Revue Six Étoiles Revue Six Étoiles automne 2017 | Page 21

MIYA TURNBULL Miya Turnbull a grandi sur une ferme près d’Edmonton et ses études l’ont amenée à Montréal avant qu’elle ne s’installe pour de bon à Halifax. Ses œuvres d’art prennent la forme de masques, de tableaux, d’animation et de photographies fixes et animées. Les masques constituent un thème central de son œuvre; elle les utilise non pas pour camoufler, mais bien pour exposer les différents « visages » et exprimer une variété de « regards ». « Mes masques sont essentiellement des autoportraits en trois dimensions qui peuvent être portés, exposés ou sur lesquels on peut projeter quelque chose », explique- t-elle. « Je manipule ma propre image encore et encore pour apparaître de manière différente à chaque fois, modifiant l’oblique de mes yeux ou la forme de mon visage ou en me recréant — par exemple, comme une poupée japonaise ou un personnage du kabuki ou du théâtre Nô. Ainsi, je peux me séparer temporairement de mon apparence physique qui est souvent ce qui nous définit : la façon dont les autres nous perçoivent. » Alors que les masques se veulent des autoportraits, ils constituent — plus précisément — des défis visuels pour l’observateur qui doit faire face et répondre aux différents regards. « J’espère que les observateurs se demandent s’ils stéréotypent ou font des suppositions au sujet des autres en fonction de ce à quoi ils ressemblent », dit-elle. « Je souhaite qu’ils réfléchissent à la façon dont nous accordons de l’importance aux autres êtres humains, en dépit de la race, de l’âge, du sexe ou des déficiences visibles. Si nous jugeons une personne en fonction de son apparence, quelle est donc la valeur de la personne en tant que telle? » On pourra voir l’œuvre de Miya dans une exposition présentée sous peu au Centre culturel japonais-canadien. BRYCE KANBARA Artiste, propriétaire d’une galerie, travailleur communautaire en arts, fondateur de Hamilton Artists Inc., Bryce Kanbara est également directeur général de la section torontoise du National Association of Japanese Canadians. Sa galerie, You Me Gallery, a été l’une des premières dans le quartier de la rue James Nord à Hamilton, qui est maintenant devenu le cœur d’une scène artistique en plein essor. Récipiendaire de la Bourse des arts de Hamilton et de la Bourse des arts Carnegie, il a bénéficié de nombreuses expositions publiques au niveau régional et national. La série de Bryce intitulée Pajaros comprend de grands tableaux et des découpes d’oiseaux en mouvement volant avec énergie, souples comme de la dentelle. Se basant sur un thème plus sinistre, Hiroshima/Siesta est un projet d’art/une installation troublante mettant les observateurs au défi grâce à une juxtaposition d’événements et de significations. En discutant de cette façon de faire de l’art, Bryce fait observer à quel point la « solitude du studio est importante, mais il est devenu de plus en plus évident que la communauté pouvait me fournir des réponses aux questions que je ne me posais même pas à l’époque. » revue six étoiles 19