ViV Magazine Volume 4 (April - May 2014) ViV Magazine Volume 4 (April - May 2014) | Page 62

Les Affaires en Haïti : Le cas des nouveaux investisseurs étrangers Les règles du jeu : Qui sont les « petits nouveaux » Survivre a l’économie changeante d’Haïti Que contribuent les compagnies étrangères, et pourquoi ne sont-elles pas préjudiciables aux industries locales et à l’économie globale? Ce sont les questions qu’on doit se poser afin d’appuyer l’intégration stratégique d‘Haïti aux marchés globales -et, souhaitons-le, pour créer la motivation nécessaire afin de minimiser sa volatilité politique et économique, et, par conséquent, encourager les investissements. Mais comment y arriver sans avoir à sacrifier notre culture et notre féroce nationalisme ? L’éternelle fracture demeure présente: les politiciens luttant sur la scène internationale pour protéger leur nationalisme tandis que les économistes s’efforcent pour obtenir une intégration globale. Avec une technologie qui progresse constamment dans le domaine des communications et du transport, le commerce est plus facile que jamais -et nécessaire dans les pays moins développées- quand il est effectué consciemment. L’effondrement du communisme, le mouvement vers un système de libre échange et l’essor des blocs commerciaux ont permis cette intégration. Néanmoins, cette nouvelle expansion a servi à nourrir un hémisphère nord global plus riche et à restreindre l’accès des pays plus pauvres aux marchés, tout en provoquant une plus grande polarisation du noyau et de la périphérie. En général, le commerce s’effectue en termes de produits, de biens mais aussi de services. Si nous acceptons le fait que le pouvoir économique influence les changements dans l’économie politique internationale, et que le concept de pouvoir, a lui seul, met l’accent sur une relation asymétrique entre deux ou plusieurs entités, les différences préexistantes en termes de ressources produisent des conditions inéquitables dans les rapports commerciaux et compétitifs avec les nouveaux investisseurs. Les compagnies locales ne sont simplement pas en mesure faire concurrence aux marques mondiales et les monopoles s’emparent rapidement du marché. Les sociétés globales sont mobiles, pleines de ressources, compétentes et habiles– ce qui représente des atouts pour n’importe quel pays où elles auront choisi de s’installer. Elles créent des emplois, donnent une formation a la population et stimulent la productivité et la compétitivité. Mais la faille demeure. A l’arrivée de ces compagnies souvent axées sur les industries primaire et secondaire – séduites par la grande disponibilité de la main d’œuvre bon marché- les petites compagnies locales commencent a appuyer les activités des nouveaux venus en créant et en fournissant des produits inferieurs dans la chaine de valeurs de ces derniers. Ce qui signifie que, progressivement, l’économie s’accouple aux demandes de ces industries des pays développés. Elles deviennent donc vulnérables aux changements au niveau des demandes, au risque de s’effondrer si ces dern