ReMed 2019 Urgences ReMed Magazine Numéro 7-8 (6) | Page 23

• Assurer l’éducation thérapeutique des patients et leurs adhésions à leurs traitements respectifs, en veillant au respect des mises en garde et des précautions d’emploi, et en prenant le soin d’expliquer les modalités d’administration des médicaments. • Diffuser toute information sur les nouveautés thérapeutiques et notifier les services de pharmacovigilance de tout effet indésirable médicamenteux détecté. • Participer activement aux projets de recherche clinique ainsi qu’au développement professionnel et amélioration des compétences du personnel clinique. Servant par la même occasion comme source pédagogique au personnel pharmaceutique. • Participer à la formation didactique en pharmacie clinique pour les étudiants en pharmacie et les résidents en pharmacie clinique tout en aspirant à élaborer, à la mettre en œuvre puis à évaluer des programmes de résidanat en pharmacie de médecine d’urgence et de soins intensifs. • Participer au développement de nouveaux programmes, pratiques et services dans les activités éducatives du département et dans la gestion de son administration. Le pharmacien clinicien vu par le personnel des urgences Le service d’urgence du centre médical de l’Université de Rochester a envoyé aléatoirement un sondage auprès de la moitié du personnel médical (182 membres) visant à évaluer leurs avis quant au rôle du pharmacien urgentiste. 82% du personnel, soit 42 infirmiers et 33 prestataires médicaux, ont répondu au sondage et ont exprimé leurs prises de positions vis-à- vis de cette position du pharmacien.[5] Les résultats révèlent que le pharmacien clinicien possède un rôle de haute valeur aux urgences, faisant intégralement partie de l’équipe médicale. La plupart des participants ont reconnu avoir fréquemment eu à consulter avec un pharmacien clinicien et ont affirmé sa présence améliorait la qualité des soins aux niveaux des SUs et garantissait une meilleure sécurité pour les patients. Effectivement, il est beaucoup plus sollicité maintenant que sa localisation n’est plus éloignée ; Sa proximité a mis en avant l’aide incontestée qu’il apporte lors des réanimations médicales et des consultations, l’utilité de ses rappels sur l’utilisation des médicaments à haut risque, ainsi que son rôle dans l’éducation thérapeutique des patients. Les participants ont exprimé l’importance des vérifications effectuées par le pharmacien clinicien avant l’utilisation des médicaments à haut risque et ceux rarement utilisés. Le renforcement de la qualité des soins et de la sécurité des médicaments que ça engendre a été particulièrement pertinente dans le cas des prescriptions destinées aux enfants de moins d’1 an. Résultat intéressant de ce sondage est que cette discipline de la pharmacie, une fois incorporée, sera extrêmement valorisée par le personnel. La résistance initiale des médecins et des infirmiers ne devrait donc pas constituer un blocage quant à l’introduction d’une pharmacie au niveau du SUs. Ce sondage ayant démontré qu’après sa mise en œuvre, la pharmacie implémentée au SUs a fini par être une ressource hautement valorisée par l’ensemble de l’équipe médicale, n’hésitant plus à faire appel aux connaissances fournies par le pharmacien urgentiste. Optimisation du rôle du pharmacien urgentiste Le rôle du pharmacien urgentiste étant déjà décrit, aucune étude déterminant l’optimisation de ce rôle n’a cependant été réalisée, et ce malgré l’inclusion croissante de ces derniers au niveau des SUs. Un groupe de chercheurs s’est donné pour mission d’établir une définition formelle du rôle optimisé du pharmacien urgentiste au niveau d’un service d’urgence, au moyen d’une étude transversale qualitative.[5] 43 interviews au total ont été conduites, dans le but d’obtenir des données qualitatives à partir de l’expérience des parties concernées (13 médecins, 13 infirmiers, 9 assistants, 2 médecins spécialistes, 2 pharmaciens exerçants au niveau urgences, ainsi que 3 patients des SUs et 1 pharmacien hospitalier) et leurs avis regardant l’optimisation du rôle du pharmacien urgentiste. Ce rôle étant définit comme celui pouvant améliorer la qualité des soins et réduire les évènements iatrogènes médicamenteux dans les SUs. A partir des résultats de cette étude, différentes stratégies ont été développées afin d’optimiser le rôle du pharmacien urgentiste : • Augmenter la fréquence des tournées autour du service afin de maintenir l’équipe médicale consciente de la présence du pharmacien aux urgences. Une disponibilité immédiate du pharmacien via le téléphone portable ou le bip a également été souhaitée, de même que plus d’implication dans l’éducation thérapeutique des patients sortants. • Diriger toute l’attention du pharmacien urgentiste sur les patients du SU. Les patients hospitalisés transférés aux urgences à partir d’autres services sont ReMed Magazine - Numéro 7/8 23