Savoir & Vivre
« Wesh n9oul wesh nkheli ! » était en effet la phrase
d’ouverture de la quasi-totalité de nos entretiens.
Tout d’abord, parlons infrastructure. Un sujet qui a été
abordé sous nombreux et différents angles.
Deux points ont complètement fait l’unanimité : la
remise en place des distributeurs de nourriture et
de boissons et l’amélioration de l’état sanitaire des
toilettes.
« Les distributeurs automatiques sont une réelle nécessité,
surtout dans une fac implanté dans un endroit où il
y’a très peu de magasins aux alentours. Je me retrouve
parfois à devoir sortir complètement de la fac et à marcher
pendant dix minutes juste pour m’acheter une bouteille
d’eau ou un café alors que j’aurai pu le faire en 2 minutes
si les distributeurs étaient encore là. » Nous déclare une
étudiante en quatrième année de médecine dentaire.
« L’hygiène de nos toilettes est une véritable catastrophe.
On voit très bien que les agents de surface font leur travail
et nous les saluons chaleureusement pour cela. Mais le fait
est que leur effectif est insuffisant, d’autant plus que nos
chers camarades ont parfois des agissements dégoûtants. Il
faudrait penser sérieusement à lancer des formations PHE
: Pisse, hygiène et environnement *rires*. Je me souviens
que nous avions mené une campagne de nettoyage il y’a
deux ans de cela où nous avions particulièrement mis
l’accent sur l’assainissement des toilettes. Nous avions
même collé des pancartes rappelant la bonne utilisation
de la chasse d’eau et des douchettes. Une semaine à peine
plus tard, tout était redevenu sale et sans dessus dessous »
Disait avec beaucoup de ferveur un étudiant en sixième
année de pharmacie.
Un autre aspect, d’une dimension un peu plus sociale et
humaniste, fût aussi assez souvent abordé : la création
d’un espace de détente commun aux trois filières.
« J’aimerai énormément voir la création d’une sorte de
salle de repos avec toutes sortes de commodités comme
une cafétéria, des livres et des instruments de musique
à la portée de tout le monde par exemple. Nous n’avons
malheureusement pas d’espace de détente ici, la grande
cour froide de notre fac n’encourage pas tellement à
l’interaction sociale ou à la détente, tout le monde marche
dans tous les sens *rires*. Et puis il serait important qu’elle
soit commune aux trois filières qui cohabitent ici, afin de
contrecarrer un peu la mentalité de « clan » que l’on peut
parfois observer. Mélangez vous, aimez vous et détendez
vous tous comme vous êtes ! » Nous rétorquait une
étudiante en quatrième année de médecine.
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AUTOMNE 2018 /HIVER 2019
Beaucoup de réponses mentionnaient aussi certains
changements qu’il faudrait opérer à la bibliothèque :
« Il faut vraiment penser à poser de la moquette. Que nos
oreilles soient épargnées du bruit perpétuel du va et vient
des chaises. C’est vraiment perturbant ! »
« Comme certains étages sont vides, il serait intéressant
d’en dédier un au travail de groupe. On se retrouve parfois
à se mettre dehors dans le froid pour faire un travail
collectif parce qu’on ne veut pas rentrer à la bibliothèque
et déranger les autres. Si ce n’est pas faisable dans
l’enceinte de la bibliothèque Ha sidi au moins rendez nous
accessible quelques salles de TD.»
D’autres mentionnaient aussi les services proposés par
la faculté ainsi que l’accès à cette dernière :
« Personnellement je ne fréquente pas le réfectoire, mais
je juge qu’il devrait réellement penser à pourvoir des repas
chauds, surtout pour la période hivernale. »
« Le nombre de kous ainsi que leurs horaires doivent
vraiment être revus à la hausse. Pour nous qui habitons
loin c’est une véritable source de stress de savoir que si le
cours de l’après-midi déborde un peu nous pourrions ne
pas pouvoir rentrer chez nous. Franchement nos études
nous stressent assez comme ça. »
« Ce qu’il y’a d’urgent c’est vraiment d’établir des
plateformes « extrascolaires », un peu comme ce que vous
faîtes ou ce que proposent les associations mais en plus
diversifié. Dès que nous sortons de l’amphithéâtre, il n’y a
absolument rien à faire si ce n’est s’asseoir quelque part et
encore ida sahhetlek plassa. Quand je vois les universités
étrangères avec leurs différents clubs d’échecs, de sport, de
randonnées, de sciences, etc. Je suis verte de jalousie ! On
a vraiment besoin de pouvoir se changer les idées et de
s’aérer l’esprit sinon nous allons tous sortir d’ici en état de
dépression nerveuse ! »
« Nos parkings sont surprenants *rires*. Celui à l’extérieur se
transforme en marécage boueux, limite sables mouvants,
dès que tombe un peu de pluie et celui au sous-sol s’ouvre
et se ferme au gré des sauts d’humeur de l’administration.
Et puis sincèrement, l’attribution du permis de conduire
est réellement à revoir dans ce pays *rires* quand on voit
comment stationnent certains étudiants, on a envie de
faire demi tour et de rentrer chez soi ! »
Néanmoins, la bonne humeur et l’humour environnants
s’estompaient légèrement et faisaient place à un ton
beaucoup plus sérieux et solennel ainsi qu’à des visages