ReMed 2018 ReMed Magazine N°4 - Cutting Edge | Page 33

Et si nos phobies n’étaient plus qu’un mauvais cauchemar ? D es chercheurs de l’université de Cambridge auraient trouvé le moyen « d’effacer » nos peurs de nos esprits en usant d’intelligence artificielle et d’imagerie médicale. Lors d’une expérience regroupant 17 volontaires, ils créèrent chez ces derniers l’équivalent d’une phobie en leur envoyant des électrochocs à chaque fois qu’ils visualisaient une image donnée. Parallèlement, les scientifiques analysaient leur acti- vité cérébrale grâce à des IRM faites en temps réel. Ils développèrent une technique dénommée « decoded neurofeedback », impliquant des algorithmes d’intelligence artificielle grâce auxquels ils parvinrent à lire et à identifier les patterns d’activité cérébrale traduisant le sentiment de peur suscité chez les volontaires. Ce qui est surprenant est que ce même pattern surgissait subrepticement sur l’enregistrement de leur acti- vité cérébrale même lorsque les patients étaient au repos dans l’insouciance totale. A chaque fois que cela se répétait, les scientifiques intervenaient en offrant une récompense aux volontaires, en l’occurrence une somme d’argent. Le motif réel animant ce geste n’a pas été révélé aux patients à qui on a simplement dit que la récompense était liée à leur activité cérébrale. Or, cette manœuvre visait à associer la signature du cerveau spécifique à la phobie induite avec un sentiment de gratification. Si bien qu’au bout du troisième jour, les mêmes images présentées à nouveau aux patients ne leur inspiraient pvlus crainte et sueurs froides. Outre la médication, les méthodes employées, à ce jour, pour remédier à une phobie consistent à confronter le patient à ses hantises. Il doit par-là revivre une expérience traumatisante et reconditionner sa réaction vis-à-vis d’elle. Il va sans dire que ces protocoles-là connus sous le nom de « aversion therapy » ne sont pas dépourvus d’appréhension et d’effroi pour le malade. A titre d’exemple, quelqu’un victime d’un accident de noyade et ayant développé en conséquence une phobie des baignades doit pour s’en affranchir se jeter à l’eau au sens propre comme figuré. Fort heureusement, si cette percée scientifique venait à trouver son application dans la pratique courante, les pires frayeurs seraient neutralisées à l’échelle même du subconscient. Les patients n’auraient plus à tentir d’araignée ou encore à se cloîtrer dans un espace exigu pour dépasser leurs phobies. Il était temps ! La clé de la jeunesse éternelle ? L a notion de « rajeunissement » vous évoquerait peut- être les cures de Botox aux sommes faramineuses ou encore les mythes et légendes autour de l’eau de jou- vence. Et pourtant, c’est dans la revue « Science » qu’une équipe de chercheurs y fait mention. Ces scientifiques issus de l’université de Harvard seraient parvenus à faire rajeunir des souris à l’aide d’une molé- cule : le Nicotinamide Adénine Dinucléotide à savoir NAD+. Cette substance aurait la particularité de protéger l’ADN des dommages accompagnant le vieillissement cellulaire et même d’annuler ceux préexistants. Tout a démarré en 2013, lorsque les auteurs de cette étude avaient remarqué la présence du NAD+ en quantités plus importantes chez les cellules plus jeunes. Et lorsqu’ils haussèrent les taux de cette substance chez des souris âgées, ces dernières rajeu- nirent. « Les cellules des souris âgées étaient impossibles à distinguer des cellules de souris jeunes » confia David Sin- clair, responsable du projet de recherche. Cette découverte s’expliquerait par l’action adjuvante du NAD+ vis-à-vis du PARP1, un élément essentiel à la réparation de l’ADN. Au cours d’une division cellulaire, notre génome doit se répli- quer mais ce processus n’est pas exempt d’erreurs, puisqu’il s’accompagne parfois de mutations. Des lésions géno- miques émergent également lorsqu’on s’expose aux ultra- violets solaires. Cependant, grâce au PARP1 stimulé par le NAD+, l’ADN est restauré. Or, les niveaux du Nicotinamide Adénine Dinucléotide déclinent naturellement au fur et à mesure du temps et les cellules deviennent sénescentes. Pour pallier à ce phénomène, les chercheurs ont synthétisé un précurseur du NAD+ dénommé « Nicotinamide Mono- nucléotide » (NMN). Cette découverte pourrait profiter aux cancéreux sous radiothérapie ou même à tout employé exposé aux radiations dont les effets délétères sur l’ADN ne sont plus à prouver. « Si je devais me faire prescrire une radiographie ou une tomodensitométrie, je consommerais du NMN préalablement. » préconise David Sinclair. Les portées de cette étude dépasseraient même les fron- tières terrestres puisque l’équipe de chercheurs est en col- laboration avec la NASA en vue de prévenir les effets nocifs des radiations cosmiques chez les astronautes en expédi- tion sur Mars. Références https://www.livescience.com/58445-spinach-turned-into- human-heart-tissue.html https://news.nationalgeographic.com/2017/03/human- heart-spinach-leaf-medicine-science/ http://www.bbc.com/news/health-39335367 http://www.independent.co.uk/life-style/health-and-fami- lies/health-news/spider-venom-stroke-funnel-web-brain- damage-doctors-deadly-pnas-australia-hadronyche-infen- sa-a7640701.html https://www.theguardian.com/science/2017/mar/20/dead- ly-spider-venom-could-ward-off-stroke-brain-damage-say- doctors-funnel-web http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-3957412/ The-stress-free-way-beat-fear-Scientists-reveal-subcons- cious-brain-training-cure-phobias.html https://www.thesun.co.uk/news/2236170/scientists-can- now-use-artificial-intelligence-to-eradicate-phobias-by- rewriting-your-bad-memories/ https://www.healthcentral.com/article/new-technology- could-treat-phobias https://www.ndtv.com/world-news/new-artificial-intelli- gence-therapy-to-help-overcome-fear-study-1631208 http://mashable.com/2016/11/21/mental-health-fear-arti- ficial-intelligence-technique/#qxESWdEHCqqx http://time.com/4711023/how-to-keep-your-dna-from- aging/ https://www.sciencealert.com/scientists-have-successful- ly-reversed-dna-ageing-in-mice image de l’arrière plan conçue par Freepik ReMed Magazine - Numéro 4 33