ReMed 2019 Urgences ReMed Magazine Numéro 7-8 (6) | Page 42

Savoir & Vivre « Wesh n9oul wesh nkheli ! » était en effet la phrase d’ouverture de la quasi-totalité de nos entretiens. Tout d’abord, parlons infrastructure. Un sujet qui a été abordé sous nombreux et différents angles. Deux points ont complètement fait l’unanimité : la remise en place des distributeurs de nourriture et de boissons et l’amélioration de l’état sanitaire des toilettes. « Les distributeurs automatiques sont une réelle nécessité, surtout dans une fac implanté dans un endroit où il y’a très peu de magasins aux alentours. Je me retrouve parfois à devoir sortir complètement de la fac et à marcher pendant dix minutes juste pour m’acheter une bouteille d’eau ou un café alors que j’aurai pu le faire en 2 minutes si les distributeurs étaient encore là. » Nous déclare une étudiante en quatrième année de médecine dentaire. « L’hygiène de nos toilettes est une véritable catastrophe. On voit très bien que les agents de surface font leur travail et nous les saluons chaleureusement pour cela. Mais le fait est que leur effectif est insuffisant, d’autant plus que nos chers camarades ont parfois des agissements dégoûtants. Il faudrait penser sérieusement à lancer des formations PHE : Pisse, hygiène et environnement *rires*. Je me souviens que nous avions mené une campagne de nettoyage il y’a deux ans de cela où nous avions particulièrement mis l’accent sur l’assainissement des toilettes. Nous avions même collé des pancartes rappelant la bonne utilisation de la chasse d’eau et des douchettes. Une semaine à peine plus tard, tout était redevenu sale et sans dessus dessous » Disait avec beaucoup de ferveur un étudiant en sixième année de pharmacie. Un autre aspect, d’une dimension un peu plus sociale et humaniste, fût aussi assez souvent abordé : la création d’un espace de détente commun aux trois filières. « J’aimerai énormément voir la création d’une sorte de salle de repos avec toutes sortes de commodités comme une cafétéria, des livres et des instruments de musique à la portée de tout le monde par exemple. Nous n’avons malheureusement pas d’espace de détente ici, la grande cour froide de notre fac n’encourage pas tellement à l’interaction sociale ou à la détente, tout le monde marche dans tous les sens *rires*. Et puis il serait important qu’elle soit commune aux trois filières qui cohabitent ici, afin de contrecarrer un peu la mentalité de « clan » que l’on peut parfois observer. Mélangez vous, aimez vous et détendez vous tous comme vous êtes ! » Nous rétorquait une étudiante en quatrième année de médecine. 42 AUTOMNE 2018 /HIVER 2019 Beaucoup de réponses mentionnaient aussi certains changements qu’il faudrait opérer à la bibliothèque : « Il faut vraiment penser à poser de la moquette. Que nos oreilles soient épargnées du bruit perpétuel du va et vient des chaises. C’est vraiment perturbant ! » « Comme certains étages sont vides, il serait intéressant d’en dédier un au travail de groupe. On se retrouve parfois à se mettre dehors dans le froid pour faire un travail collectif parce qu’on ne veut pas rentrer à la bibliothèque et déranger les autres. Si ce n’est pas faisable dans l’enceinte de la bibliothèque Ha sidi au moins rendez nous accessible quelques salles de TD.» D’autres mentionnaient aussi les services proposés par la faculté ainsi que l’accès à cette dernière : « Personnellement je ne fréquente pas le réfectoire, mais je juge qu’il devrait réellement penser à pourvoir des repas chauds, surtout pour la période hivernale. » « Le nombre de kous ainsi que leurs horaires doivent vraiment être revus à la hausse. Pour nous qui habitons loin c’est une véritable source de stress de savoir que si le cours de l’après-midi déborde un peu nous pourrions ne pas pouvoir rentrer chez nous. Franchement nos études nous stressent assez comme ça. » « Ce qu’il y’a d’urgent c’est vraiment d’établir des plateformes « extrascolaires », un peu comme ce que vous faîtes ou ce que proposent les associations mais en plus diversifié. Dès que nous sortons de l’amphithéâtre, il n’y a absolument rien à faire si ce n’est s’asseoir quelque part et encore ida sahhetlek plassa. Quand je vois les universités étrangères avec leurs différents clubs d’échecs, de sport, de randonnées, de sciences, etc. Je suis verte de jalousie ! On a vraiment besoin de pouvoir se changer les idées et de s’aérer l’esprit sinon nous allons tous sortir d’ici en état de dépression nerveuse ! » « Nos parkings sont surprenants *rires*. Celui à l’extérieur se transforme en marécage boueux, limite sables mouvants, dès que tombe un peu de pluie et celui au sous-sol s’ouvre et se ferme au gré des sauts d’humeur de l’administration. Et puis sincèrement, l’attribution du permis de conduire est réellement à revoir dans ce pays *rires* quand on voit comment stationnent certains étudiants, on a envie de faire demi tour et de rentrer chez soi ! » Néanmoins, la bonne humeur et l’humour environnants s’estompaient légèrement et faisaient place à un ton beaucoup plus sérieux et solennel ainsi qu’à des visages