Revue Six Étoiles Revue Six Étoiles automne 2018 | Page 16
ARTICLE VEDETTE
nous faisons un arrêt pour nous procurer des provisions plus
raisonnables à l’excellent petit Marché des Saveurs, au cœur du
centre-ville, qui offre des délices québécois.
Au départ de Gaspé, la route 132 suit principalement la côte.
Peu après avoir franchi la pointe Saint-Pierre, la route traverse
un massif d’arbres et, au loin dans une vaste baie, le rocher Percé
émerge pour la première fois. À cette distance, le célèbre rocher
n’est guère imposant et il faut rouler encore 30 minutes pour
parvenir au village de Percé. Le voilà enfin, gigantesque, avec
son trou bien découpé.
À Percé, nous nous installons pour passer la journée près du
grand rocher, tout près de la côte. C’est un village charmant avec
beaucoup d’activités, et les habitants ne semblent pas être lassés
du flot de touristes. Nous mangeons de délicieux fruits de mer
en admirant le célèbre rocher sur l’eau, puis nous faisons une
promenade dans les rues calmes du village, en gardant toujours
en vue la spectaculaire formation rocheuse.
Il existe plusieurs autres façons plus téméraires de visiter le
rocher Percé. Vous pouvez prendre un bateau pour en faire le
tour. Vous pouvez monter jusqu’au Géoparc de l’UNESCO,
d’où vous pouvez admirer la vue à partir d’une plateforme au
plancher vitré suspendue à une hauteur de 200 mètres du sol.
Nous choisissons de vivre l’expérience dans le confort du
village, pendant que ma femme et moi essayons des bières
savoureuses de l’île d’Anticosti et que les enfants se délectent
de crème glacée. Les souvenirs de ce voyage de mes jeunes
enfants sont peut-être déjà flous, ils s’effaceront peut-être
complètement, mais les photos et les anecdotes resteront
gravées dans nos souvenirs à jamais. Pour moi, c’est un voyage
dont je rêvais depuis longtemps qui s’est finalement réalisé. J’ai
grandi à Montréal, j’ai vu de nombreux lieux emblématiques
du Canada, mais je n’avais encore jamais visité cette partie du
Québec.
Compte tenu de la distance que notre famille a parcourue
pour se rendre à cet endroit remarquable, les enfants ont fait
preuve d’une extrême résilience, prenant tout (ou presque)
avec un grain de sel et demeurant (la plupart du temps)
positifs, même lors des longues journées de route.
En fait, ce n’est qu’à proximité de Toronto, lors du voyage de
retour, que les choses commencent à se corser. Ayant atteint
leurs limites respectives, ils en ont assez et veulent sortir de la
voiture. Le scénario aurait sans doute été le même à bord d’une
Rolls-Royce – un voyage de 3 000 kilomètres en auto est à la fois
une course contre la montre pour admirer les sites touristiques
et une épreuve d’endurance pour se rendre jusqu’au bout.
Je me dis alors que l’été prochain, nous mettrons le cap
à l’ouest.
16 revue six étoiles
PHOTOS PAR JOHN LEWIS