Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 1) | Page 14

Les collectivités humaines ont pratiqué très tôt la charité à l’égard des plus faibles. En Occident, ce sont naturellement les églises chrétiennes qui ont assumé cette fonction sociale visant à corriger les inégalités et à assurer la paix au sein de la société. L’Arménie elle-même n’a pas échappé à ce phénomène, comme l’attestent les droits canons et coutumier arméniens, qui codifient dès les VIe-VIIe siècles les obligations de l’église arménienne, tenue d’entretenir des hospices pour les vieillards ou d’aider les plus démunis. Le souverain du royaume bagratide d’Ani, Achod le Miséricordieux, apparaît autour de l’an Mil comme le modèle du roi inspiré par le message chrétien de générosité que les évangiles recommandent. Au xixe siècle, l’association église-charité a cependant dépassé le seul champ de la charité sociale pour s’investir dans l’éducation et la santé, notamment sous l’impulsion des missionnaires évangélistes américains et, dans une moindre mesure, des missionnaires catholiques. Le message chrétien est alors associé à la bienfaisance que les missionnaires distribuent pour combler les besoins d’une collectivité.

Mais, c’est sans doute après les massacres hamidiens de 1894-1896, que les populations de l’Arménie ottomane, décimées et dans une situation socio-économique catastrophique, ont en quelque sorte inauguré la version moderne de la charité, la bienfaisance. ...

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Membres du Comité de secours aux démunis de Césarée/Kayseri, entourés de leurs bénéficiaires. Fondée en 1886, cette organisation laïque fut une des premières à agir en milieu arménien. Photo­graphie prise le 17 mai 1899 (coll. Archives de l’UGAB/Le Caire).

Le patriarche Malachia Ormanian en 1896 (coll. Archives Bibl. Nubar de l’UGAB/Paris).

Charité, bienfaisance et action humanitaire : traditions et mutations