Dans le cas de personnes âgées, il est évident (quoique j’ai pu tester des ateliers instruments) qu’on ne va pas ou peu utiliser les instruments. Dans ce cas là, on va utiliser des supports sonores (CD, Cassettes, etc…). Dans ce cas là, la personne est plus passive, et donc on va utiliser le terme de musicothérapie passive.
C : As-tu eu des cas ou la vie d'un de tes patients a été radicalement bouleversée suite a une (ou plusieurs) de tes séances ?
L : Encore une fois, la musicothérapie n’est pas une discipline où on attend des résultats immédiats. Il faut du temps et de la patience. Le but recherché n’est pas je le rappelle la guérison de la personne, mais son bien être. Mais dès qu’on parle de rechercher des moyens de communication et qu’elle se met en place avec l’outil qu’est la musique, alors, on peut parler de réussite. On ne peut donc pas parler de bouleversements, mais de changement, oui, ça c’est une évidence.
C : Certains patients sont-ils insensibles aux séances ?
L : On ne peut pas être insensible à la musicothérapie. Par contre, certains peuvent ne pas l’apprécier. Cela peut arriver et dans ces cas là, il faut respecter la personne et s’adapter à ce qu ‘elle veut. On y arrive en étant attentif et imaginatif.
C : Combien de temps cela dure-t-il ?
L : Cela dépend des patients, pour les touts petits, il est difficile de dépasser ½ heure. Après la concentration est moins importante. On ne peut pas trop leur en demander. Sinon, une séance dure une heure environ.
C : A-t'on besoin de prescription ?
L : Toujours !!! on ne peut pas faire une séance de musicothérapie sans connaître un petit peu l’histoire de la personne. Par exemple, j’ai eu plusieurs fois des demandes de personnes qui étaient stressées, angoissées et qui voulaient une séance de musicothérapie. J’ai refusé en disant qu’auparavant, j’avais besoin d’en parler avec soit leur médecin traitant, soit un psychologue ou psychothérapeute qui les suit. On ne peut pas faire n’importe quoi. C’est aussi pour cela qu’on groupe, je ne travaille JAMAIS seul. Je suis toujours accompagné d’une personne qui les suit au niveau psychologique ou bien un éducateur ou éducatrice.
C : Comment se passe la séance ?
L : Alors ça, ce n’est jamais nous qui décidons. Prenons un exemple. Il m’est arrivé, après concertation avec une éducatrice, de préparer une séance en axant l’objectif sur l’attention, l’écoute, la concentration. En arrivant avec ma préparation je commence la séance et je vois que les enfants n’adhèrent pas à l’exercice que j’ai préparé. Eh bien, ma préparation, je la met à la poubelle, et la c’est de l’improvisation (tout en ayant toujours l’objectif qu’on s’est fixé en tête). C’est à moi de m’adapter aux autres et surtout pas à moi de leur imposer quelque chose qu’ils n’ont pas envie de faire. Si c’était le cas, ça amènerait obligatoirement à un échec. Donc en gros, la séance se décompose en 3 parties :
-Accueil présentation (on se présente toujours avec le même protocole, on commence à utiliser notre voix.
-Mise en place d’ateliers musicaux où on travaille la patience, la dextérité, mais aussi la joie, le rire, le partage
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