25_06_13_24hautrot | LA SEMAINE " TYPE" DE GO ON BOY À SASSY ENTRE DEUX OBJECTIFS

24H LE MAG

REPORTAGE

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LA SEMAINE " TYPE" DE GO ON BOY À SASSY ENTRE DEUX OBJECTIFS

Détails des soins : Tous les jours : pieds graissés, brossage et pommade si besoin Après le travail : massage à l’arnica du dos et des articulations 4 bandages de repos chaque jour Inhalations après le travail Ondes de choc 1 à 2 fois par semaine sauf avant les courses (non autorisées 5 jours avant) Solarium pendant les soins et après le travail ou la balnéothérapie. Protections des jambes au tapis, au paddock et pendant la monte.

→ Repas trois fois par jour : 7h - 12h30 - 17h30

→ Lundi 40 minutes de tapis Insémination Balnéothérapie (2 tours d'échauffement, 3 x 3 minutes de nage sur place, 2 tours de récupération) L’après-midi : tapis pendant 30 minutes + soins

Go On Boy à la balnéothérapie © P . L / PC

→ Mardi 40 minutes de tapis Insémination Paddock de 11h à 16h30 Soins

→ Mercredi 40 minutes de tapis Travail sur la piste Insémination l’après-midi 20 minutes de tapis Soins

→ Jeudi Paddock de 8h à 15h 20 minutes de marcheur aquatique Soins

→ Vendredi 40 minutes de tapis Balnéothérapie (2 tours d'échauffement, 3 x 3 minutes de nage sur place, 2 tours de récupération) Paddock le midi Insémination l’après-midi Soins

→ Samedi 40 minutes de tapis 30 minutes de jogging en piste avec Angélique Beaufils Insémination Paddock de 13h à 16h30 Soins

→ Dimanche Paddock de 9h à 16h Soins

24H LE MAG

INTERVIEW

© J.-C. Briens

ALEXIS GRIMAULT : "JE M'ADAPTE AUX CHEVAUX"

Alexis Grimault

Le week-end dernier est le parfait exemple de ce qui se passe cette saison. Avec trois gagnants, Alexis Grimault a été l’entraîneur numéro un au monté. Or, le jeune professionnel mayennais, installé depuis 2018, est aussi le numéro un de sa profession depuis le début de l’année dans la spécialité de l’Étrier, aux victoires comme aux gains. À une dizaine de jours de la Journée des Champions avec ses trois finales de la compétition Étrier 3/4/5 où il aura de sérieux espoirs de succès avec Kalif Landia, déjà doublement titré à ce niveau, Alexis Grimault a répondu aux questions de 24h le Mag sur sa réussite et sur cette spécialité à laquelle il dit être très attaché.

� JE M’APPLIQUE À AVOIR DES CHEVAUX MONTÉS PARCE QUE CELA REPRÉSENTE UN CHIFFRE D’AFFAIRES IMPORTANT POUR UNE ÉCURIE COMME LA NÔTRE. �

En quoi cette sensibilité qui est la vôtre avec votre passé de jockey joue-t-elle ? Je me mets facilement à la place du jockey pour savoir quelle serait ma réaction dans telle ou telle situation. Mon expérience de jockey m’a permis de monter beaucoup de chevaux différents et me conduit peut-être à juger plus facilement des capacités d’un cheval et notamment son équilibre. Par ailleurs, on a une piste qui ne ment pas trop dans ce domaine, dans le sens où elle tourne pas mal, avec une montée et une descente ainsi qu’une cuvette. Si un cheval a de l’équilibre à la maison, il en aura aussi en course. Et puis, on fait appel à des tops jockeys et les jockeys maisons connaissent leurs chevaux puisqu’ils les travaillent le matin.

24h le Mag.- Savez-vous quel est l’entraîneur numéro un à l’Étrier cette année aux victoires comme aux gains ? Alexis Grimault .- On m’a dit que c’était moi. Mais je ne savais pas que cela concernait aussi le classement par les gains. Après, on a eu beaucoup, beaucoup de partants. Je ne connais pas de trop le ratio victoires/partants qui ne doit pas être forcément le meilleur (N.D.L .R. : il est 21,2 % soit le sixième meilleur du top 10 en nombre de victoires), mais on n’a pas eu beaucoup de chevaux qui ont fait du "one shot", une victoire sans répéter. Le fait d’en déferrer un certain nombre a aussi permis de les améliorer et de faire qu’ils ont répété. Or, un cheval qui répète est un bon cheval.

Vous évoquiez l’importance du monté dans le chiffre d’affaires de l’écurie. C’est notamment vrai dans la filière "jeunes", non ? Les allocations proposées par la SETF pour les jeunes chevaux au monté à Vincennes sont conséquentes. Nous nous devons de fournir des partants dans ces courses-là vis-à-vis de ces dotations. Si j’ai dans mes boxes un jeune cheval capable de courir un prix doté de 40.000 € en début d’année de 3 ans, je ne vais pas me priver de le faire.

Êtes-vous attaché plus particulièrement à cette discipline ? Oui quand même. J’ai moi-même été jockey. De là à dire que j’en fais la discipline privilégiée de l’écurie, non. Je m’adapte avant tout aux chevaux. Mais il est vrai que j’aime le monté et que je m’applique à avoir des chevaux montés parce que cela représente un chiffre d’affaires important pour une écurie comme la nôtre.

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24H LE MAG

INTERVIEW

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Avez-vous un exemple ? Hera Landia (Ludo de Castelle). En l’espace d’un an et demi dans les courses de jeunes chevaux, elle a dû prendre un peu moins de 200.000 € (N.D.L .R. : 156.010 €). Est-ce qu’elle aurait pris autant si je l’avais exploitée plus tard ? Peut-être… Mais c’est une question à laquelle on n’aura jamais la réponse. Au moins là, elle les a pris. À côté de cela, il y a d’autres chevaux qui font carrière sous la selle plus tard comme Gladiator Boy (Amiral Sacha). Il n’a pas couru à 2 et 3 ans, mais c’est un cheval que j’ai déferré de bonne heure et qui reste performant dans des courses bien dotées. Encore une fois, il faut s’adapter aux chevaux. C’est à l’entraîneur de juger si un cheval présente les capacités à faire carrière tôt sous la selle. Mais il est vrai que les allocations élevées nous poussent à y aller. Il faut reconnaître que c’est une incitation importante.

Les chiffres d'Alexis Grimault (entraîneur) en 2025 (*) → 308 courses attelé 176 / monté 132 → 54 victoires attelé 26 / monté 28 → 17,5 % le taux de réussite à la gagne attelé 14,7 % / monté 21,2 % → 1.225.195 € d'allocations attelé 520.115 € / monté 705.080 € (*) chiffres arrêtés au 12 juin

Est-ce une satisfaction supérieure de mettre au point un jeune cheval monté ? Personnellement oui. Je ne peux pas dire pour autant que je préfère le monté à l’attelé. Avec la monte en avant, je trouve que c’est une discipline qui est belle à voir. Les chevaux vont maintenant presqu’aussi vite au monté qu’à l’attelé. Il y en a qui sont faits pour le monté. Amener un cheval à gagner à Vincennes au monté et qu’il répète est une réelle satisfaction. Le déferrage améliore aussi beaucoup les chevaux au monté. Je sais que j’ai beaucoup déferré au monté et que cela a contribué aux résultats.

� LE DÉFERRAGE AMÉLIORE AUSSI BEAUCOUP LES CHEVAUX AU MONTÉ. �

En contrepartie, le monté est une discipline exigeante pour les organismes. Le ressentez-vous aussi ? Pas particulièrement même si c’est une discipline où l’on ne peut pas se permettre de courir aussi rapproché qu’à l’attelé. Je trouve que l’on a moins de "casse" qu’avant. Cela vient sûrement du fait que nous travaillons beaucoup mieux notre piste. Celle-ci est meilleure qu’au début. Je pars du principe que nous abîmons nos chevaux plus le matin au travail qu’en course. Si le cheval se blesse en course, c’est qu’il y a eu des problèmes en amont à mon sens. C’est donc aussi le travail de l’entraîneur de bien exploiter sa piste. Au début, on a fait pas mal d’erreurs. On la pensait bonne et elle ne l’était pas toujours. Depuis, on s’en occupe plus et mieux. On a beaucoup de moins de "casse".

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© J.-C. Briens

Séance de travail sur la piste du Haras de Perroux