Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 1) | Page 26

Progressivement, le CUP apparaît comme un parti totalitaire dont il n’est pas possible d’attendre une modernisation de la société ottomane. Plus encore, tous les cercles arméniens prennent alors conscience que le terroir arménien est en train de se vider de son sang et qu’à brève échéance, si rien n’est fait, l’Arménie ottomane ne sera plus qu’un souvenir. Dans le discours qu’il prononce devant l’Assemblée générale qui se tient au Caire, le 15 mai 1914, le président de l’Union tire un premier bilan à ce sujet : « Vous connaissez les circonstances exceptionnelles qui ne nous ont pas permis, l’année dernière, de nous réunir en assemblée générale [...] D’autre part, vous le savez, j’avais dû m’absenter d’Égypte pour répondre à l’appel de SS le catholicos qui me confia — à un moment critique où la question arménienne se posait de nouveau — la mission de représenter notre nation en Europe, comme chef de la Délégation Nationale, et de demander aux Puissances ...

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La mise en œuvre du projet de réformes dans les provinces arméniennes de l’Empire ottoman est l’aboutissement d’un long processus. En décembre 1912, à la fin de la guerre des Balkans, l’empire est repoussé dans sa partie asiatique : la Turquie d’Europe a alors cessé d’exister. Chez les Arméniens, après avoir contribué à la révolution constitutionnelle de juillet 1908, les massacres de Cilicie d’avril 1909 ont considérablement refroidi les plus enthousiastes supporters des Jeunes-Turcs. La politique du Comité Union et Progrès dans les provinces arméniennes n’a d’ailleurs pas répondu aux attentes des Arméniens, l’insécurité permanente semblant même encouragée par le régime.

L’Union et les réformes en Turquie d’Asie (1912-1914)

Boghos Nubar, photomontage de l’homme aux trois visages : à droite, le diplomate observe l’homme d’affaires, à gauche, et le philantrope, au centre (coll. Archives Bibl. Nubar de l’UGAB/ Paris).