Revue Six Étoiles Revue Six Étoiles printemps/été 2019 | Page 38
Dans le film qui a obtenu une nomination pour un prix
Écrans canadiens en 2018, nous apprenons que Diana est tout
à fait passionnée par les arbres et leurs bienfaits pour la santé
et notre planète. Après une vie d’étude, elle est une source
intarissable de conseils et connaît les meilleurs moments du
jour et de l’année pour prendre un bain de forêt, les meilleurs
arbres à planter dans sa cour, quels fruits et essences d’arbres
absorber pour en retirer des bienfaits spécifiques pour la santé.
« Touchez aux arbres, goûtez l’air, respirez l’odeur de la forêt,
contemplez la multitude de couleurs, écoutez le vent souffler
et les chants des oiseaux, déclare-t-elle avec enthousiasme. La
sylvothérapie consiste à s’imprégner des essences thérapeutiques
qui composent l’atmosphère de la forêt. »
La plupart des gens pourraient présumer que la sylvothérapie
est simplement une autre forme de méditation ou une façon
d’échapper aux conditions de vie d’aujourd’hui. Diana ne remet
pas en cause l’effet apaisant d’une promenade en forêt, mais elle
choisit de creuser plus profondément pour découvrir la raison
de l’existence de ces effets.
Lorsqu’on lui demande si un jogging en forêt peut offrir les
mêmes bienfaits pour la santé, elle répond par la négative : « La
course déclenche une réaction de lutte ou de fuite – vous retirez un
bienfait physique de la course, mais ce n’est pas la même chose que
lorsque vous ralentissez et que vous vous imprégnez de la forêt. »
Diana est née et a grandi en Irlande. Elle habite avec son mari
dans un petit coin de paradis de 64 hectares au sud d’Ottawa,
où elle s’est fait un devoir de réunir et de conserver plus de 100
espèces d’arbres indigènes et menacées. D’après elle, cette petite
forêt contient tout le matériel génétique nécessaire pour créer
36 revue six étoiles
et assurer une véritable biodiversité pour la planète. Pendant
40 ans, elle a sélectionné avec soin et effectué des essais sur les
arbres, ce qui lui a permis de créer un microcosme de milieu de
vie sain, qui est visité chaque année par de nombreux étudiants
en agriculture.
Puisqu’elle étudie l’environnement d’aussi près, il va sans dire
que Diana doit avoir une opinion sur les changements climatiques,
mais elle a davantage qu’une opinion, elle a une stratégie : sur son
site Web, elle parle d’un bioplan ainsi que de la façon dont chacun
peut s’impliquer pour améliorer les choses. Le plan est simple :
chaque personne plante une espèce d’arbre indigène tous les ans
pendant six années de suite. Cela permettra de relancer ce que
Diana appelle « la machine verte pour la planète ».
Le sujet des changements climatiques semble vraiment
complexe et politiquement chargé pour le commun des
mortels, mais son plan simplifie tout et donne à chacun le
pouvoir d’exercer un changement. C’est le type de réflexion
dont le monde a besoin en ce moment, d’imaginer un scénario
gagnant-gagnant dans lequel les humains et la planète sont en
meilleure santé à chaque étape.
« Le fait de marcher dans une forêt vous fait quelque chose,
quelque chose de tangible, mentionne-t-elle. Le fait de marcher
dans une érablière, où il existe une réduction des particules dans
l’air, abaisse le rythme cardiaque. La marche régule le cœur et
modifie le cortex surrénal. Si vous commencez à marcher en
forêt, votre niveau de cortisol diminue et vous entrez dans un
mode de relaxation complète. »
Pour nous, cela semble être exactement ce que recommande
le médecin.