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Henri Desmontils (à droite) après une victoire d'Axius
Dernier volet du triptyque des championnats montés de l’hiver dédiés aux chevaux d’âge, le Prix Henri Desmontils n’est pas une course à proprement parler ancienne, mais l’homme auquel il rend hommage est une figure historique de la profession, ayant entraîné les siens dans l’aventure du cheval et des courses. Leur histoire à tous s’étale sur ces cent dernières années.
Un homme de cheval avéré, pourtant né à Paris, d’un père fonctionnaire, mais breton d’adoption. Dans sa jeunesse, la fréquentation assidue d’une maison de campagne, dans la région de Quimper, lui vaudra une vocation d’agriculteur. De la sorte, il entrera à l’Ecole d’Agriculture de Rennes et en sortira brillant diplômé, puisque second de sa promotion. Il est attiré par les chevaux et fait ses premières armes dans le monde du pur-sang, en Normandie, Un peu plus tard, il se marie et arrive en Mayenne, à Saint-Pierre-la-Cour, au lieu-dit "La Cocherie", qui va devenir le fief de la famille. Voisins, les Dreux et les Baudron, lui font alors découvrir les trotteurs. Nous sommes un peu avant la guerre et Henri Desmontils va être mobilisé. Par chance, il n’est pas fait prisonnier et peut réintégrer son exploitation. Aussi est-ce sous l’Occupation qu’il achète ses premiers chevaux. Lors d’un entretien accordé à ' Trot Informations', en 1990, il s’était souvenu : " Je me suis lancé vers 1942-1943. Ma première acquisition a été malheureuse, mais il en a été tout autrement de la seconde. J’ai acheté, en effet, une jument du nom de Sans Gêne V , qui a dû me gagner dix ou onze courses la même année, parfois montée par André-Louis Dreux ou Jean-René Gougeon . Or, Sans Gêne V est à la base de tout mon élevage et je dois mon fleuron , Axius , à sa fille, Jonkylle VI ."
e Prix Henri Desmontils a été créé en 1992, moins de deux ans après le décès du professionnel mayennais dont il honore la mémoire. Longtemps labellisée Groupe 3, la compétition est devenue un Groupe 1 en 2024, dans l’idée d’en faire l’équivalent, au trot monté, du Prix de Paris Marathon Race. De la sorte, les deux filières, du Sulky et de l’Etrier, ont leur propre trilogie de Groupes 1, « Amérique- France-Paris », pour l’une, et « Cornulier-Ile-de-France-Henri Desmontils », pour l’autre, assortie d’une même transition en matière de distance, privilégiant, tour à tour, la tenue, la vitesse et le fond, voire le grand fond. Si le Prix de Paris se court sur 4.150 mètres, le Prix Henri Desmontils se dispute sur 2.850 mètres, ce qui, en particulier sous la selle, est un tracé exigeant, d’autant que proposé sur la grande piste de Vincennes, garante de la sélectivité que l’on sait. Son premier vainqueur, dans sa nouvelle formule –mais, en l’espèce, sur 3.000 mètres, distance à parcourir qui n’a pas été reconduite cette année–, en a été, l’hiver dernier, l’une des doyennes du peloton, âgée de 10 ans, Edition Géma (Prince Gédé).