L’établissement de relations avec l’Arménie soviétique constitue l’un des épisodes les plus mouvementés et les plus passionnants de l’histoire de l’Union. Cette première phase de contacts avec le régime soviétique a duré une quinzaine d’années, entre 1922 et 1937. Au cours de cette période, l’Union est optimiste et élabore de vastes projets de construction, dans l’espoir d’arriver ainsi à y installer des dizaines de milliers de réfugiés et d’orphelins. Tous les réseaux de l’Union se sont alors mobilisés et ont concentré l’essentiel de leurs ressources à la construction de villages et d’infrastructures publiques en territoire arménien.
Longtemps, les administrateurs de l’Union ont la certitude que les responsables soviétiques sont animés de sentiments patriotiques et de la volonté d’œuvrer pour le développement de leur patrie. Autrement dit, que leur stratégie de conurbation peut ouvrir de nouvelles perspectives pour les milliers d’Arméniens vivant dans les camps en Syrie, au Liban ou en Grèce. La désillusion est immense lorsqu'au début des années 1930, les responsables communistes se montrent soudain bien moins coopératifs et n’hésitèrent plus à la critiquer ouvertement. La suite est moins surprenante : en pleine terreur stalinienne, en 1937, les Soviétiques coupent définitivement leurs relations avec l’Union, stoppant net tous les projets de construction et de peuplement en cours ou en préparation, et du même coup l’élan suscité par ces projets visant à rapatrier en Arménie les réfugiés dispersés. ...
L’Union et l’Arménie soviétique : coopérer avec le régime soviétique pour la reconstruction de l’Arménie, une tâche difficile
C’est probablement ainsi que les membres de l’Union s’imaginaient la future Nubarachène, dont la construction était sa principale œuvre en Arménie soviétique.
« Le Noubarachène de demain », gravure de 1927 utilisée au profit de la campagne de souscription (coll. Archives Bibl. Nubar/Paris).
La stratégie humanitaire de l’UGAB et l’Arménie soviétique - Destin arménien (Video)