Revue Leader juin juin 2013 | Page 9

Entrevue

En ce qui concerne le comité de transition, ses membres ont tous été nommés. Il est composé, tel qu’ il avait été convenu au départ, de dix-neuf représentants DG du réseau des caisses, de quatre dirigeants ainsi que de membres de la direction. La société de services qui accueillera les activités du CSP, et son conseil d’ administration, seront créés au courant de la mise en œuvre.
Chez Desjardins, on ne lance pas les projets à la légère. On les étudie et les soupèse, on les teste dans des caisses-laboratoires. Conséquemment, lorsqu’ une décision est prise, les DG ont hâte de foncer. D’ entrée de jeu, la présidente de l’ ADGC, Danielle Hénault, a demandé à M. Ouellette comment avançaient les travaux sur la mise en œuvre du centre de services partagés. Ce qu’ il est important de mentionner, lui a-t-il répondu, c’ est que « même si ça fait longtemps qu’ on en parle et que les caisses sont maintenant prêtes à aller de l’ avant, on a l’ impression, actuellement, que les gens croient que tout a été fait et que les solutions ont toutes été définies ». Nous constaterons, tout au long de la rencontre, que ce n’ est pas le cas du tout. Le travail de collaboration ne fait que commencer.
Un comité de transition Quelques jours avant la rencontre, le Mouvement Desjardins venait de nommer deux personnes responsables du projet du CSP, soit M me Danielle Savoie, qui sera responsable de la mise en œuvre, et M. Éric Petitgand, du Crédit Mutuel, qui se joindra à Desjardins pour un mandat de deux ans, dans le cadre de l’ entente de partenariat que le Mouvement a signée avec le Crédit Mutuel. C’ est lui qui a implanté les services partagés au Crédit Mutuel, en France. Le Mouvement veut-il s’ inspirer du modèle français? « Ce modèle n’ est pas du tout celui que nous voulons adopter, nous a répondu M. Ouellette. Nos réalités sont totalement différentes et ne se comparent pas. Nous avons fait appel aux services de M. Petitgand sur la base de son expérience personnelle de l’ exploitation de services partagés. »
Le rôle du comité de transition sera déterminant pour la suite des choses. C’ est auprès de lui que seront validées les hypothèses et les orientations. À la base, le projet peut paraître relativement simple, mais l’ impact qu’ il aura sur les personnes risque d’ être assez important et leur adhésion sera nécessaire. Les orientations proposées par le comité devront être appuyées par les personnes concernées. Pendant les travaux, des préoccupations bien réelles, bien qu’ encore inconnues, se manifesteront sûrement. Et comme le soulignait Robert Ouellette, « les caisses ont sans aucun doute des perspectives que nous n’ avons pas de notre point de vue ». Si le comité de transition est fort d’ un consensus sur certains sujets, ce sera évidemment beaucoup plus facile d’ aller de l’ avant.
Guy Cormier a soulevé un autre point: « Nous voulons construire certains sites du centre de services partagés sur ce qui a déjà été fait. Des centres administratifs existants seront transformés. Aussi, avec le comité de transition, nous voulons voir ce qui a été bien fait et moins bien fait dans le passé, afin d’ en tirer des leçons. » Parmi les observations qui ont été faites, il y a celle du manque d’ uniformité dans les centres administratifs. « Le panier de services est différent d’ un centre à l’ autre. Le comité de transition jouera donc aussi un rôle d’ accompagnateur dans la gestion du changement. »
Partout dans le réseau, on se demande comment tout cela va se faire. Y aura-t-il de nouveaux bâtiments? Va-t-on revoir la structure de fond en comble? Tous deux ont souligné qu’ il existe déjà un consensus sur certains points. Le centre de recouvrement de Saguenay, par exemple, est déjà acquis et fonctionne bien. « On ne va pas le déconstruire pour le rebâtir, a ajouté Robert Ouellette. Cependant, nous sommes en train de revoir le modèle opérationnel. »
Le modèle actuel est relativement simple. Si un service est au centre d’ un enjeu, la caisse appelle à un endroit, soit le centre administratif auquel elle a adhéré, et c’ est tout. Avec le CSP, ce sera différent puisque leurs activités seront multiples. Une caisse sera donc servie par plusieurs des sites du CSP. Avec lequel d’ entre eux devra-t-elle communiquer pour obtenir réponse à telle ou telle autre demande? C’ est à ce nouveau modèle opérationnel que devra réfléchir le comité responsable de la mise en œuvre du CSP.
Plus de temps pour la mise en œuvre du projet Le chantier du CSP est bien amorcé et s’ annonce prometteur. L’ adhésion a été forte partout dans le réseau et tout le monde semble vouloir mettre la main à la pâte. Peu après le début de la rencontre, Robert Ouellette nous a d’ ailleurs annoncé que la création de la société de services responsable du CSP sera reportée d’ un an. D’ abord prévue pour le 1 er janvier 2014, elle sera créée le 1 er janvier 2015. Pourquoi? « D’ une part, nous voulons prendre le temps de bien faire les choses, et d’ autre part, nous aimerions que nos nouveaux investissements à court terme réalisent des bénéfices. La société de services est appelée à prendre de l’ importance, c’ est vrai, mais en soi, elle est plutôt accessoire. Ce n’ est pas cette société qui apportera des bénéfices tangibles, mais bien le regroupement des activités. Nous avons beaucoup de pas à franchir, faisons donc du chemin. En 2014, nous prendrons le temps de bien planifier sa mise en œuvre avec le comité de transition et ainsi assurer une transition harmonieuse. »
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LEADER
Juin 2013