Lorsqu’on appréhende l’histoire d’une organisation comme l’Union Générale Arménienne de Bienfaisance, établie sur tous les continents, œuvrant dans de nombreux domaines, il va de soi qu’il faut faire des choix, tous les aspects, notamment locaux, ne pouvant être traités dans l’espace imparti.
La perspective que nous avons adoptée tout au long de cet ouvrage fait la part belle au Conseil central de l’Union et aux programmes qu’il a conçus et développés. Il en est l’acteur principal.
Le premier volume (1906-1940), étayé par de riches matériaux d’archives, dresse un bilan assez complet du développement de l’Union depuis l’origine jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, avec toutefois une claire volonté de contextualiser celui-ci dans l’histoire plus générale des Arméniens. À travers cette première partie, nous avons tenté de dégager les grandes lignes de la « Reconstruction » du monde arménien, notamment dans les pays d’accueil du Proche-Orient, à laquelle l’Union a apporté une contribution importante. Nous y avons également inclu l’action plus directement politique menée par Boghos Nubar et Calouste Gulbenkian, les deux premiers présidents de l’Union.
Le second volume (1941-2006), reposant aussi sur des matériaux d’archives, mais également nourri de témoignages d’acteurs de cette époque, n’a pas
l’ambition de donner une contextualisation aussi élaborée que le premier volume. Tout en gardant pour fil directeur l’action du Conseil central, siégeant désormais à New York, il se recentre plus spécifiquement sur les opérations menées par l’Union, par exemple son rôle dans l’organisation du « nerkaght » de 1946-1948, sous la présidence d’Arshag Karagheusian, ou durant la Guerre froide, sans prétendre répondre à touts les interrogations que ces dossiers soulèvent. Il investit aussi le champ de la diaspora arménienne occidentale, notamment américaine, en mettant en lumière le vaste projet de construction d’établissements scolaires et de centres culturels et sportifs développé sous la présidence d’Alex Manoogian, tout en examinant les grandes crises proche-orientales qui ont entraîné un mouvement migratoire massif vers l’Occident. Il envisage enfin l’action menée en Arménie depuis le tremblement de terre de Spidak, en décembre 1988, sous la houlette de Louise Simon Manoogian, malgré le manque de distance. Il s’achève par une réflexion sur les perspectives de développement de l’Union, fruit d’échanges que nous avons eus avec le président actuel, Berge Setrakian.
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