7 24H LE MAG
ÉDITORIAL
UNE ÉMISSION POUR QUELLE AMBITION ?
FABIEN CAILLER
es courses vont retrouver une exposition sur une chaîne de la TNT et c’est une très bonne nouvelle en soi. Alors que la retransmission de la course du Quinté était devenue pour ainsi dire invisible sur RMC Découverte (elle a d’ailleurs disparu de la grille depuis le début de l’année sans que cela n’émeuve personne), les courses retrouvent donc une place sur une chaîne en plein essor, capable de capter l’attention d’un public très large, intéressé par le sport et l’entertainment comme le disent les anglo-saxons pour qualifier des émissions où l’information est mise en scène dans le cadre de débats et autres discussions. Autant de thématiques qui collent parfaitement à l’univers hippique. Jusqu’ici, ça coche toutes les cases (sic). Ajoutez à cela une opportunité exceptionnelle offerte par la chaîne du Groupe Amaury Sport : intégrer « À toute Allure » (c’est le nom de l’émission) à « L’Equipe de Grég », l’un des musts de la chaîne, regroupant jusqu’à 2 millions de téléspectateurs. Une aubaine ! Pourtant, depuis l’annonce mardi de cette (bonne) nouvelle, plusieurs débats se sont fait jour assez rapidement. Tout d’abord, le fait que l’émission sera 100 % trot jusqu’à la fin de l’année, la case choisie (la seule admise par la chaîne L’Equipe) étant celle du vendredi entre 20h05 et 20h30. Or, le vendredi soir, la course du Quinté est au trot et souvent à Vincennes. Grincements de dents de la part des galopeurs qui, chose étonnante (!), auraient découvert le pot-aux-roses par la presse. Passons. Puis est venu le temps du débat des cotes : elles ne seront ni diffusées, ce qui se comprend, ni même évoquées, ce qui relève là de l’exercice de funambulisme ou de l’hypocrisie, voire des deux. Mais, fondamentalement, le sujet n’est en fait pas là. Il est plus profond. Le produit proposé, quand bien même l’équipe éditoriale donnera le meilleur d’elle-même, sera toujours le même depuis des dizaines d’années : le Quinté+ érigé comme la meilleure course du jour et même de la semaine dans ce cas, son avant-course, sa course, son après-course, ses photos et enquêtes, comme ses retards potentiels, et des reportages-interviews d’acteurs des courses. Cela a déjà été fait, beaucoup, pour ne pas dire depuis toujours. Aucun nouveau moyen technologique moderne (sans parler de révolutionnaire) de captation ou de réalisation, aucune utilisation de l’intelligence artificielle, pas plus de réalité augmentée n’ont été annoncés mardi lors de la conférence de presse officialisant le lancement prévu le 21 mars. Aucune nouvelle définition du « produit sport hippique » n’a été esquissée et l’impression de déplacer le programme d’Equidia dans un bien bel écrin prédomine. Cela sera-t-il suffisant pour convaincre a minima la moitié des 2 millions de téléspectateurs comme offerts sur un plateau par la chaîne L’Équipe ? Bien sûr qu'on le souhaite tous mais on aurait voulu tellement plus d’ambition.
8 24H LE MAG REPORTAGE
© P. Lefaucheux/PC
Travail sur la ligne droite
Quelques semaines après avoir bouclé un exercice 2024 record avec 88 gagnants et plus de 1,8 M€ d’allocations, l’écurie des Chavatte père (Alain) et fils (Arnaud) pourrait connaître une nouvelle étape dans son ascension, samedi, lors de la clôture du meeting d’hiver de Vincennes. Les ambitions de Jabalpur sont en effet élevées au départ du Prix de Sélection-Prix Face Time Bourbon, l’un des trois Groupes 1 à l’affiche. Pour l'écurie Chavatte, dont c'est le cinquième partant à ce niveau, cette opportunité a tout du meilleur moment pour asseoir encore un peu davantage sa place sur la scène nationale. À 48 heures de cette échéance, reportage au cœur de l'écurie mayennaise.
aint-Léger. Connaissez-vous cette petite commune de Mayenne, située à quelques encablures de l’autoroute A81 ? Non ? Les Picards Alain et Arnaud Chavatte n’en avaient eux aussi jamais entendu parler jusqu’à ce que leur quête du lieu idéal les conduise après quelques années de recherche un peu à l'écart de ce village distant d’une vingtaine de kilomètres de Meslay-du-Maine voilà dix ans déjà. Aux Courlées, ils ont trouvé la perle dans son écrin de verdure après laquelle ils couraient. "C’est le projet d’une vie. Il fallait que cela nous convienne à tous les deux et que l’endroit s’y prête de manière à pouvoir bien évoluer. Ce que l’on a trouvé à Saint-Léger était presqu’inespéré. Aujourd’hui , on aurait du mal à trouver l’équivalent", nous disait Arnaud, le fils, en juillet dernier dans une interview dans ces colonnes à propos de cette ancienne ferme qu'ils ont transformée en une écurie de chevaux de course (lire ICI ). "Quand j'ai découvert les lieux en décembre 2014, j'ai immédiatement su qu'on allait pouvoir faire ce que l'on voulait , complète aujourd'hui Alain, le père. J'avais deux autres visites prévues ce jour-là en Normandie. Je les ai aussitôt annulées. Ici , on partait de zéro et on pouvait tout créer à notre idée." Dix ans après, Alain Chavatte et Arnaud Chavatte avec leur équipe travaillent sur un centre d'entraînement qui s'étend sur 70 hectares en pleine campagne mayennaise. La soixantaine de chevaux à l'entraînement s'exerce quotidiennement sur deux pistes en sable de Chaffenay, qui provient d'une carrière du département, avec de multiples allées cavalières, tant et si bien que le tour de la propriété approche les trois kilomètres de promenade.
� QUAND J'AI DÉCOUVERT LES LIEUX, J'AI IMMÉDIATEMENT SU QU'ON ALLAIT POUVOIR FAIRE CE QUE L'ON VOULAIT. ICI, ON PARTAIT DE ZÉRO ET ON POUVAIT TOUT CRÉER À NOTRE IDÉE. (ALAIN CHAVATTE) �
En ce dernier jeudi du mois de février où le soleil d'hiver brille enfin et a chassé la pluie, l'endroit respire le calme et la sérénité. La nature est partout. C'est le royaume des chevaux et des oiseaux, sans oublier Biquette devenue la mascotte de l'écurie. Un havre de quiétude que viennent à peine troubler les travaux d'agrandissement, car doit sortir de terre une nouvelle rangée de boxes pour répondre à la demande.
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© P. Lefaucheux/PC
24H LE MAG - VOTRE SUPPLEMENT DU WEEKEND
L'écurie Chavatte s'étend sur 70 hectares en plein cœur de la campagne mayennaise.