Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 2) | Page 25

De la difficulté de coopérer : l’Union face à de nombreux défis

Dans un discours prononcé à New York, en octobre 1947, Andrei Vishinsky, à l’époque représentant de l’URSS aux Nations Unies, a revendiqué le rattachement des régions de Kars et d’Ardahan à la Géorgie soviétique. On peut considérer que ce geste « diplomatique » marque la fin de l’opération de charme lancée par les dirigeants de l’URSS en direction de la diaspora arménienne, l’arrêt des opérations de rapatriement qui a finalement permis le « retour au pays » de dizaines de milliers d’Arméniens. On ne peut en outre ignorer que les départs massifs vers l’Arménie ont beaucoup contribué à affaiblir les organisations politiques prosoviétiques, notamment les partis communistes du Levant dont les membres les plus actifs se sont presque tous portés candidats au « rapatriement ». La volonté de Moscou de conserver sur place un réseau d’influence est bien mise en évidence dans un rapport officiel français daté de mars 1947 : « […] l’URSS estime qu’après s’être fait plébisciter en 1946 par les Arméniens de la plupart des pays, le plus avantageux pour elle, désormais, est de les conserver dans sa mouvance proche-orientale, où ils constitueraient un moyen de pression précieux, le jour où certaines puissances étrangères seraient amenées à demander des zones d’influence dans le Moyen Orient »48.

Avec la fin des opérations de transfert, le « rideau de fer » se refermait sur les quelque cent mille Arméniens nouvellement arrivés en Arménie. ... En lire plus

Arméniens d’Iran n’ayant pu être rapatriés, pris en charge par l’Union à Téhéran. 1947 (Arch. B. Nubar/Paris).

Le « rapatriement » : une nouvelle page de la coopération avec l’Arménie soviétique émaillée de nouveaux obstacles