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ZAN DANS LE RESTE DU MONDE ?
Ces objectifs de sobriété foncière sont reconnus à l ’ international par l ’ ONU qui , dans son objectif n ° 15 entend « Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres . » En Europe , c ’ est dès 2011 que l ’ objectif de « supprimer d ’ ici à 2050 toute augmentation nette de la surface de terres occupée » figure dans la feuille de route , précisé ensuite en 2021 dans la stratégie européenne pour les sols 2030 .
entraînent aussi la désertification des centres-villes et une augmentation de la consommation d ’ énergies fossiles pour des déplacements … Afin d ' inverser la tendance , la loi climat et résilience , adoptée en août 2021 , a fixé l ’ objectif d ’ atteindre Zéro Artificialisation Nette des sols en 2050 . Avec en objectif intermédiaire , la réduction de moitié de cette consommation d ’ espaces entre 2021 et 2031 par rapport à la décennie précédente . Cela ne signifie pas l ’ arrêt total de consommation : elle devient conditionnée à une restauration à proportion égale d ’ espaces déjà artificialisés . Pour prendre à la nature , il faudra rendre . Si presque tout le monde s ’ entend sur la nécessité de ce changement , certains le jugent incompatible avec le développement économique ou responsable de l ’ inflation foncière .
La communauté de communes Macs , Maremne-Adour-Côte Sud , a construit dès 2020 et a adopté en 2022 un projet de territoire à horizon 2035 qui partage les orientations de la loi Climat et Résilience . Pour , explique Pierre Froustey , le président de Macs , « avoir un développement raisonné plutôt que de le subir . »
Croître sans s ’ étendre
Ces enjeux , le chercheur et professeur Édouard Dequequer les présente et analyse avec Guillaume Baudoin , directeur général des services de Macs , dans l ’ ouvrage Landes Atlantique Sud à l ’ épreuve de la sobriété , Croître sans s ’ étendre . Un livre né de leur rencontre dans le cadre du projet de territoire , travail collectif avec les acteurs locaux , élus , habitants et experts dont Édouard Dequeker , professeur à la chaire d ’ Économie urbaine et responsable pédagogique du Mastère Management urbain et immobilier à l ’ Essec Business School . « Un projet de territoire qui n ’ est pas une obligation pour une intercommunalité . C ’ est un signe fort ! »
Cette nécessité de sobriété foncière ne dépend pas que de la communauté de communes mais également des 23 communes de Macs . Parmi elles , Hossegor , Seignosse et Capbreton , attractives par leur situation balnéaire et leur activité économique . Les maires d ’ Hossegor et Seignosse ont accepté de répondre à nos questions . Patrick Laclédère , le maire de Capbreton a décliné , justifiant qu ’ il était trop tôt … « C ’ est une vraie problématique , admet Christophe Vignaud , le maire d ’ Hossegor . La loi va faire prendre conscience aux élus qu ’ il faut préserver les ressources et les utiliser à bon escient . Bâtir avec une vraie vision durable . Le Zan va nous obliger à trouver des astuces pour exploiter ce qui reste exploitable , que le sujet de la consommation foncière soit plus réfléchi tout en gardant un territoire attractif . » Pierre Pecastaings , le maire de Seignosse va plus loin : « C ’ est plus que nécessaire . Il faut arrêter de consommer des espaces naturels pour contrecarrer le changement climatique . Il va falloir faire des sacrifices . »
Partage collectif
Depuis 1983 , l ’ État a transféré le pouvoir aux communes en matière d ’ urbanisme . Puis , depuis 2000 , de plus en plus aux intercommunalités . « Tout le monde est d ’ accord sur le principe de sobriété sauf lorsque cela va à l ’ encontre des habitants ou de certains projets , regrette le maire de Seignosse . Avec le problème du logement et la réalité de la croissance démographique , il faut repenser la ville sans sacrifier notre cadre de vie et hiérarchiser le développement économique . Le maire est en première ligne . L ’ urbanisme est de plus en plus intercommunal mais on en fait partie . Il faut sortir du schéma de pensée qui oppose ruralité et ville . »
Les élus devront développer une nouvelle vision de l ’ aménagement du territoire . « Pour un maire , c ’ est compliqué de se déposséder de la compétence de gestion des terrains de sa commune , reconnaît Pierre Froustey . Il faut dépasser ce paradigme du maire aménageur et du maire contrôleur . On s ’ en éloigne mais on est encore sur ce modèle : augmenter la population pour augmenter les services de la commune et les ressources . » Avec une spécificité locale qui ne simplifie pas les ententes : « On n ’ a pas de centralité communale comme à Dax ou Mont-de- Marsan , explique Pierre Froustey . Cela entraîne des compétitions amicales entre les pôles Soustons , Tyrosse , Capbreton . »
Des paramètres politiques locaux qui ne vont pas faciliter cette sobriété foncière . « C ’ est compliqué , reconnaît le maire d ’ Hossegor . Il y a des rivalités entre des communes et Macs devra arbitrer . Il faut que l ’ on apprenne à gérer des projets communs , à travailler sur des projets propres au service du collectif , en faisant abstraction des affaires politiques . »
Changer de mode de gouvernance ?
Édouard Dequeker consacre une partie de son livre à cette question de gouvernance locale : « Je pense que l ’ intercommunalité est le bon acteur . Pour le renforcer , il est indispensable que le mode de scrutin soit cohérent , au suffrage direct , que les projets soient véritablement débattus devant les citoyens par l ’ élection . C ’ est un vrai sujet pour les prochaines années . »
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