par lequel le théâtre britannique 1 se renouvelle sans renier l’héritage
shakespearien.
Freud puise l’inspiration de certaines de ses découvertes dans le
répertoire classique : Sophocle, Shakespeare figurent au panthéon des
auteurs que le père de la psychanalyse lit, connaît et commente 2 .
Théâtre et psychanalyse sont donc liés, comme l’explique Michel de
Certeau au sujet de Lacan :
« Il a fallu tout le travail avancé avec la thèse sur La Psychose
paranoïaque (1932), le « discours de Rome » (1953), le
Séminaire, les Écrits (1966), etc, pour que cet enseignement…
aboutisse enfin à une forme épurée qui ne donne presque plus
rien à prendre et réduit l’exercice psychanalytique à son
essence d’être identiquement acte et théâtre - une parole. 3 »
Je voudrais montrer ici comment les textes du père de la psychanalyse
dialoguent avec ceux des pères du nouveau théâtre britannique, à
l’aube du vingtième siècle, ce qui per mettra de soutenir
l’historicisation de la théorie freudienne et de montrer comment les
outils que Freud élabore sont utiles pour lire les textes qui se
composent à cette époque, véritables lieux du dévoilement des
processus d’inhibition qui fondent l’inconscient freudien, notamment
autour du sexuel qui a été abandonné dans la psychanalyse
américaine ces dernières années. Wilde et Shaw sont connus pour des
comédies. Or, ce genre, contrairement à la tragédie, est souvent
relégué au rang d’art mineur, dont la fonction est de représenter les
1
G. B. Shaw et Wilde écrivent avant l’indépendance de l’Irlande et sont donc des auteurs britanniques.
C’est l’objet du travail d’historien qu’accomplit P.-L Assoun, notamment dans Littérature et psychanalyse: Freud et la
création littéraire, Paris, Ellipses, 1996. Lacan reprend ces auteurs, par exemple avec Hamlet dans le séminaire VI.
2
3
Michel de Certeau, Histoire et psychanalyse, entre science et fiction, Paris, Folio « histoire », 1987 (1986), 243.
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