Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 2) | Page 54

D’autre part, le conflit libanais touche également le vaste réseau scolaire et associatif établi par la branche libanaise de l’Union. Certains quartiers de l’ouest de Beyrouth fortement peuplés d’Arméniens sont alors situés dans les zones chaudes des combats. D’autant que, lors de l’invasion de l’armée israélienne du Liban, en 1982, la situation des habitants de ces quartiers s’aggrave davantage : de nombreuses familles fuient la ville de Beyrouth assiégée et bombardée par les Israéliens et se réfugient à l’est de la capitale. Le centre culturel et sportif « Alex Manoogian » situé dans le quartier de Wat-Wat, à Beyrouth-ouest, est alors gardé par les jeunes de l’Union pour empêcher toute occupation du bâtiment par les milices locales. Tout au long de la guerre, ce centre a servi de refuge aux sinistrés arméniens des quartiers voisins. Dans ces nouvelles conditions, l’Union redéploie à son tour ses effectifs et ferme progressivement ses établissements situés à Beyrouth-ouest. Outre sa participation à des actions humanitaires communes, le comité régional local organise, tout au long du conflit, des distributions de vivres, de vêtements, de médicaments à des milliers de sinistrés arméniens.

La guerre du Liban a pris fin en 1990. Depuis, le pays a connu un long parcours durant lequel de grands projets de reconstruction ont été réalisés. Toutefois,

les quinze années de combats et de destruction n’ont pas permis de cicatriser, dans une courte durée, toutes les blessures causées par la guerre. Hormis les pertes humaines, des centaines de milliers de Libanais ont quitté le pays et se sont définitivement installés ailleurs. Il en a été de même pour la communauté arménienne qui, à la fin de la guerre, présente une image de désolation comparée à sa situation antérieure : diminution considérable de son poids démographique ; fermeture de nombreux établissements communautaires ; récession dans la vie associative et intellectuelle. Malgré cela, le Liban offre toujours cet espace unique où un groupe comme celui des Arméniens bénéficie d’importants avantages propices au développement d’une vie communautaire. Plus encore, dans un pays où les structures démocratiques sont restées, d’une manière générale, intactes, il y a toujours pour les Arméniens la possibilité d’un renouveau.

Quelques années après le déclenchement de la guerre du Liban, un autre pays du Proche-Orient, en l’occurrence l’Iran, a été le théâtre de grands bouleversements politiques. Soumis à une forte pression populaire, le shah Mohammed Reza Pahlevi a été contraint de renoncer au pouvoir et de s’exiler, en janvier 1979, en Égypte. ...

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