Septembre 2021 | Page 15

L ’ habit ne fait peut-être pas le moine ...

Mais la dominatrice ? Ah ça , OUI par exemple !

PAR JEAN-MARC LALONDE
Madame Lady Rose adore porter des vêtements de vinyle qui moulent son corps à tel point que ses formes n ’ ont plus aucun secret . Elle portera en plus des cuissardes , certaines lacées jusqu ’ à la mi-cuisse « et qui me demandent un temps fou à attacher », souligne-t-elle . Sinon , elle chaussera des souliers dont les talons aiguilles sont si hauts qu ’ il faut pratiquement être équilibriste pour se déplacer sans tomber . Et afin de compléter le tout , madame aime bien les gants ; les gants très longs . « Ça apporte une touche romanesque », dit-elle .
Elle magazine tout ça principalement dans des boutiques spécialisées , ici ou à l ’ étranger ou dans des friperies , mais attention , pas de camelote . Lady Rose estime avoir dépensé environ 10 000 $ pour cette garde-robe on ne peut plus particulière . « Par exemple , j ’ ai une paire de cuissardes italiennes d ’ une valeur de 1 600 $. »
C ’ est qu ’ elle aime se déguiser , direz-vous . Oui , mais il y a plus que ça ! Voyez-vous , Madame Lady Rose est une fétichiste . En fait , elle pratique le fétichisme depuis une dizaine d ’ années . Mais c ’ est depuis qu ’ elle a vu les vidéos de Madonna , « Justify my love » et « Human Nature » sorties au début des années 90 , que son attirance pour ce genre de vêtements est apparue . Et ce qui était au départ un simple intérêt pour le déguisement est devenu au fil du temps , un véritable fétichisme où s ’ entremêlent jeux de rôle et pratiques sexuelles , qualifiées par ailleurs de hors normes selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux ( voir autre texte ).
Déséquilibrée alors ? Eh bien non , pas du tout ! Madame Lady Rose , âgée maintenant de 47 ans et travailleuse dans le milieu de la santé , est tout ce qu ’ il y a de plus rationnelle . « C ’ est un jeu de rôle qui me permet , le temps que dure le jeu , d ’ être différente de ce que je suis dans le quotidien . Lorsque j ’ enfile ces vêtements , je me transforme et deviens du coup la femme qui sommeille en moi et qui a besoin d ’ être libérée de temps à autres . Dans mon cas , c ’ est la femme dominatrice qui apparaît . Mais aussi une femme qui a besoin de plaire .»
Bien sûr , cette transformation perdrait de l ’ intérêt si tout n ’ était qu ’ une question de vêtements . Afin de se réaliser pleinement , il faudra nécessairement que la dominatrice puisse exercer sa domination et pour ce faire , elle se rendra à un donjon . C ’ est ainsi que la communauté BDSM ( bondage , discipline , domination , soumission , sado-masochisme ) désigne le lieu où se pratique l ’ une de ses activités dont le fétichisme . Le donjon peut être situé dans un bâtiment commercial , un entrepôt ,