rituel , ni reconnaissance internationale , ni rapport avec les francs-maçons étrangers . Son but était purement politique : la suppression du régime autocratique ». Les recherches entreprises par Andreï Serkov permettent de nuancer cette appréciation trop sommaire . La réorganisation de la Maçonnerie russe , après son affaissement en 1909 , est entreprise par Alexandre Kolioubakine ( 1865-1918 ), un K . D . de gauche favorable au rapprochement avec les troudoviks et les mencheviks . Il figure parmi les premiers initiés , devient membre de La Petite Ourse , loge ouverte en 1910 , est élu de la 2 e Douma . Il assume la direction de la nouvelle entité avec pour Secrétaire l ’ avocat S . R ., d ’ origine israélite ( ce qui est rare dans les loges russes ), Alexandre Halpern , en écarte quelques anciens comme Kedrine et Beboutov , trop bavard . Une ou deux loges anglaises s ’ associent au mouvement et en 1912 se tint le 1 er convent du nouveau Grand Orient des Peuples de Russie qui élit un Suprême Conseil et un secrétaire général ; cette assemblée , pense Serkov , eut aussi pour objectif la préparation des élections de la quatrième Douma . Kovalevski proposa au GOPR de devenir un centre d ’ union hors partis en dépit des divergences , ce qui fut diversement apprécié . Il s ’ agissait pour ces promoteurs du moins en théorie de faire du nouveau GOPR un centre d ’ union fraternel soudé par les valeurs morales et la confiance mutuelle ; avec pour objectif l ’ instauration d ’ un régime démocratique . En cela , la future obédience reprenait pour l ’ essentiel le combat , en ces années , de la Maçonnerie française et se situait donc dans son sillage .
Ritual , Secrecy , and Civil Society
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Le souci d ’ efficacité et le déficit de culture et d ’ expérience maçonniques conduisent les loges du GOPR à alléger la pratique rituelle . Il ne conserve que les grades d ’ apprenti et de maître . Le rituel est simplifié à l ’ extrême et quelques femmes y sont admises dont Ekaterina Kouskova ( 1859- 1968 ), épouse du Frère Sergueï Propokovitch , qui organisera des réunions maçonniques clandestines à Moscou en 1916 . Des fonctions maçonniques sont supprimées comme inutiles et aucun diplôme n ’ est délivré . Toute loge doit comprendre entre 7 et 14 membres d ’ où une prolifération de leur nombre qui aurait atteint le chiffre de 42 et le GOPR aurait réuni de 400 à 500 membres . Les travaux se seraient , pour l ’ essentiel , limités à des exposés . Ses loges sont sises dans une vingtaine de villes , notamment dans des régions où s ’ affermissent des courants nationalistes . Les maçons sont souvent fédéralistes et pacifistes avant la guerre de 1914 puis ils soutiendront la Triple Entente . Ils se trouvent impliqués dans les questions nationales comme en Lituanie , en Biélorussie , en Pologne et en Ukraine . Le GOPR ne peut donc imposer des directives vu la diversité de ses membres allant du Parti du Travail aux mencheviks , voire à quelques bolcheviks , unis seulement pour combattre le régime du Tsar . Cependant , le GOPR s ’ ancre davantage à gauche avec l ’ entrée de personnalités comme Kerenski , membre de la Loge La Petite Ourse en 1912 et secrétaire du GOPR en 1916 , ou comme Nicolas Avxentiev et le S . R . Boris Savinkov qui rejoindront en exil la Maçonnerie française .