ReMed 2019 Urgences ReMed Magazine Numéro 7-8 (6) | Page 37

difficile à trouver : elle réside dans l’attention que porte le gouvernement cubain à l’égard du secteur mais surtout de l’organisation méticuleuse de ce dernier qui a permis une répartition équilibrée sur tous les niveaux de la santé et qui incluent toutes classes citoyennes confondues, permettant ainsi une couverture intégrale du territoire cubain tant rural qu’urbain. La réussite de ce modèle est donc due au développement de la médecine préventive en s’aidant des campagnes de sensibilisation et de valorisation de la santé du peuple cubain, vient s’ajouter à l’équation les dispositifs mis en place pour rendre accessible les différents dépistages et autres éléments de prévention. Le système de santé cubain est donc hiérarchisé en trois niveaux : 1er niveau d’attention, les médecins de famille et les polycliniques : Cuba possède l’un des taux de densité médicale les plus élevés au monde. De ce fait, les médecins généralistes occupent une place primordiale dans la médecine communautaire car les médecins de familles sont assignés à un nombre de patients d’une région donné, un nombre qui ne cesse de diminuer permettant des soins plus efficaces et mieux ciblés. Ces médecins s’occupent des citoyens dès leurs naissances jusqu’à l’âge adulte jouant le rôle de pédiatre, gynécologue et bien d’autres fonctions polyvalentes. Les polycliniques sont aussi un pilier de la santé public car ces centres regroupent des généralistes ainsi que des spécialistes ce qui constitue une solution précieuse pour les besoins de médecine de premier secours ou dans les communautés rurales. 2ème niveau d’attention, les hôpitaux : Ce sont des établissements pour la plupart universitaires qui accueillent différentes spécialités et services. On note qu’au sein des 161 hôpitaux cubains, malgré le manque de moyens, il subsiste tout de même une relation particulière entre les internes, résidents, médecins et chefs de services mais aussi entre ces cadres de la santé et les citoyens cubains qui entretiennent des relations plus proches de la camaraderie que des divisions causées par les hiérarchies sociales car à Cuba l’argent ne définit pas les relations médicales mais le devoir et la compassion. 3ème niveau d’attention, les institutions spécialisées : Ce sont des institutions qui couvrent une ou plusieurs spécialités et qui bénéficient d’une attention particulière, ce qui se traduit par l’emploi de technologies modernes et de matériel de pointe, cela s’explique par l’utilité primordiale de tels établissements qui procurent des traitements qui ne peuvent être dispensés ailleurs. Les biotechnologies à cuba : Cuba est désigné par l’OMS comme étant le premier pays au monde à avoir réussi à éradiquer entièrement la transmission mère-enfant du virus HIV et de la syphilis. La directrice générale de cette organisation déclare : « Cuba est le seul pays qui dispose d’un système de santé étroitement lié à la recherche et au développement en cycle fermé. C’est la voie à suivre, car la santé humaine ne peut s’améliorer que grâce à l’innovation » cela se traduit par des centres tel que le centre d’immunologie moléculaire qui produit aussi différents traitements qui permettent de lutter contre divers types de cancer comme le nimotuzumab, un anticorps monoclonal qui permet de neutraliser les cellules cancéreuses lors de stages avancés de cette maladie, le secteur des biotechnologies cubain a breveté plus de 1200 innovations et contribue à la découverte de nouveaux traitements contre les pathologies les plus problématiques ainsi qu’à la promotion de médicaments abordables pour tous. Que fait la force des soins cubains ? Cuba n’attendit pas longtemps après sa révolution en 1959 pour siéger parmi les références mondiales en termes de santé. Le gouvernement imbibé par l’idéologie de ces prédécesseurs mit en place un système bien défini priorisant l’accès aux soins pour tous. En effet, elle intègre bien avant l’Organisation Mondiale de la Santé, en 1970, la philosophie du système de santé primaire, une stratégie de soins préventifs répartis en communautés locales afin de subvenir aux besoins des habitants et ce, par la mise en place des premières ébauches polycliniques. Suite à quoi, s’en suivit la déclaration officielle de l’Organisation Mondiale de la Santé à Alma-Ata en 1978 faisant appel à ce principe fondamental. Cette première tentative permit d’homogénéiser la répartition des médecins formés, avec un nombre qui s’élève à 67,2 médecins pour 10 000 habitants, couvrant ainsi 452 polycliniques et 161 hôpitaux à travers le pays. Cuba nous affiche notamment des indicateurs sanitaires encourageants, avoisinant ceux des pays développés et une espérance de vie on ne peut plus généreuse de 78 ans. Mais à quoi riment ces statistiques ? L’éducation, un pilier incontournable de la santé à Cuba Le pays s’est vivement engagé dans le domaine de la santé en instaurant des bases solides : une formation riche qui ouvre non seulement ses portes aux pays en développement mais qui donne aussi l’accès à des études supérieures de qualité entièrement ReMed Magazine - Numéro 7/8 37