Et si nos phobies n’étaient plus qu’un mauvais cauchemar ?
D
es chercheurs de l’université de Cambridge auraient trouvé le moyen « d’effacer » nos peurs de nos
esprits en usant d’intelligence artificielle et d’imagerie médicale. Lors d’une expérience regroupant 17
volontaires, ils créèrent chez ces derniers l’équivalent d’une phobie en leur envoyant des électrochocs
à chaque fois qu’ils visualisaient une image donnée. Parallèlement, les scientifiques analysaient leur acti-
vité cérébrale grâce à des IRM faites en temps réel. Ils développèrent une technique dénommée « decoded
neurofeedback », impliquant des algorithmes d’intelligence artificielle grâce auxquels ils parvinrent à lire
et à identifier les patterns d’activité cérébrale traduisant le sentiment de peur suscité chez les volontaires.
Ce qui est surprenant est que ce même pattern surgissait subrepticement sur l’enregistrement de leur acti-
vité cérébrale même lorsque les patients étaient au repos dans l’insouciance totale. A chaque fois que cela
se répétait, les scientifiques intervenaient en offrant une récompense aux volontaires, en l’occurrence une
somme d’argent. Le motif réel animant ce geste n’a pas été révélé aux patients à qui on a simplement dit
que la récompense était liée à leur activité cérébrale. Or, cette manœuvre visait à associer la signature du
cerveau spécifique à la phobie induite avec un sentiment de gratification. Si bien qu’au bout du troisième
jour, les mêmes images présentées à nouveau aux patients ne leur inspiraient pvlus crainte et sueurs froides.
Outre la médication, les méthodes employées, à ce jour, pour remédier à une phobie consistent à confronter
le patient à ses hantises. Il doit par-là revivre une expérience traumatisante et reconditionner sa réaction
vis-à-vis d’elle.
Il va sans dire que ces protocoles-là connus sous le nom de « aversion therapy » ne sont pas dépourvus
d’appréhension et d’effroi pour le malade. A titre d’exemple, quelqu’un victime d’un accident de noyade et
ayant développé en conséquence une phobie des baignades doit pour s’en affranchir se jeter à l’eau au sens
propre comme figuré. Fort heureusement, si cette percée scientifique venait à trouver son application dans
la pratique courante, les pires frayeurs seraient neutralisées à l’échelle même du subconscient. Les patients
n’auraient plus à tentir d’araignée ou encore à se cloîtrer dans un espace exigu pour dépasser leurs phobies.
Il était temps !
La clé de la jeunesse éternelle ?
L
a notion de « rajeunissement » vous évoquerait peut-
être les cures de Botox aux sommes faramineuses ou
encore les mythes et légendes autour de l’eau de jou-
vence. Et pourtant, c’est dans la revue « Science » qu’une
équipe de chercheurs y fait mention.
Ces scientifiques issus de l’université de Harvard seraient
parvenus à faire rajeunir des souris à l’aide d’une molé-
cule : le Nicotinamide Adénine Dinucléotide à savoir NAD+.
Cette substance aurait la particularité de protéger l’ADN
des dommages accompagnant le vieillissement cellulaire
et même d’annuler ceux préexistants. Tout a démarré en
2013, lorsque les auteurs de cette étude avaient remarqué
la présence du NAD+ en quantités plus importantes chez
les cellules plus jeunes. Et lorsqu’ils haussèrent les taux de
cette substance chez des souris âgées, ces dernières rajeu-
nirent. « Les cellules des souris âgées étaient impossibles à
distinguer des cellules de souris jeunes » confia David Sin-
clair, responsable du projet de recherche. Cette découverte
s’expliquerait par l’action adjuvante du NAD+ vis-à-vis du
PARP1, un élément essentiel à la réparation de l’ADN. Au
cours d’une division cellulaire, notre génome doit se répli-
quer mais ce processus n’est pas exempt d’erreurs, puisqu’il
s’accompagne parfois de mutations. Des lésions géno-
miques émergent également lorsqu’on s’expose aux ultra-
violets solaires. Cependant, grâce au PARP1 stimulé par le
NAD+, l’ADN est restauré. Or, les niveaux du Nicotinamide
Adénine Dinucléotide déclinent naturellement au fur et à
mesure du temps et les cellules deviennent sénescentes.
Pour pallier à ce phénomène, les chercheurs ont synthétisé
un précurseur du NAD+ dénommé « Nicotinamide Mono-
nucléotide » (NMN). Cette découverte pourrait profiter aux
cancéreux sous radiothérapie ou même à tout employé
exposé aux radiations dont les effets délétères sur l’ADN
ne sont plus à prouver. « Si je devais me faire prescrire une
radiographie ou une tomodensitométrie, je consommerais
du NMN préalablement. » préconise David Sinclair.
Les portées de cette étude dépasseraient même les fron-
tières terrestres puisque l’équipe de chercheurs est en col-
laboration avec la NASA en vue de prévenir les effets nocifs
des radiations cosmiques chez les astronautes en expédi-
tion sur Mars.
Références
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human-heart-tissue.html
https://news.nationalgeographic.com/2017/03/human-
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damage-doctors-deadly-pnas-australia-hadronyche-infen-
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doctors-funnel-web
http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-3957412/
The-stress-free-way-beat-fear-Scientists-reveal-subcons-
cious-brain-training-cure-phobias.html
https://www.thesun.co.uk/news/2236170/scientists-can-
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rewriting-your-bad-memories/
https://www.healthcentral.com/article/new-technology-
could-treat-phobias
https://www.ndtv.com/world-news/new-artificial-intelli-
gence-therapy-to-help-overcome-fear-study-1631208
http://mashable.com/2016/11/21/mental-health-fear-arti-
ficial-intelligence-technique/#qxESWdEHCqqx
http://time.com/4711023/how-to-keep-your-dna-from-
aging/
https://www.sciencealert.com/scientists-have-successful-
ly-reversed-dna-ageing-in-mice
image de l’arrière plan conçue par Freepik
ReMed Magazine - Numéro 4
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