Revue Six Étoiles Revue Six Étoiles printemps 2018 | Page 20

Pour les non-initiés, l’ escalade semble être une tâche assez simple: poser le pied, saisir une prise, répéter au besoin. Les nuances et les défis de ce sport sont cependant nombreux et variés— et ils constituent la raison précise pour laquelle les sportifs adoptent l’ escalade en premier lieu.
Alannah Yip a découvert l’ escalade à l’ âge de neuf ans à North Vancouver par l’ entremise d’ un ami de la famille. Elle y a trouvé quelque chose qu’ aucun autre sport ne pouvait lui offrir. « L’ escalade est bien plus qu’ une simple activité physique », explique-t-elle. « Ce sport comporte aussi un aspect mental qui vous pousse à toujours essayer de relever des défis. »
Les prises de pieds et de mains ne sont pas toutes les mêmes et il n’ existe pas qu’ une seule façon d’ escalader un rocher ou un mur. La variété des mouvements et la difficulté des ascensions séduisent les plus athlétiques ainsi que ceux à la recherche d’ une activité et de manœuvres qui demandent plus de réflexion.
Alannah fait de la compétition sur le circuit de la coupe du monde de la Fédération internationale d’ escalade et, à seulement 24 ans, elle se classe comme l’ une des meilleures au monde en escalade de blocs. Cette discipline oblige les grimpeurs à effectuer des ascensions peu élevées dans une limite de temps fixée et en aussi peu de mouvements que possible. Si les lois de la gravité se révèlent particulièrement immuables, le seul équipement de sécurité en place consiste en un tapis. « Chaque compétition est différente », dit-elle. « On voit le mur pour la première fois quelques instants avant de commencer et [ à partir de ce moment ], on a cinq minutes pour l’ escalader. »
En 1987, le premier gym d’ escalade en Amérique du Nord, qui d’ ailleurs porte bien son nom, Vertical World, à Seattle, a ouvert ses portes et maintient jusqu’ à ce jour son attraction gravitationnelle. D’ abord conçu pour les grimpeurs pratiquant leur sport à l’ extérieur afin qu’ ils s’ exercent à l’ intérieur, ce gym d’ escalade moderne s’ est transformé en un noyau communautaire social et récréatif, équipé d’ installations de conditionnement physique, d’ entraîneurs, de formateurs et même de salles d’ événement pour organiser des fêtes d’ enfants tout à fait uniques.
Depuis 2010, la croissance dans le secteur des gyms d’ escalade commerciaux n’ est pas descendue sous les six pour cent annuellement, selon la revue Climbing Business Journal. L’ essor des gyms au Canada s’ est révélé ahurissant. En 2016, les ouvertures de nouveaux gyms avaient augmenté de plus de 18 pour cent par rapport à l’ année précédente. L’ an dernier, on a assisté à une augmentation de neuf pour cent. La Outdoor Industry Association signale que les utilisateurs urbains de gyms d’ escalade représentent 1 $ pour chaque tranche de 3 $ dépensée en vêtements et équipements de plein air comparativement à seulement 0,51 $ chez les personnes pratiquant l’ escalade exclusivement à l’ extérieur.
Après plus de vingt ans à pratiquer l’ escalade, le plus souvent en plein air, Sonnie Trotter, l’ une des véritables vedettes du « roc » au Canada, a été un témoin de premier plan de cette transformation. L’ escalade est passée d’ un passe-temps auparavant limité aux athlètes à la recherche de sensations fortes à une activité qui attire les personnes de toutes capacités athlétiques et personnalités, séduites par la rare combinaison de défis que présente ce sport.
18 revue six étoiles
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