25_06_13_24hautrot | JE NE PEUX PAS, J'AI PISCINE !

24H LE MAG

ÉDITORIAL

JE NE PEUX PAS, J'AI PISCINE !

FABIEN CAILLER

'allez pas croire que l'équipe de 24h au trot pense déjà aux vacances au point de vous laisser là alors que l'été approche et est même là d'un point de vue météorologique. Non si on parle de piscine cette semaine c'est pour illustrer notre reportage-photo à la une de ce nouveau numéro tout dédié au champion d'Europe Go On Boy (Password). Car oui, lui a piscine. Mais pas pour se prélasser avec cocktail au sabot. Non, le protégé de Romain Derieux lie l'utile à l'agréable entre deux objectifs dans le cadre de sa saison de monte au Haras de Sassy qui nous a ouvert, pour vous, ses portes il y a quelques. Au-delà des soins prodigués et la récolte de la précieuse semence, le champion profite donc des installations aquatiques pour se régénérer mais aussi entretenir ses muscles d'athlète, au premier rang desquels le plus important de tous, le coeur. Alors à vos maillots et piquez une petite tête avec le lauréat 2025 de l'Elitloppet, attendu dimanche en huit dans le cadre du Prix René Ballière de la Journée des Champions. De piscine, il est beaucoup moins question pour notre autre grand témoin de la semaine. Alexis Grimault se prépare activement pour le 22 juin avec son champion-maison Kalif Landia (Un Charme Fou), prétendant à la Finale des Étrier 5 ans - Prix de Normandie. Avec 308 partants depuis le début de l'année et une réussite constante, il est le numéro 1 des entraîneurs français dans la spécialité des courses au trot monté. "Je ne peux pas, j'ai entraînement puis courses" serait l'expression plus appropriée le concernant. Et pour les clients de nos chères courses, quelle serait la bonne expression ? " Je ne peux pas , je travaille " ? Sans aucun doute. Car l'autre sujet de la semaine est le changement d'horaire du Quinté+. Anecdotique, me direz-vous ? Et bien non, pas du tout même quand je vous aurai préciser que le passage à 18h a en effet des effets positifs sur le chiffre d'affaires du PMU. De façon tout à fait mécanique, le produit étant proposé plus longtemps à la vente. Mais aussi de façon plus pragmatique quand on sait que le public avec du pouvoir d'achat, capable donc de dégager un budget "loisir-paris", est a priori actif. Or notre système propose, durant toute l'année, la majorité de son offre pendant qu'il (elle) travaille : de 13h à 17h30 ! Le succès de l'after-work de Caen mercredi (4.000 personnes sur l'hippodrome) n'est qu'un exemple de cette remarque de bon sens : et si on déclinait plus largement cette option en proposant des courses (et donc du pari) quand nos clients sont disponibles ? Et a fortiori, pour évoquer le cas des dimanches et des 70% de points de vente fermés en cours d'après-midi, soit pendant le meilleur du programme hebdomadaire (!), quand les magasins sont ouverts ? Simples questions de bon sens qui mériteraient, avec tant d'autres, d'être posées dans l'institution à l'heure où l'avenir du modèle de financement des courses bat de l'aile. À moins qu'il ne faille pas y réfléchir...si on a piscine.

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REPORTAGE

©P.L - Province Courses

GO ON BOY, DANS L'INTIMITÉ DU CHAMPION

Go On Boy à Sassy

Onze jours après son sacre dans l’Elitloppet, à Solvalla, Go On Boy, le protégé de Romain Derieux élevé par la famille Mary, jouit pleinement de ses quartiers au Haras de Sassy, dans l’Orne, où il fait la monte aux côtés de quatorze autres étalons du pool d’Antoine et Aurélie Lhérété. Entre récupération, étalonnage et préparation de son prochain objectif, Angélique Beaufils, qui s’en occupe au quotidien pendant ses séjours normands, nous fait vivre la semaine type du champion. Immersion au plus près de l’actuel leader du classement de l’UET Elite Circuit.

80 hectares et compte quatre pôles d’activité distincts :

◆ le centre de balnéothérapie qui accueille 14 chevaux en soins permanent mais également des prestations ponctuelles

◆ la station de monte gérée par Aurélie Lhérété et son équipe, qui accueille entre dix et quinze étalons chaque année pour environ 900 juments saillies. Ce pôle comporte également une partie poulinage, environ cinquante par an ;

◆ l'entraînement, géré par Antoine Lhérété et son équipe ;

◆ la préparation aux ventes pour les yearlings français et étrangers.

'est à Saint-Christophe-le-Jajolet, petite commune normande située à une dizaine de kilomètres d’Argentan et à une quinzaine du Haras du Pin que Go On Boy (Password) prend depuis quatre ses quartiers au printemps quand vient la saison de monte qu’il effectue au Haras de Sassy. Au fil des ans, ce dernier a tissé une histoire particulière avec la plus grande course scandinave, l’Elitllopet. C’est le seul haras à pouvoir revendiquer cinq vainqueurs de la prestigieuse course suédoise, dont quatre font la monte en ce printemps. Tout a commencé en 2014 avec Timoko (imoko) qui renouvela l’exploit trois ans plus tard. En 2019, Dijon (Ganymède) ramenait le trophée à la maison, suivi par Horsy Dream ( Scipion du Goutier ) en 2024 et donc Go On Boy cette année. "On se prend au jeu . C’est de la pub naturelle. C’est un peu notre marque de fabrique", souligne Aurélie Lhérété. Créé en 1989, par Céline et Jean-Yves Lhérété, le haras a été repris en 2024 par leur fils cadet, Antoine, entraîneur et sa compagne Aurélie. Le défi principal lors de cette reprise a été de faire perdurer la marque "Haras de Sassy " qui s’étend sur

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� ON SE PREND AU JEU AVEC L'ELITLOPPET. C’EST DE LA PUB NATURELLE. C’EST UN PEU NOTRE MARQUE DE FABRIQUE ! (AURÉLIE LHÉRÉTÉ À PROPOS DES VICTOIRES DES ÉTALONS DU HARAS DE SASSY DANS L'ELITLOPPET ) �

La force du Haras de Sassy est de tout avoir sur place et de pouvoir allier entraînement et reproduction sur le même site lors de la saison de monte. Aujourd’hui, la structure embauche huit salariés, deux apprentis et deux à trois saisonniers au moment des ventes.

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REPORTAGE

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Au sein de cette équipe, Angélique Beaufils (36 ans) est un visage bien connu, elle qui travaille à Sassy depuis quinze ans. C’est l’ange gardien de Go On Boy au quotidien et ce depuis sa première venue en Normandie. Elle a créé a au fil des années un lien particulier et unique avec le champion : "Ça fait longtemps maintenant que je m’en occupe, depuis qu’il a débuté la monte, soit il y a quatre ans. Je m’en occupais déjà quand il venait à la balnéo. Je m’en rappelle car il était crispé. C’est un cheval attachant. Il connaît son monde. Tous les deux, on se connaît par cœur. Je fais tout avec lui . C’est moi aussi qui l’attelle, ce que je ne faisais pas par exemple avec Timoko ".

� CE N’EST PAS DU STRESS DE S'OCCUPER D'UN CHEVAL COMME GO ON BOY. DE TOUTES FAÇONS, IL EST COMME MOI, IL NE SE PREND PAS LA TÊTE. (ANGÉLIQUE BEAUFILS) �

Peu importe les situations, comme on a pu le voir aussi bien toute la journée du dernier Elitloppet qu'à son retour en Normandie le lendemain ou au quotidien à Sassy, Angélique Beaufils, qui a, il est vrai, maintenant une grande expérience, semble toujours restée très concentrée et assez peu concernée par le stress. "Ce n’est pas du stress de s'occuper d'un cheval comme Go On Boy . De toutes façons, il est comme moi , il ne se prend pas la tête", assure-t-elle. Durant cette journée d'immersion au coeur du Haras de Sassy, elle nous a livrés le programme type du champion sur une semaine de transition entre deux objectifs sportifs que vous trouverez en page suivante. Romain Derieux, son entraîneur, vient très régulièrement le travailler en Normandie, ce qu'il fait sur les installations du Haras de la Perrière, situé à dix minutes du Haras de Sassy. C’est une habitude que le professionnel francilien avait déjà à l’époque de Dijon et qu’il souhaite maintenir avec Go On Boy .

Le programme à venir de Go On Boy Un mois après son triomphe dans l'Elitloppet, Romain Derieux a défini le programme de son champion jusqu'à cet automne. Ce programme est sur le même canevas ou presque que celui de l'an dernier à la même période :

◆ dimanche 22 juin = Prix René Ballière (Groupe 1) à Vincennes

◆ samedi 23 août = Grand Prix du Département des Alpes- Maritimes (Groupe 2) à Cagnes-sur-Mer

◆ samedi 20 septembre = Grand Prix de Wallonie (Groupe 1) à Mons (Belgique)

◆ samedi 11 octobre = Finale de l'UET Elite Circuit (Groupe 1) à Solvalla (Suède)

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