuile : il n ’ y aurait pas trop d ’ intérêt . Il faut que les gens puissent s ’ identifier au métier en fonction de là où ils habitent . On a un métier qui est varié au niveau des matériaux . Cela paraissait essentiel .
Le service Communication nous a soutenus et nous soutient dans cette démarche .
Le métier de couvreur est beaucoup porté par les industriels , car ils vendent des produits avec un manque de compétences pour savoir les poser . Les tuiliers ont des sinistres sur la tuile . S ’ ils formaient les couvreurs de demain , ils ne les auraient plus .
Il y a un réel intérêt pour les industriels de la filière à communiquer sur le métier de couvreur aujourd ’ hui .
M . Le Bihan . Pour avoir des compétences .
M . Cordier .
M . Marmonier .
Je pense que c ’ est nécessaire . On a eu une telle campagne pour les métiers de bureau . Quand Michel Rocard a été ministre au Plan en 1981 , il a décidé — avec l ’ accord du Gouvernement , je pense — de passer de 70 % d ’ actifs dans la production à 30 %. L ’ essentiel des biens nécessaires à la France serait alors fabriqué à l ’ étranger . Aujourd ’ hui , il faut recréer une culture de la production en France . On voit que l ’ industrie y travaille .
Dans le secteur du bâtiment , on doit y travailler aussi . Il est indispensable de faire la promotion de nos métiers et de la sécurité . C ’ est quelque chose qui tient beaucoup à cœur aux parents : la sécurité et les troubles musculosquelettiques .
Le parent est l ’ orienteur principal , assez souvent . S ’ il se dit : « Je vais envoyer mon gamin dans un métier dangereux , à cause duquel il va être tout cassé à 40 ans », cela ne va pas . Or ce n ’ est plus le cas sur les chantiers . Nous avons du travail en sécurité . Nous n ’ avons plus les maisons individuelles . Cela s ’ arrête avec la loi ZAN . Cela fait une bonne partie des chantiers dangereux arrêtés . Là , il y avait de grands défauts de sécurité .
110 COLLOQUE - LA PIERRE , UN CHOIX SOCIÉTAL