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LE ZOOM ACTUS MONDE

Février 2019 3

Brexit : Une sortie plus complexe que prévu

Cela fait maintenant depuis le 23 Juin 2016 que le peuple de Grande Bretagne a décidé de sortir de l’Union Européenne. À ce moment là, c'était David Cameron qui était à la tête de la Grande Bretagne en tant que Premier ministre. Il avait eu à faire face à une montée croissante du nombre d’eurosceptiques dans le pays, et avait ainsi annoncé qu’il organiserait un référendum dans tout le pays. Ce réferendum a eu pour but de demander au peuple britannique si oui ou non, il souhaitait voir le pays rester dans l’Union Européenne. Le résultat a été sans appel, c'est finalement le “leave” ([Sortir], la réponse "non") qui l’a emporté avec 51.9% des voix, contre 48.1% de “remain” ([Rester], la réponse "oui"). Le lendemain du vote, David Cameron donnera sa démission.

Pourquoi les Britanniques tiennent-ils tellement à quitter l’Europe ?

Pour plusieurs raison ; il faut premièrement savoir que cela fait maintenant depuis quelques années que le Royaume-Uni accueille un grand nombre de migrants, venant essentiellement d’Europe de l’Est. Il considère que cela est dû à la libre circulation que permet l’Union Européenne, notamment à travers l'espace Schengen. Les britanniques voient aussi que 60% des textes de lois appliqués en Grande Bretagne viennent de l’Europe, et qu’en quittant l’Union Européenne, le parlement britannique pourrait imposer ses propres lois, plus adaptées au territoire. Ils voient également à travers la crise financière Européenne, une forme d'invulnérabilité. Ce qui s’ajoute au fait que les anglais considèrent qu’ils pourraient utiliser plus judicieusement les 11 millions d’Euros que le pays investit dans le projet européen.

Il faut aussi voir que les PME (Petites,Moyennes Entreprises) se disent empêchées de prospérer à cause des lois imposées par l’Europe. Et il en serait de même pour les agriculteurs qui vivent péniblement, même avec les subventions européennes.

Ils verraient bien la grande Bretagne redevenir une puissance commerciale hors de l’Europe. Car ils pensent qu’en étant hors de l’Europe ils pourront avoir une plus grande liberté dans les accords commerciaux avec le reste du monde.

Mais alors pourquoi ça bloque ? La sortie à bien été voté par le peuple Britannique non ?

Effectivement, celle-ci a été votée, mais difficilement. Suite à la démission de David Cameron, c’est Theresa May, leader du parti conservateur, qui a été nommée première ministre le 13 Juillet 2016. Elle a évoqué son projet de “Global Britain”. Le Président du conseil Européen Donald Tusk a donc officiellement engagé la procédure de sortie de l’Union Européenne avec l’article 50 (qui permet à un pays de se retirer de l’UE). Sachant que le pays doit sortir avant la date butoir du 29 mars 2019 (soit 2 ans). S’en suivirent divers cycles de négociations entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne, qui commencèrent en Avril 2017.

Finalement, Theresa May et l’Union Européenne trouvent un accord de sortie le 13 Novembre 2018, accord qui va permettre d’éviter un retour des frontières entre les deux parties de l’Irlande. Le Royaume Uni s’engagera aussi à respecter des normes Européennes de fiscalités, environnemental et social.

Mais il faut que l’accord négocié entre l’Union Européenne et Theresa May soit accepté par le parlement britannique. Malheureusement cet accord ne satisfait aucun des deux camps (pro brexit/ anti brexit) et est par conséquent rejeté le 19 janvier 2019.

C’est ainsi qu’arrive la possibilité du “No Deal”, qui est mise sur le tapis, soit une sortie de l’Union Européenne sans accord. Solution qui serait pour le moins très dangereuse pour les Britanniques. Un vote a eu lieu le 13 Mars 2019, pour connaître l'issue de cette possibilité de sortie sans aucun accord, mais c’est le “contre” qui l’a emporté de peu ( 312 votes contre et 308 votes pour).

C’est pour cela qu’on pourrait se demander quels seraient les issues possible avant la fameuse date butoir du 30 Mars 2019. La première étant bien entendu un autre vote sur la possibilité d’un “no deal”, étant donné la faible majorité qui l’a emporté. Seulement, il y a aussi le “Backstop”, c’est à dire un accord qui empêche la possibilité d’une frontière entre l’Irlande et la partie Britannique de l’Irlande, même si aucun accord est trouvé entre l'Angleterre et le reste de l'Europe. Le pays devra rester membre de l’Union Européenne.

Une autre de ces options serait celle d’un délai supplémentaire pour trouver un accord qui satisfait tout le monde. En revanche il est très probable qu’un délai de plus d’un mois soit refusé en bloc par l’Union Européenne, du fait de l’arrivée des élections Européennes en Mai 2019.

Finalement, comme l'a montré la manifestation d’un million de britannique le 23 Mars dernier, la seule option restante serait bien entendu de faire un second référendum. Mais là encore nous n’en savons pas plus.

Il nous faudra donc attendre le 30 Mars ou avant pour savoir quel sera le mot final de toute cette histoire.

TARDIEUX Samuel