Culture / SURF
© Collection Gibus de Soultrait
Couverture de Surfer Magazine , Vol . 71 / Mars 1966 .
Le célèbre surfeur nomade Miki Dora dans les vagues landaises début 70 ’ s . Surfer Magazine .
dans l ’ action du surf mais dans le marketing : pour vendre une planche , on ne montrait pas une femme surfer , mais une jolie surfeuse en maillot ». Elisa Routa a fait de la lutte pour l ’ inclusivité le fil rouge de son travail , en tant que rédactrice en chef du collectif Warm . À l ’ été 2021 , elle animait une discussion lors du festival de surf Queen Classic à Biarritz , qui proposait une relecture féministe et un espace de débat autour des questions d ’ inclusivité . Les trois organisatrices , Margaux et Aimée Arramon-Tucoo et Amaya Gomis , ont créé ce festival car elles ne se reconnaissaient pas dans « la représentation sexualisée des femmes dans le surf et le marketing ».
Dépoussiérer la contre-culture
Finalement , si l ’ idée d ’ une contre-culture semble s ’ être largement étiolée avec le temps , la diversification des pratiques et leur intégration dans le système socio-économique , c ’ est peut-être en s ’ inscrivant dans les problématiques actuelles que le surf peut conserver un certain esprit contestataire . Que ce soit dans l ’ inclusivité , en s ’ opposant activement aux représentations dominantes , ou via d ’ autres « lignes de résistance » que présente Gibus De Soultrait . À commencer par le front écologique , en faisant du surf le porte-parole d ’ une urgence climatique et de la lutte pour un retour à la nature et sa protection , ce qui est le credo du mouvement Rame pour ta planète , ensuite devenu un film . L ’ autre ligne de résistance réside dans « la culture du flux et de la réactivité , qui permet de faire face à l ’ incertitude du monde ». Une lecture tant conceptuelle que pratique , qui permet peutêtre à l ’ individu de se poser des questions et définir sa vie , comme le perçoit Elisa Routa : « on voit rapidement ce qui est important , et si c ’ est le surf , ça pousse à faire des choix , à s ’ écouter , et se mettre au centre de sa vie en se demandant ce qui nous est cher ». En ce sens , sans forcément s ’ inscrire dans une contre-culture , il semble que le surf puisse bel et bien continuer à se pratiquer à contre-courant .
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