Les premiers convois de réfugiés en provenance d’Aïntab et de Kilis arrivèrent à la frontière septentrionale de la Syrie à partir de l’été 1922. On estime qu’en janvier 1923, les Arméniens de ces deux villes étaient presque tous parvenus à Alep13. Pour ce qui concerne Marach, le flot des réfugiés commença véritablement en novembre 1922 et continua sans interruption jusqu’en mars 1923, également en direction d’Alep 14. à la fin de 1922, un autre flux de réfugiés arriva de Dyarbekir, Harpout et Malatia : celui-ci se poursuivit tout au long de 1924, incluant aussi les derniers Arméniens restés à Ourfa, Garmoudj et Mardin. Cette nouvelle vague d’exode conduisit environ six mille cinq cents réfugiés supplémentaires à Alep qui se transforma de nouveau, dès le début de 1923, en centre de transit pour les réfugiés arméniens expulsés de la Turquie kémaliste. Environ quarante mille réfugiés étaient installés dans une agglomération qui comptait déjà près de quinze mille Arméniens indigènes 15. Les nouveaux arrivés étaient privés de toute ressource et parvenaient à Alep dans un état de dénuement complet. Les autorités mandataires ne tardèrent pas à mettre en œuvre des opérations de déplacement des réfugiés, pour désengorger la ville de ces nouveaux arrivants. Des milliers de familles furent transférés vers le Liban, ainsi que vers les régions de Damas, de Homs et de Hama 16. Pour répondre aux besoins engendrés par ces arrivées massives de réfugiés, une vaste opération de secours fut organisée à Alep. Plusieurs khans furent loués par le Haut-commissariat français pour y loger les réfugiés ; onze autres furent mis à disposition par l’UNA, ...
Les camps de regroupement des réfugiés en Syrie et au Liban
Jeunes cireurs de chaussures arméniens à Beyrouth (Arch. Bibl. Nubar).
Jeunes manœuvres arméniens employés dans le bâtiment à Beyrouth (Arch. Bibl. Nubar